Tristan Corbière

Le crapaud

Un chant dans une nuit sans air...
–La lune plaque en métal clair
Les découpures du vert sombre.
 
... Un chant ; comme un écho, tout vif
Enterré, là, sous le massif...
– Ça se tait : Viens, c’est là, dans l’ombre...
 
–Un crapaud ! – Pourquoi cette peur,
Près de moi, ton soldat fidèle !
Vois-le, poète tondu, sans aile,
Rossignol de la boue... – Horreur ! –
 
... Il chante. – Horreur !! – Horreur pourquoi ?
Vois-tu pas son œil de lumière...
Non : il s’en va, froid, sous sa pierre.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Bonsoir – ce crapaud-là c’est moi.
 
                                     Ce soir, 20 Juillet.
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