Cloud Towers, by Akseli Gallen-Kallela
a b c d e f g h l m n o p r s t v Toutes
The Empire of Flora, by Nicolas Poussin
Nicolas Boileau Nicolas Boileau

Nicolas Boileau, dit Boileau-Despréaux, est un homme de lettres français du Grand Siècle, né le 1er novembre 1636 à Paris et mort dans la même ville le 13 mars 1711. Poète, traducteur, polémiste et théoricien de la littérature, il fut considéré en son temps et par la postérité comme le législateur ou le « Régent du Parnasse1 » pour son « intransigeance passionnée ». Molière, Furetière, La Fontaine et Racine étaient de ses amis. Deux de ses frères aînés Gilles Boileau et Jacques Boileau, se sont fait un nom dans l'histoire des lettres. Biographie Quinzième enfant de Gilles Boileau, représentant typique de la petite bourgeoisie parlementaire, greffier de la Grand' Chambre du Parlement de Paris, Nicolas Boileau est, dès son plus jeune âge, destiné au droit. Nicolas Boileau est d'abord un enfant de constitution fragile qui doit se faire opérer de la taille à l'âge de onze ans. Il commence ses études au collège d'Harcourt. Ce n'est qu'en troisième, après avoir rejoint le collège de Beauvais pour étudier le droit, qu'il se fait remarquer par sa passion pour les grands poètes de l'Antiquité. Boileau, aidé de sa famille, a probablement forgé de toutes pièces une généalogie qui lui accordait un titre de noblesse et qu'il faisait remonter jusqu'au xive siècle, à Jean Boileau, un notaire royal anobli par Charles V. Nicolas Boileau revendiquait un blason dont les armes étaient « de gueules à un chevron d'argent accompagné de trois molettes d'or ». Cependant, rien dans la condition de Boileau ne laisse à penser qu'il ait pu avoir de véritables titres nobiliaires. Œuvres * Les Satires (1666–1716). Réédition : 2002. * Épîtres (1670-1698). Réédition : 1937. * Arrêt burlesque15 (1671) (en collaboration) * Poésies diverses avec Amitié Fidéle (1674) * Le Lutrin (Poème héroï-comique) (1674-1683) * L’Art poétique (1674) * Longin, Traité du sublime, trad. par Nicolas Boileau, Paris, 1674 (en ligne [archive] ; transcr. [archive]) : avec introduction et notes par Francis Goyet, Paris, 1995 (ISBN 2-253-90713-8). * Dialogue sur les héros de roman (1688). (Une analyse de cet ouvrage se trouve dans l'article Réflexions sur le roman au XVIIIe siècle.) * Réflexions critiques sur Longin (1694-1710) * Lettres à Charles Perrault (1700) * Œuvres de Boileau (1740), édition Pierre et Berthe Bricage 1961, 5 tomes, illustrations par Rémy Lejeune (Ladoré) * Correspondance avec Brossette (1858) Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Boileau

Meeting in the countryside (Apollinaire and his friends), by Marie Laurencin
Guillaume Apollinaire Guillaume Apollinaire

Guillaume Albert Vladimir Alexandre Apollinaire de Kostrowitzky, dit Guillaume Apollinaire, est un poète et écrivain français, critique et théoricien d’art qui serait né sujet polonais de l’Empire russe, le 26 août 1880 à Rome. Il meurt à Paris le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole, mais est déclaré mort pour la France en raison de son engagement durant la guerre. Considéré comme l’un des poètes français les plus importants du début du XXe siècle, il est l’auteur de poèmes tels Zone, La Chanson du mal-aimé, Le Pont Mirabeau, ayant fait l’objet de plusieurs adaptations en chanson au cours du siècle. La part érotique de son œuvre– dont principalement trois romans (dont un perdu), de nombreux poèmes et des introductions à des auteurs licencieux– est également passée à la postérité. Il expérimenta un temps la pratique du calligramme (terme de son invention, quoiqu’il ne soit pas l’inventeur du genre lui-même, désignant des poèmes écrits en forme de dessins et non de forme classique en vers et strophes). Il fut le chantre de nombreuses avant-gardes artistiques de son temps, notamment du cubisme et de l’orphisme à la gestation desquels il participa en tant que poète et théoricien de l’Esprit nouveau. Précurseur du surréalisme, avec son drame Les Mamelles de Tirésias (1917), il en forgea le nom. Biographie Jeunesse Guillaume Apollinaire est né à Rome sous le nom de Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandro Apollinare de Kostrowitzky, en polonais Wilhelm Albert Włodzimierz Aleksander Apolinary Kostrowicki, herb. Wąż. Apollinaire est en réalité—jusqu’à sa naturalisation en 1916—le 5e prénom de Guillaume Albert Vladimir Alexandre Apollinaire de Kostrowitzky. Sa mère, Angelika Kostrowicka (clan Wąż, ou Angelica de Wąż-Kostrowicky), née à Nowogródek dans le grand-duché de Lituanie, appartenant à l’Empire russe (aujourd’hui Navahrudak en Biélorussie), dans une famille de la petite noblesse polonaise, demeure, après la mort de son père, camérier honorifique de cape et d’épée du pape, à Rome où elle devient la maîtresse d’un noble et a une grossesse non désirée. Son fils est déclaré à la mairie comme étant né le 26 août 1880 d’un père inconnu et d’une mère voulant rester anonyme, de sorte que l’administration l’affubla d’un nom de famille d’emprunt : Dulcigny. Angelika le reconnaît quelques mois plus tard devant notaire comme son fils, sous le nom de Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandroi Apollinare de Kostrowitzky. Selon l’hypothèse la plus probable, son père serait un officier italien, Francesco Flugi d’Aspermont. En 1882, elle lui donne un demi-frère, Alberto Eugenio Giovanni. En 1887 elle s’installe à Monaco avec ses fils sous le nom d’Olga de Kostrowitzky. Très vite elle y est arrêtée et fichée par la police comme femme galante, gagnant probablement sa vie comme entraîneuse dans le nouveau casino. Guillaume, placé en pension au collège Saint Charles, dirigé par les frères Maristes, y fait ses études de 1887 à 1895, et se révèle l’un des meilleurs élèves. Puis il est inscrit au lycée Stanislas de Cannes et ensuite au lycée Masséna de Nice où il échoue à son premier baccalauréat et ne se représente pas. Durant les trois mois de l’été 1899, sa mère l’a installé, avec son frère, dans une pension de la petite bourgade wallonne de Stavelot, pension qu’ils quittent, le 6 octobre, à « la cloche de bois » : leur mère ne leur ayant envoyé que l’argent du train, ils ne peuvent payer la note de l’hôtel, et doivent fuir en secret, une fois tout le monde endormi. L’épisode wallon féconde durablement son imagination et sa création. Ainsi, de cette époque date le souvenir des danses festives de cette contrée (« C’est la maclotte qui sautille... »), dans Marie, celui des Hautes Fagnes, ainsi que l’emprunt au dialecte wallon. La mère d’Apollinaire Journal de Paul Léautaud au 20 janvier 1919 : « Je vois entrer une dame [la mère d’Apollinaire, dans le bureau de Léautaud au Mercure de France] assez grande, élégante, d’une allure un peu à part. Grande ressemblance de visage avec Apollinaire, ou plutôt d’Apollinaire avec elle, le nez, un peu les yeux, surtout la bouche et les expressions de la bouche dans le rire et dans le sourire. / Elle me paraît fort originale. Exubérante. Une de ces femmes dont on dit qu’elles sont un peu « hors cadre ». En une demi-heure, elle me raconte sa vie : russe, jamais mariée, nombreux voyages, toute l’Europe ou presque. (Apollinaire m’apparaît soudain ayant hérité en imagination de ce vagabondage.) Apollinaire né à Rome. Elle ne me dit rien du père. / Elle me parle de l’homme avec lequel elle vit depuis vingt-cinq ans, son ami, un Alsacien, grand joueur, tantôt plein d’argent, tantôt sans un sou . Elle ne manque de rien. Dîners chez Paillard, Prunier, Café de la Paix, etc. / Elle me dit qu’elle a plusieurs fois « installé » Apollinaire, l’avoir comblé d’argent. En parlant de lui, elle dit toujours : Wilhelm. / Sentiments féroces à l’égard de la femme d’Apollinaire. / [...] Elle me dépeint Apollinaire comme un fils peu tendre, intéressé, souvent emporté, toujours à demander de l’argent, et peu disposé à en donner quand il en avait. / Elle ne m’a pas caché son âge : 52 ans. Fort bien conservée pour cet âge, surtout élancée et démarche légère, aisée. » À Paris En 1900, il s’installe à Paris, centre des arts et de la littérature européenne à l’époque. Vivant dans la précarité, sa mère lui demande, pour gagner sa vie, de passer un diplôme de sténographie et il devient employé de banque comme son demi-frère Alberto Eugenio Giovanni. L’avocat Esnard l’engage un mois comme nègre pour écrire le roman-feuilleton Que faire ? dans Le Matin, mais refuse de le payer. Pour se venger, il séduit sa jeune maîtresse. En juillet 1901, il écrit son premier article pour Tabarin, hebdomadaire satirique dirigé par Ernest Gaillet, puis en septembre 1901 ses premiers poèmes paraissent dans la revue La Grande France sous son nom Wilhelm Kostrowiztky. De mai 1901 au 21 août 1902, il est le précepteur de la fille d’Élinor Hölterhoff, vicomtesse de Milhau, d’origine allemande et veuve d’un comte français. Il tombe amoureux de la gouvernante anglaise de la petite fille, Annie Playden, qui refuse ses avances. C’est alors la période « rhénane » dont ses recueils portent la trace (La Lorelei, Schinderhannes). De retour à Paris en août 1902, il garde le contact avec Annie et se rend auprès d’elle à deux reprises à Londres. Mais en 1905, elle part pour l’Amérique. Le poète célèbre la douleur de l’éconduit dans Annie, La Chanson du mal-aimé, L’Émigrant de Landor Road, Rhénanes. Entre 1902 et 1907, il travaille pour divers organismes boursiers et parallèlement publie contes et poèmes dans des revues. Il prend à cette époque pour pseudonyme Apollinaire d’après le prénom de son grand-père maternel, Apollinaris, qui rappelle Apollon, dieu de la poésie. En novembre 1903, il crée[réf. nécessaire] un mensuel dont il est rédacteur en chef, Le festin d’Ésope, revue des belles lettres dans lequel il publie quelques poèmes ; on y trouve également des textes de ses amis André Salmon, Alfred Jarry, Mécislas Golberg, entre autres. En 1907, il rencontre l’artiste peintre Marie Laurencin. Ils entretiendront une relation chaotique et orageuse durant sept ans. À cette même époque, il commence à vivre de sa plume et se lie d’amitié avec Pablo Picasso, Antonio de La Gandara, Jean Metzinger, Paul Gordeaux, André Derain, Edmond-Marie Poullain, Maurice de Vlaminck et le Douanier Rousseau, se fait un nom de poète et de journaliste, de conférencier et de critique d’art à L’Intransigeant. En 1909, L’Enchanteur pourrissant, son œuvre ornée de reproductions de bois gravés d’André Derain est publiée par le marchand d’art Daniel-Henry Kahnweiler . Le 7 septembre 1911, accusé de complicité de vol de La Joconde parce qu’une de ses relations avait dérobé des statuettes au Louvre, il est emprisonné durant une semaine à la prison de la Santé ; cette expérience le marque. Cette année-là, il publie Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée ornée des gravures de Raoul Dufy. En 1913, les éditions du Mercure de France éditent Alcools, somme de son travail poétique depuis 1898. La guerre En août 1914, il tente de s’engager dans l’armée française, mais le conseil de révision ajourne sa demande car il n’a pas la nationalité française. Lou et Madeleine Il part pour Nice où sa seconde demande, en décembre 1914, sera acceptée, ce qui lancera sa procédure de naturalisation. Peu après son arrivée, un ami lui présente Louise de Coligny-Châtillon, lors d’un déjeuner dans un restaurant niçois. Divorcée, elle demeure chez son ex-belle-sœur à la Villa Baratier, dans les environs de Nice, et mène une vie très libre. Guillaume Apollinaire s’éprend aussitôt d’elle, la surnomme Lou et la courtise d’abord en vain. Puis elle lui accorde ses faveurs, les lui retire et quand il est envoyé faire ses classes à Nîmes après l’acceptation de sa demande d’engagement, elle l’y rejoint pendant une semaine, mais ne lui dissimule pas son attachement pour un homme qu’elle surnommait Toutou. Une correspondance naît de leur relation ; au dos des lettres qu’Apollinaire envoyait au début au rythme d’une par jour ou tous les deux jours, puis de plus en plus espacées, se trouvent des poèmes qui furent rassemblés plus tard sous le titre de Ombre de mon amour puis de Poèmes à Lou. Sa déclaration d’amour, dans une lettre datée du 28 septembre 1914, commençait en ces termes : « Vous ayant dit ce matin que je vous aimais, ma voisine d’hier soir, j’éprouve maintenant moins de gêne à vous l’écrire. Je l’avais déjà senti dès ce déjeuner dans le vieux Nice où vos grands et beaux yeux de biche m’avaient tant troublé que je m’en étais allé aussi tôt que possible afin d’éviter le vertige qu’ils me donnaient. » Mais la jeune femme ne l’aimera jamais comme il l’aurait voulu ; elle refuse de quitter Toutou et à la veille du départ d’Apollinaire pour le front, en mars 1915, ils rompent en se promettant de rester amis. Il part avec le 38e régiment d’artillerie de campagne pour le front de Champagne le 4 avril 1915. Malgré les vicissitudes de l’existence en temps de guerre, il écrit dès qu’il le peut pour garder le moral et rester poète (Case d’Armons), et une abondante correspondance avec Lou, ses nombreux amis, et une jeune fille, Madeleine Pagès, qu’il avait rencontrée dans le train, le 2 janvier 1915, au retour d’un rendez-vous avec Lou. Une fois sur le front, il lui envoie une carte, elle lui répond et ainsi, débute une correspondance vite enflammée qui débouche en août et toujours par correspondance, à une demande en mariage. En novembre 1915, dans le but de devenir officier, Wilhelm de Kostrowitzky est transféré à sa demande dans l’infanterie dont les rangs sont décimés. Il entre au 96e régiment d’infanterie avec le grade de sous-lieutenant puis à Noël, il part pour Oran retrouver sa fiancée pour sa première permission. Il commence aussi, en juillet 1915, une correspondance avec la poétesse Jeanne Burgues-Brun, qui devient sa marraine de guerre. Ces lettres seront publiées en 1948 par les éditions Pour les fils de roi, puis à partir de 1951 par les éditions Gallimard. Le 9 mars 1916, il obtient sa naturalisation française mais quelques jours plus tard, le 17 mars 1916, il est blessé à la tempe par un éclat d’obus. Il lisait alors le Mercure de France dans sa tranchée. Évacué à Paris, il y sera finalement trépané le 10 mai 1916 puis entame une longue convalescence au cours de laquelle il cesse d’écrire à Madeleine. Fin octobre, son recueil de contes, Le Poète Assassiné est publié et la parution est couronnée, le 31 décembre, par un mémorable banquet organisé par ses amis dans l’Ancien Palais d’Orléans. Dernières années En mars 1917, il crée le terme de surréalisme qui apparaît dans une de ses lettres à Paul Dermée et dans le programme du ballet Parade qu’il rédigea pour la représentation du 18 mai. Le 11 mai, il est déclaré définitivement inapte à faire campagne aux armées par la commission médicale et reclassé dans un service auxiliaire. Le 19 juin 1917, il est rattaché au ministère de la guerre qui l’affecte à la Censure. Le 24 juin, il fait jouer sa pièce Les Mamelles de Tirésias (sous-titrée Drame surréaliste en deux actes et un prologue) dans la salle du conservatoire Renée Maubel, aujourd’hui théâtre Galabru. Le 26 novembre, il se dit souffrant et fait prononcer par le comédien Pierre Bertin, sa fameuse conférence L’Esprit Nouveau au théâtre du Vieux Colombier. En 1918, les Éditions Sic publient sa pièce Les Mamelles de Tirésias. Son poème, La jolie rousse, dédié à sa nouvelle compagne, paraît en mars dans la revue L’Éventail. En avril, le Mercure de France publie son nouveau recueil de poésies, Calligrammes. Le 2 mai, il épouse Jacqueline (la « jolie rousse » du poème), à qui l’on doit de nombreuses publications posthumes des œuvres d’Apollinaire. Il a pour témoins Picasso, Gabrièle Buffet et le célèbre marchand d’art Ambroise Vollard. Affecté le 21 mai au bureau de presse du Ministère des Colonies, il est promu lieutenant le 28 juillet. Après une permission de trois semaines auprès de Jacqueline, à Kervoyal (à Damgan, dans le Morbihan), il retourne à son bureau du ministère et continue parallèlement à travailler à des articles, à un scénario pour le cinéma, et aux répétitions de sa nouvelle pièce, Couleur du temps. Affaibli par sa blessure, Guillaume Apollinaire meurt chez lui au 202 boulevard Saint-Germain le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole, « grippe intestinale compliquée de congestion pulmonaire » ainsi que l’écrit Paul Léautaud dans son journal du 11 novembre 1918. Alors qu’il agonise par asphyxie, les Parisiens défilent sous ses fenêtres en criant « À mort Guillaume ! », faisant référence non au poète mais à l’empereur Guillaume II d’Allemagne qui a abdiqué le même jour . Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise. Histoire de son monument funéraire En mai 1921, ses compagnons et intimes constituent un comité afin de collecter des fonds pour l’exécution, par Picasso, du monument funéraire de sa tombe. Soixante cinq artistes offrent des œuvres dont la vente aux enchères à la Galerie Paul Guillaume, les 16 et 18 juin 1924, rapporte 30 450 francs. En 1927 et 1928, Picasso propose deux projets mais aucun n’est retenu. Le premier est jugé obscène par le comité. Pour le second – une construction de tiges en métal – Picasso s’est inspiré du « monument en vide » créé par l’oiseau du Bénin pour Croniamantal dans Le Poète assassiné. À l’automne 1928, il réalise quatre constructions avec l’aide de son ami Julio Gonzalez, peintre, orfèvre et ferronnier d’art, que le comité refuse ; trois sont conservés au Musée Picasso à Paris, la quatrième appartient à une collection privée. Finalement c’est l’ami d’Apollinaire, le peintre Serge Férat qui dessine le monument-menhir en granit surmontant la tombe au cimetière du Père-Lachaise, division 86. La tombe porte également une double épitaphe extraite du recueil Calligrammes, trois strophes discontinues de Colline, qui évoquent son projet poétique et sa mort, et un calligramme de tessons verts et blancs en forme de cœur qui se lit « mon cœur pareil à une flamme renversée ». Regards sur l’œuvre Influencé par la poésie symboliste dans sa jeunesse, admiré de son vivant par les jeunes poètes qui formèrent plus tard le noyau du groupe surréaliste (Breton, Aragon, Soupault– Apollinaire est l’inventeur du terme « surréalisme »), il révéla très tôt une originalité qui l’affranchit de toute influence d’école et qui fit de lui un des précurseurs de la révolution littéraire de la première moitié du XXe siècle. Son art n’est fondé sur aucune théorie, mais sur un principe simple : l’acte de créer doit venir de l’imagination, de l’intuition, car il doit se rapprocher le plus de la vie, de la nature. Cette dernière est pour lui « une source pure à laquelle on peut boire sans crainte de s’empoisonner » (Œuvres en prose complètes, Gallimard, 1977, p. 49). Mais l’artiste ne doit pas l’imiter, il doit la faire apparaître selon son propre point de vue, de cette façon, Apollon, Ades et Zeus se battirent, mais ce fut Athéna qui gagna parle d’un nouveau lyrisme. L’art doit alors s’affranchir de la réflexion pour pouvoir être poétique. « Je suis partisan acharné d’exclure l’intervention de l’intelligence, c’est-à-dire de la philosophie et de la logique dans les manifestations de l’art. L’art doit avoir pour fondement la sincérité de l’émotion et la spontanéité de l’expression : l’une et l’autre sont en relation directe avec la vie qu’elles s’efforcent de magnifier esthétiquement » dit Apollinaire (entretien avec Perez-Jorba dans La Publicidad). L’œuvre artistique est fausse en ceci qu’elle n’imite pas la nature, mais elle est douée d’une réalité propre, qui fait sa vérité. Apollinaire se caractérise par un jeu subtil entre modernité et tradition. Il ne s’agit pas pour lui de se tourner vers le passé ou vers le futur, mais de suivre le mouvement du temps. Il utilise pour cela beaucoup le présent, le temps du discours dans ses poèmes notamment dans le recueil Alcools. Il situe ses poèmes soit dans le passé, soit dans le présent mais s’adresse toujours à des hommes d’un autre temps, souvent de l’avenir. D’ailleurs, « On ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père, on l’abandonne en compagnie des autres morts. Et l’on se souvient, on le regrette, on en parle avec admiration. Et si on devient père, il ne faut pas s’attendre à ce qu’un de nos enfants veuille se doubler pour la vie de notre cadavre. Mais nos pieds ne se détachent qu’en vain du sol qui contient les morts » (Méditations esthétiques, Partie I : Sur la peinture). C’est ainsi que le calligramme substitue la linéarité à la simultanéité et constitue une création poétique visuelle qui unit la singularité du geste d’écriture à la reproductibilité de la page imprimée. Apollinaire prône un renouvellement formel constant (vers libre, monostiche, création lexicale, syncrétisme mythologique). Enfin, la poésie et l’art en général sont un moyen pour l’artiste de communiquer son expérience aux autres. C’est ainsi qu’en cherchant à exprimer ce qui lui est particulier, il réussit à accéder à l’universel. Enfin, Apollinaire rêve de former un mouvement poétique global, sans écoles, celui du début de XXe siècle, période de renouveau pour les arts et l’écriture, avec l’émergence du cubisme dans les années 1900, du futurisme italien en 1909 et du dadaïsme en 1916. Il donnera par ailleurs à la peinture de Robert Delaunay et Sonia Delaunay le terme d’orphisme, toujours référence dans l’histoire de l’art. Apollinaire entretient des liens d’amitié avec nombre d’artistes et les soutient dans leur parcours artistique (voir la conférence « La phalange nouvelle »), tels les peintres Pablo Picasso, Georges Braque, Henri Matisse et Henri Rousseau. Son poème Zone a influencé le poète italien contemporain Carlo Bordini et le courant dit de “ Poésie narrative ”. Derrière l’œuvre du poète, on oublie souvent l’œuvre de conteur, en prose, avec des récits tels que Le Poète assassiné ou La Femme assise, qui montrent son éclectisme et sa volonté de donner un genre nouveau à la prose, en opposition au réalisme et au naturalisme en vogue à son époque. À sa mort, on a retrouvé de nombreuses esquisses de romans ou de contes, qu’il n’a jamais eu le temps de traiter jusqu’au bout. Œuvres Poésie * Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée, illustré de gravures par Raoul Dufy, Deplanche, 1911. Réédité dans son format original par les éditions Prairial, 2017. Cet ouvrage a également été illustré de lithographies en couleurs par Jean Picart Le Doux. * Alcools, recueil de poèmes composés entre 1898 et 1913, Mercure de France, 1913. * Vitam impendere amori, illustré par André Rouveyre, Mercure de France, 1917. * Calligrammes, poèmes de la paix et de la guerre 1913-1916, Mercure de France, 1918. * Aquarelliste * Il y a..., recueil posthume, Albert Messein, 1925. * Ombre de mon amour, poèmes adressés à Louise de Coligny-Châtillon, Cailler, 1947. * Poèmes secrets à Madeleine, édition pirate, 1949. * Le Guetteur mélancolique, recueil posthume de poèmes inédits, Gallimard, 1952. * Poèmes à Lou, Cailler, recueils de poèmes pour Louise de Coligny-Châtillon, 1955. * Soldes, poèmes inédits, Fata Morgana, 1985 * Et moi aussi je suis peintre, album d’idéogrammes lyriques coloriés, resté à l’état d’épreuve. Les idéogrammes seront insérés dans le recueil Calligrammes, Le temps qu’il fait, 2006. Romans et contes * Mirely ou le Petit Trou pas cher, roman érotique écrit sous pseudonyme pour un libraire de la rue Saint-Roch à Paris, 1900 (ouvrage perdu). * Que faire ?, roman-feuilleton paru dans le journal Le Matin, signé Esnard, auquel G.A. sert de nègre. * Les Onze Mille Verges ou les Amours d’un hospodar, roman érotique publié sous couverture muette, 1907. * L’Enchanteur pourrissant, illustré de gravures d’André Derain, Kahnweiler, 1909. * L’Hérésiarque et Cie, contes, Stock, 1910. * Les Exploits d’un jeune Don Juan, roman érotique, publié sous couverture muette, 1911. Le roman a été adapté au cinéma en 1987 par Gianfranco Mingozzi sous le même titre. * La Rome des Borgia, qui est en fait de la main de René Dalize, Bibliothèque des Curieux, 1914. * La Fin de Babylone– L’Histoire romanesque 1/3, Bibliothèque des Curieux, 1914. * Les Trois Don Juan– L’Histoire romanesque 2/3, Bibliothèque de Curieux, 1915. * Le Poète assassiné, contes, L’Édition, Bibliothèque de Curieux, 1916. * La Femme assise, inachevé, édition posthume, Gallimard, 1920. Version digitale chez Gallica * Les Épingles, contes, 1928. * Le Corps et l’Esprit (Inventeurs, médecins & savants fous), Bibliogs, Collection Sérendipité, 2016. Contient les contes : « Chirurgie esthétique » et « Traitement thyroïdien » publiés en 1918. Ouvrages critiques et chroniques * La Phalange nouvelle, conférence, 1909. * L’Œuvre du Marquis de Sade, pages choisies, introduction, essai bibliographique et notes, Paris, Bibliothèque des Curieux, 1909, première anthologie publiée en France sur le marquis de Sade. * Les Poèmes de l’année, conférence, 1909. * Les Poètes d’aujourd’hui, conférence, 1909. * Le Théâtre italien, encyclopédie littéraire illustrée, 1910 * Pages d’histoire, chronique des grands siècles de France, chronique historique, 1912 * La Peinture moderne, 1913. * Les Peintres cubistes. Méditations esthétiques, Eugène Figuière & Cie, Éditeurs, 1913, Collection « Tous les Arts » ; réédition Hermann, 1965 (ISBN 978-2-7056-5916-5) * L’Antitradition futuriste, manifeste synthèse, 1913. * L’Enfer de la Bibliothèque nationale avec Fernand Fleuret et Louis Perceau, Mercure de France, Paris, 1913 (2e édit. en 1919). * Le Flâneur des deux rives, chroniques, Éditions de la Sirène, 1918. * L’Œuvre poétique de Charles Baudelaire, introduction et notes à l’édition des Maîtres de l’amour, Collection des Classiques Galants, Paris, 1924. * Anecdotiques, notes de 1911 à 1918, édité post mortem chez Stock en 1926 * Les Diables amoureux, recueil des travaux pour les Maîtres de l’Amour et le Coffret du bibliophile, Gallimard, 1964.Références : * Œuvres en prose complètes. Tomes II et III, Gallimard, " Bibliothèque de la Pléiade ", 1991 et 1993. * Petites merveilles du quotidien, textes retrouvés, Fata Morgana, 1979. * Petites flâneries d’art, textes retrouvés, Fata Morgana, 1980. Théâtre et cinéma * Les Mamelles de Tirésias, drame surréaliste en deux actes et un prologue, 1917. * La Bréhatine, scénario de cinéma écrit en collaboration avec André Billy, 1917. * Couleur du temps, 1918, réédition 1949. * Casanova, Comédie parodique (préf. Robert Mallet), Paris, Gallimard, 1952, 122 p. (OCLC 5524823) Correspondance * Lettres à sa marraine 1915–1918, 1948. * Tendre comme le souvenir, lettres à Madeleine Pagès, 1952. * Lettres à Lou, édition de Michel Décaudin, Gallimard, 1969. * Lettres à Madeleine. Tendre comme le souvenir, édition revue et augmentée par Laurence Campa, Gallimard, 2005. * Correspondance avec les artistes, Gallimard, 2009. * Correspondance générale, éditée par Victor Martin-Schmets. 5 volumes, Honoré Champion, 2015. Journal * Journal intime (1898-1918), édition de Michel Décaudin, fac-similé d’un cahier inédit d’Apollinaire, 1991. Postérité * En 1941, un prix Guillaume-Apollinaire fut créé par Henri de Lescoët et était à l’origine destiné à permettre à des poètes de partir en vacances. En 1951, la partie occidentale de la rue de l’Abbaye dans le 6e arrondissement de Paris est rebaptisée en hommage rue Guillaume-Apollinaire. * Un timbre postal, d’une valeur de 0,50 + 0,15 franc a été émis le 22 mai 1961 à l’effigie de Guillaume Apollinaire. L’oblitération « Premier jour » eut lieu à Paris le 20 mai. * En 1999, Rahmi Akdas publie une traduction en turc des Onze mille verges, sous le titre On Bir Bin Kirbaç. Il a été condamné à une forte amende « pour publication obscène ou immorale, de nature à exciter et à exploiter le désir sexuel de la population » et l’ouvrage a été saisi et détruit. * Son nom est cité sur les plaques commémoratives du Panthéon de Paris dans la liste des écrivains morts sous les drapeaux pendant la Première Guerre mondiale. * La Bibliothèque historique de la ville de Paris possède la bibliothèque personnelle de Guillaume Apollinaire, acquise par la ville en 1990, qui regroupe environ 5 000 ouvrages d’une très grande variété. Le don de Pierre-Marcel Adéma, premier biographe véritable d’Apollinaire ainsi que celui de Michel Décaudin, spécialiste de l’écrivain, qui offrit sa bibliothèque de travail, ont permis d’agrandir le fonds Guillaume Apollinaire. * Ce n’est que le 29 septembre 2013 que l’œuvre de Guillaume Apollinaire est entrée dans le domaine public, soit après 94 ans et 272 jours,. * La vente d’une centaine de souvenirs dont plusieurs sculptures africaines, provenant de son ancien appartement du 202, boulevard Saint-Germain à Paris, a eu lieu à Corbeil le 24 juin 2017. Adaptations de ses œuvres Au cinéma * Les Onze Mille Verges, film français de Éric Lipmann, 1975. * Les Exploits d’un jeune Don Juan (L’Iniziazione), adaptation cinématographique de Gianfranco Mingozzi, production franco-italienne, 1987. En albums illustrés * Le Apollinaire, textes de Apollinaire, illustré par Aurélia Grandin, Mango, collection Dada, 2000 (ISBN 978-2740410455) * Les Onze Mille Verges, roman illustré par Tanino Liberatore, Drugstore, 2011 (ISBN 978-2723480635) * Il y a, poème illustré par Laurent Corvaisier, Paris, éditions Rue du monde, 2013 (ISBN 978-2355042768) En musique * Antoine Tomé a mis cinq de ses poèmes en musique dans son album Antoine Tomé chante Ronsard & Apollinaire. * Dimitri Chostakovitch a mis six de ses poèmes en musique dans sa symphonie no 14 op. 135 (1969) * Guillaume, poèmes d’Apollinaire mis en musique par Desireless et Operation of the sun. Sortie de l’album en 2015 ; Création du spectacle en 2016. Bibliographie Essais * Claude Bonnefoy, Apollinaire, Classiques du XXe siècle, 1969. * Pierre-Marcel Adéma et Michel Décaudin, Album Apollinaire, iconographie commentée, coll. « Les albums de la Pléiade » no 10, Paris, Gallimard, 1971, (ISBN 2070800016). * Franck Balandier, Les Prisons d’Apollinaire, L’Harmattan, 2001. * Laurence Campa, Apollinaire, Gallimard, NRF biographie, juin 2013 (ISBN 2070775046). * Laurent Grison, Apologie du poète, contribution au projet du 18e Printemps des Poètes (2016) sur le thème : Le Grand XXe siècle– Cent ans de poésie. Texte sur Guillaume Apollinaire, 2015. * Carole Aurouet, Le Cinéma de Guillaume Apollinaire. Des manuscrits inédits pour un nouvel éclairage, éditions de Grenelle, 2018. Bande dessinée * Julie Birmant (texte), Clément Oubrerie (dessin), Pablo, tome 2 : Guillaume Apollinaire, Paris, Dargaud, 2012 (ISBN 978-2-205-07017-0) Autres * Bernard Bastide (dir.), Laurence Campa et al. (préf. Christian Giudicelli), Balade dans le Gard : sur les pas des écrivains, Paris, Alexandrines, coll. « Les écrivains vagabondent » (réimpr. 2014) (1re éd. 2008), 255 p. (ISBN 978-2-370890-01-6, présentation en ligne), « Guillaume Apollinaire entre avenir et souvenir », p. 134-139. * Serge Velay (dir.), Michel Boissard et Catherine Bernié-Boissard, Petit dictionnaire des écrivains du Gard, Nîmes, Alcide, 2009, 255 p. (présentation en ligne), p. 18. * Jacques Ibanes, L’Année d’Apollinaire : 1915, l’amour, la guerre, Paris, Fauves Editions, 2016 (ISBN 979-1-030-20025-6 et 978-9-791-03020-5, OCLC 951783881). * Raphaël Jérusalmy, Les obus jouaient à pigeon vole, Paris, Éditions Bruno Doucey, coll. « Sur le fil », 2016, 177 p. (ISBN 978-2-362-29094-7, OCLC 936577432). * Laurence des Cars (dir.), Apollinaire : le regard du poète, Paris, Musées d’Orsay et de l’Orangerie ; Gallimard, 2016, 318 p. (ISBN 978-2-070-17915-2, OCLC 971143350). Les références Wikipedia – https ://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_Apollinaire

The Painter's Studio, by Gustave Courbet
Joseph Autran Joseph Autran

Joseph Autran est un poète et auteur dramatique français, né le 20 juin 1813 à Marseille et mort le 6 mars 1877 à Marseille. Biographie Fils d'un négociant, il suivait des études chez les jésuites à Aix-en-Provence, puis devenait professeur particulier dans une institution religieuse. En 1832, il devient connu par son ode à Lamartine et il continue à écrire des poèmes. Devenu d'une certaine renommée, il se voit offrir une poste de bibliothécaire à Marseille. Ses contacts avec Alexandre Dumas fils lui ouvrent la voie du théâtre. Sa pièce la plus connue est La Fille d'Eschyle (1848), que couronna le prix Montyon attribué par l'Académie française. Ses candidatures successives à cette dernière institution furent le théâtre de l'affrontement des catholiques et des libéraux. Candidat des catholiques, il dut d'abord se retirer devant Octave Feuillet en 1862, puis perdit face à Camille Doucet en 1865. Finalement, une élection double fut l'occasion d'une entente entre les deux camps, et il fut mis au rang des Immortels en 1868, accompagné de Claude Bernard. Il sut réunir autour de lui plusieurs des grands écrivains de son époque, même si son talent personnel n'a pas été reconnu par la postérité. Œuvres * Le Départ pour l'Orient : ode à M. Alphonse de Lamartine (1832) * La Mer : poésies (1835) * Ludibria ventis : poésies nouvelles (1838) * L'An 40 : ballades et poésies musicales, suivies de Marseille (1840) * Milianah : poème (1841)'. * Italie et Semaine sainte à Rome (1841) * La Fille d'Eschyle : étude antique en 5 actes, en vers, Paris, Théâtre de l'Odéon, 9 mars 1848 * Les Poëmes de la mer (1852) * Le médecin du Luberon (1853), poème3 * Laboureurs et soldats (1854) * La Vie rurale : tableaux et récits (1856) * Etienne et Clémentine (1858) * Épîtres rustiques (1861) * Le Poème des beaux jours (1862) * Le Cyclope, d'après Euripide (1863) * Paroles de Salomon (1869) * Sonnets capricieux (1873) * La Légende des paladins (1875) * Œuvres complètes (1875-82) Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/

Charles Dovalle Charles Dovalle

Charles Dovalle est un poète français né à Montreui, l-Bellay en 1807 et tué en duel à Paris en 1829. Biographie Descendant d’une longue lignée d’hommes de loi et d’officiers de finances du Saumurois, Charles Dovalle naquit à Montreuil-Bellay le 23 juin 1807. Il fit de brillantes études au collège de Saumur, où il écrivit des poèmes remarqués. Après des études de droit à Poitiers, il partit pour Paris et se lança avec ardeur dans la vie littéraire. Il publia des poésies en forme de chansons, qui figurent toujours dans les manuels de morceaux choisis, comme Bergeronnette, Mon Rêve, Le Curé de Meudon, Le Sylphe... Obligé de se consacrer à des travaux de jurisprudence, tout en écrivant dans Le Figaro, il devint rédacteur au Journal des Salons. Le jeune homme, qui habitait alors rue de la Harpe, n’en continuait pas moins à se consacrer à la poésie. Malheureusement, sa carrière devait être interrompue prématurément par une mort tragique à l’âge de 22 ans. Critique théâtral, il commit un calembour facile sur Mira, le directeur du théâtre des Variétés, qui lui avait refusé l’entrée de son établissement. Il écrivit dans Le Lutin: «Mira peut être Mira-sévère, mais il ne sera jamais Mira-beau». Ce dernier, qui était laid et vindicatif, le provoqua en duel. Blessé à l’épaule à la suite d’un premier assaut à l’épée, il exigea contre toutes les règles que le duel se poursuive au pistolet; au troisième échange, le pauvre Dovalle fut touché, après que la balle eut traversé son portefeuille, et mourut le 30 novembre 1829. Une colonne de marbre blanc fut érigée sur sa tombe dans le cimetière de Montmartre,. L’édition complète de ses œuvres, Le Sylphe, Poésies de feu Charles Dovalle, parut à Paris aux éditions Ladvocat, Palais-Royal, en 1830, avec une préface de Victor Hugo. Bibliographie Dezobry et Bachelet, Dictionnaire de biographie, t.1, Ch.Delagrave, 1876, p. 831 Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Dovalle

Boulevard Montmartre, by Camille Pissarro
Auguste Angellier Auguste Angellier

Auguste Angellier, né le 1er juillet 1848 à Dunkerque et mort le 28 février 1911 à Boulogne-sur-Mer est un poète et universitaire français, qui fut le premier professeur de langue et littérature anglaises de la Faculté des lettres de Lille, avant d'en être son doyen de 1897 à 1900. Critique et historien de la littérature, il fit sensation à la Sorbonne en attaquant les théories d'Hippolyte Taine dans sa thèse sur Robert Burns en 1893. Biographie Né le 1er juillet 1848 à Dunkerque (Nord), d'un père maître-plafonnier et d'une mère secrétaire, Auguste Angellier fut scolarisé à Boulogne-sur-Mer où sa mère l'emmène après s'être séparée de son mari en 1853. Son attachement à cette ville ne se démentit jamais. Jeune homme, il prépare le concours de l'École normale supérieure au Lycée Louis-le-Grand de Paris en 1866. Entre l'écrit et l'oral du concours, il est expulsé du lycée par le censeur qui le considère, à tort selon certains, comme le chef d'un mouvement de révolte concernant la mauvaise qualité de la nourriture à la cantine. Cet épisode catastrophique de sa vie scolaire le pousse à partir, par manque de moyens financiers, pour l'Angleterre où on lui offre un emploi d'enseignant dans un petit pensionnat. Engagé volontaire au cours de la guerre de 1870, il se retrouve à Lyon puis à Bordeaux. Une infection respiratoire grave le fait rentrer à Paris, pendant la Commune, et, la guerre terminée, il est nommé répétiteur en 1871 au Lycée Louis-Descartes (il avait été enfin autorisé à rentrer dans le giron de l’Instruction publique). Il décroche sa licence peu après. Reçu au certificat d’aptitude à l’enseignement de l’anglais, deux ans plus tard, il professe en tant que « maître-répétiteur » pendant trois ans, période exigée à l’époque avant de pouvoir s’inscrire à l’agrégation. Il obtient ce concours à 28 ans, et enseigne aussitôt au lycée Charlemagne, jusqu’à son départ en Angleterre en 1878. Angellier cultive de nombreuses amitiés littéraires, et développe sa sensibilité de poète (sa notoriété lui viendra davantage de son travail universitaire que de son œuvre poétique). Jusqu’à cette période, il hésite entre le journalisme et l’enseignement, mais le congé qui vient de lui être accordé lui permet de s’intéresser au projet de réforme des études de langues vivantes en France (à travers l’étude du fonctionnement des universités anglaises). C’est avec plaisir qu’il s’éloigne un moment de la lourdeur administrative qui lui pèse tant dans sa fonction d’enseignant. En 1881, un poste de maître de conférences, à Douai, lui ouvre une brillante carrière de professeur d’anglais (la faculté des Lettres de Douai va être transférée à Lille en 1887). Douze années plus tard, il soutient ses deux thèses, chacune consacrée à un poète : la « majeure » à l’Écossais Robert Burns, et la thèse complémentaire à John Keats, thèse rédigée en latin ! Le titre de cette dernière : De Johannis Keatsii, vita et Carminibus ; son auteur : Augustus Angellier, literarum doctor in Universitate Insulensi Professor. Même les citations des poèmes de Keats sont en latin (et l’université dont il est question n’est autre que celle de Lille : Universitate Insulensi). Dès lors, Angellier porte le titre de Professeur. De plus, il assure la fonction de président du jury d’agrégation d’anglais de 1890 à 1904 ; et dès février 1897, il assume la tâche de doyen, et les lourdes responsabilités administratives qui s’y attachent. En 1902, détachement (sur un poste de maître de conférences) à l’École normale supérieure, puis retour à Lille en 1904. Auguste Angellier est mort à 62 ans, le 28 février 1911, à Boulogne-sur-Mer. Œuvres En 1896, Angellier le poète a publié À l’amie perdue (178 sonnets inspirés par le chagrin de son histoire d'amour cachée avec Thérèse Fontaine1), et en 1903, Le chemin des saisons. D’autres œuvres suivent : Dans la lumière antique, deux livres de Dialogues et deux d’Épisodes. Curiosité Le compositeur polonais Henryk Opieński (1870-1942) qui dirigeait à Morges (Suisse) l'ensemble Motet et Madrigal a écrit une œuvre pour chœur à 4 voix d'hommes sur le texte poétique La Fuite de l'Hiver qui fait partie du recueil Le chemin des saisons d'Auguste Angellier. Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Angellier

Félix Arvers Félix Arvers

Alexis-Félix Arvers, né le 23 juillet 1806 à Paris et mort le 7 novembre 1850 à la maison municipale de santé Dubois à Paris est un poète et dramaturge français, célèbre pour son Sonnet, l'une des pièces poétiques les plus populaires de son siècle. Biographie Il était le fils d'un marchand de vins de la ville de Cézy dans l'Yonne, où résidait sa famille. Étudiant en droit avant de devenir clerc de notaire, il poursuivait pourtant déjà ardemment le désir de se faire écrivain. Cédant un jour radicalement à ce qu'il croyait être sa vocation, il parvint à faire jouer une douzaine de comédies légères, le genre de comédies dont raffolait le public petit-bourgeois de Paris (cf. Octave Feuillet). Ces larges succès lui permirent de mener une existence « de dandy », familier des boulevards et des coulisses des petits théâtres, et il se mit à fréquenter le Cénacle de l'Arsenal, fréquentant notamment Alfred Tattet et Alfred de Musset, dont il semble avoir été très proche. À quarante-quatre ans, il décéda d'une maladie de la moelle épinière, pauvre et oublié. L'oubli dans lequel ont plongé ses pièces, pourtant fameuses en leur temps, n'est pas sans rappeler le destin des tragédies de Voltaire. Il publia un recueil de poèmes intitulé Mes Heures perdues (1833). Perdues surtout, a-t-on fait remarquer, pour son employeur, Mr Marcelin-Benjamin Guyet-Desfontaines, notaire, chez qui il avait débuté en qualité de sixième clerc ; mais cet excellent homme, ami des belles-lettres et des poètes romantiques, savait fermer les yeux. Il est enterré à Cézy Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Félix_Arvers

Louise Ackermann Louise Ackermann

Louise-Victorine Ackermann, née Louise-Victorine Choquet à Paris le 30 novembre 1813 et morte le 2 août 1890 (à 76 ans) à Nice, est une poétesse française. Biographie Louise-Victorine Choquet est née à Paris, de parents parisiens, d'origine picarde. Son père, voltairien et amoureux des lettres, lui fit donner une éducation éloignée de l'enseignement religieux. Il fut l'initiateur des premières lectures de sa fille. De tempérament indépendant, il quitta Paris à trente-trois ans pour la solitude de la campagne, emmenant avec lui sa femme et ses trois filles. Louise vécut une enfance solitaire. Son tempérament studieux et méditatif se déclara très tôt, la mettant à l'écart des enfants de son âge et de ses sœurs. Sa mère, qui se fait mal à la vie campagnarde, est rongée par l'ennui et sera peu conciliante envers sa fille aînée. Elle exige que celle-ci fasse sa première communion, pour respecter les conventions mondaines. Louise découvre ainsi la religion en entrant en pension à Montdidier, et y porte tout d'abord une adhésion fervente, qui alarme son père. Ce dernier lui fait lire Voltaire, et l'esprit du philosophe créera le premier divorce entre Louise Choquet et le catholicisme. De retour de pension, elle poursuit ses lectures et études dans la bibliothèque paternelle, et découvre Platon et Buffon. C'est vers cette époque qu'elle commence à faire ses premiers vers. Sa mère s'en inquiète, ayant une prévention envers les gens de lettres. Elle demande conseil à une cousine parisienne, qui lui recommande au contraire de ne pas brider les élans de sa fille mais de les encourager. Louise est alors mise en pension à Paris, dans une grande institution dirigée par la mère de l'abbé Saint-Léon Daubrée. Élève farouche, elle est surnommée l'« ourson » par ses camarades de classe, mais devient vite la favorite de son professeur de littérature, Félix Biscarrat ami intime de Victor Hugo. Découvrant que Louise compose des vers, Félix Biscarrat porte même certaines de ses œuvres à Victor Hugo qui lui donne des conseils. Félix Biscarrat nourrit les lectures de son élève en lui fournissant les productions des auteurs contemporains. Elle découvre également les auteurs anglais et allemands, Byron, Shakespeare, Goethe et Schiller. La lecture parallèle de la théologie de l'abbé Daubrée la fait renoncer définitivement à la pensée religieuse, même si elle avoue dans ses mémoires avoir eu par la suite des « rechutes de mysticisme ». Au terme de trois années de pension, elle regagne sa famille où elle poursuit l'étude et la composition en solitaire, faisant découvrir à ses proches les auteurs modernes, Hugo, Vigny, Musset, Sénancour. Mais le décès de son père la privera bientôt du seul soutien familial qui valorisait ses compétences littéraires. Sa mère lui interdit la fréquentation des auteurs, et Louise renonce pour un temps à la poésie. Elle obtient en 1838 qu'on la laisse partir à Berlin pour un an, dans une institution modèle de jeunes filles dirigée par Schubart. Ce dernier l'aidera à parfaire son allemand, et elle sera sous le charme de la ville de Berlin, qu'elle définit ainsi : « La ville de mes rêves. À peu d'exceptions près, ses habitants ne vivaient que pour apprendre ou enseigner. » Elle y reviendra trois ans plus tard, après le décès de sa mère. Elle y rencontre le linguiste français Paul Ackermann, ami de Proudhon, qui en devient amoureux et qu'elle épouse sans réel enthousiasme : « Je me serais donc passée sans peine de tout amour dans ma vie ; mais rencontrant celui-là, si sincère et si profond, je n'eus pas le courage de le repousser. Je me mariai donc, mais sans entraînement aucun ; je faisais simplement un mariage de convenance morale. » À sa grande surprise, ce mariage sera parfaitement heureux, mais bref : Paul Ackermann décède de maladie le 26 juillet 1846, à l'âge de 34 ans. Très éprouvée par son veuvage, Louise rejoint une de ses sœurs à Nice, où elle achète un petit domaine isolé. Elle consacre plusieurs années aux travaux agricoles, jusqu'à ce que lui revienne l'envie de faire de la poésie. Ses premières publications ne suscitent que peu d'intérêt, mais retiennent tout de même l'attention de quelques critiques, qui en font la louange tout en blâmant son pessimisme qu'ils attribuent à l'influence de la littérature allemande. Elle se défendra de cette influence, réclamant pour sienne la part de négativisme de ses pensées en expliquant que celle-ci apparaissait déjà dans ses toutes premières poésies, bien qu'il n'y ait aucune trace de celles-ci pour corroborer ses dires. Son autobiographie révèle une pensée lucide, un amour de l'étude et de la solitude, ainsi que le souci de l'humanité qui transparaîtra dans ses textes. Elle meurt à Nice, 22 quai du Midi, le 2 août 1890 à dix heures du matin. Son acte de décès la déclare rentière Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Louise-Victorine_Ackermann

Rémy Belleau Rémy Belleau

Rémy Belleau, né à Nogent-le-Rotrou en 1528, mort à Paris le 6 mars 1577, est un poète français de la Pléiade. Biographie Belleau a commencé ses études chez les moines de l’abbaye Saint-Denis à Nogent-le-Rotrou avant de les poursuivre, vers 1553, à Paris où il complète une formation dominée par l’amour de la poésie grecque. Intelligent sans surcharge d’érudition, il était avant tout un homme qui plaisait[réf. nécessaire]. Il rejoint bientôt le groupe du collège de Coqueret (Pierre de Ronsard, Antoine de Baïf, Joachim du Bellay), puis la Pléiade en 1554, avec qui il prend part à la Pompe du bouc. Il publie en 1556 une traduction des Odes d’Anacréon: le succès de ce lyrisme léger est considérable. Bien qu’un peu sèche selon Ronsard, cette traduction vient enrichir la «Brigade» d’un nouveau style; elle a pour elle la fidélité et l’exactitude qui en firent le succès[réf. nécessaire]. On lui doit également la traduction du Cantique des Cantiques et de l’Ode à l’Aimée de Sappho. De fait, Belleau est le premier traducteur français de la poétesse de Lesbos. La même année, Belleau célèbre dans les Petites Inventions fleurs, fruits, pierres précieuses, animaux et feront plus tard écho à la rage de l’expression de Francis Ponge. Ses poèmes personnels manquaient encore d’originalité[réf. nécessaire] et il fallut attendre 1565 pour découvrir sa Bergerie, chef-d’œuvre de la poésie pastorale dont l’Avril dévoile un érotisme à fleur de sein. En 1576, paraissent Les Amours et Nouveaux Eschanges des pierres précieuses, vertus et propriétés d’icelles. Cette œuvre, décrite comme une «épopée minérale» par R. Sabatier, raconte les propriétés des pierres, leur histoire, le mythe de leur origine en associant la symbolique des pierres aux interprétations philosophiques et scientifiques. Selon certains le moins lyrique des poètes de la Pléiade, le plus pudique au dire d’autres, Rémy Belleau ne déborde certainement pas d’imagination et il imita plus qu’il ne créa, mais il demeure un orfèvre du verbe[réf. nécessaire]. Son talent élégant et facile le fit surnommer par ses contemporains le gentil Belleau. Après avoir initialement penché pour la Réforme, l’auteur se rallie au parti des Guise, ses protecteurs, notamment René II de Lorraine-Guise. Précepteur à Paris de Charles de Lorraine, il résidera jusqu’à sa mort (1577) à l’hôtel de Guise. Pierre de Ronsard qui faisait grand cas de Belleau, et l’appelait le Peintre de la nature, a rédigé son épitaphe: Ne taillez, mains industrieuses Des pierres pour couvrir Belleau, Lui-même a basti son tombeau Dedans ses Pierres Précieuses. Œuvre Œuvres poétiques Il a publié en 1565 un poème, la Bergerie, dans le genre pastoral et les Amours et nouveaux échanges de pierres précieuses en 1576, un recueil qui associe la symbolique des pierres aux interprétations philosophiques et scientifiques. Certain de ses poèmes furent mis en musique par Pierre Cléreau. Ses Œuvres ont été réunies à Rouen en 1604, 2 volumes in-12. Rémy Belleau, La bergerie (Texte en moyen français), Paris, G. Gilles, 1565, 127 p.; in-8 (notice BnF no FRBNF30079761)La bergerie disponible sur Gallica Rémy Belleau, Chant pastoral de la paix, Paris, A. Wechel, 1559, 10 f.; in-4 (notice BnF no FRBNF30079763)Chant pastoral de la paix disponible sur Gallica Rémy Belleau, Épithalame sur le mariage de Monseigneur le duc de Lorraine et de Madame Claude, fille du roy, chanté par les nymphes de Seine et de Meuse, Paris, A. Wechel, 1559, 15 p.; in-4 (notice BnF no FRBNF30079764)Épithalame sur le mariage de Monseigneur le duc de Lorraine disponible sur Gallica Rémy Belleau (trad. Florent Chrestien), Sylva cui titulus Veritas fugiens ex R. Bellaquei gallicis versibus latina facta a Florente Christiano, Lutetiæ, ex officina R. Stephani, 1561, In-4°, 12 p. (notice BnF no FRBNF30079773)Sylva cui titulus Veritas fugiens disponible sur Gallica Les Amours et nouveaux échanges des pierres précieuses, Paris, M. Patisson, 1576; Œuvres poétiques, éd. Ch. Marty-Laveaux, A. Lemerre, 1878, t. II. l’Eschole de Salerne en vers burlesques et poema macaroanicvm de bello Hvgvenortica, traduit par Louis Martin en 166o,à Rouen chez Clement Malassis.( source Bnf: data.bnf.fr) Traductions Rémy Belleau a traduit en vers: Les odes d’Anacréon: traduites de grec en françois, par Rémy Belleau, ensemble de quelques petites hymnes de son invention (trad. Rémy Belleau), Paris, A. Wechel, 1556, 1 vol.; in-8 (notice BnF no FRBNF30017685)Les odes d’Anacréon disponible sur Gallica L’ Ecclésiaste Le Cantique des cantiques. Œuvres dramatiques Il jouait dans les pièces de son ami Jodelle, et il a lui-même fait une comédie intitulée la Reconnue. La Reconnue, comédie. Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9my_Belleau

Louise Colet Louise Colet

Louise Colet, née Révoil de Servannes à Aix-en-Provence le 15 septembre 1810 et morte à Paris le 8 mars 1876, est une poétesse et écrivaine française. Biographie Âgée d’une vingtaine d’années, Louise Révoil2 épouse Hippolyte-Raymond Colet, un musicien académique, en partie afin d’échapper à la vie provinciale et de résider à Paris. À son arrivée à Paris, Louise Colet commence à publier ses poèmes et obtient bientôt le prix de l’Académie française d'un montant de deux mille francs, le premier de quatre prix de l’Académie qu’elle obtiendra. Dans son salon littéraire du no 2 rue Bréda elle a fréquenté nombre de ses contemporains du monde littéraire parisien, tels que Victor Hugo, Musset, Vigny, Baudelaire, ainsi que de nombreux peintres et des politiciens. En 1840 elle met au monde sa fille Henriette, mais ni son mari Hippolyte Colet, ni son amant Victor Cousin n’acceptent d’en reconnaître la paternité. Le journaliste Alphonse Karr révèle dans un pamphlet la liaison adultère. Furieuse, Louise Colet l'agresse avec un couteau de cuisine qu'elle lui plante dans le dos. Karr s'en tire avec une égratignure, et avec élégance renonce à porter plainte au grand soulagement de Victor Cousin. Elle devient ensuite la maîtresse de Gustave Flaubert (encore inconnu du public), d'Alfred de Vigny, d’Alfred de Musset et d’Abel Villemain. En 1844, Louise Colet publie une traduction des Œuvres choisies de Tommaso Campanella. Dans les années 1840 et 1850, ses œuvres sont plusieurs fois couronnées par de nombreux prix littéraires prestigieux, notamment le Prix de l'Académie française. Après la mort de son mari à Paris, le 21 avril 1851, Louise Colet et sa fille subsistent grâce à ses écrits et à l'aide de Victor Cousin. Elle est inhumée à Verneuil-sur-Avre (Eure).

Blaise Cendrars, by Amedeo Modigliani
Blaise Cendrars Blaise Cendrars

Frédéric Louis Sauser, dit Blaise Cendrars [sɑ̃.dʁaːʁ], est un écrivain suisse et français, né le 1er septembre 1887 à La Chaux-de-Fonds (Suisse) et mort le 21 janvier 1961 à Paris. À ses débuts, il utilise brièvement les pseudonymes Freddy Sausey, Jack Lee et Diogène. Dès l’âge de 16 ans, il quitte la Suisse pour un long séjour en Russie puis, en 1911, il se rend à New York où il écrit son premier poème Les Pâques (qui deviendra Les Pâques à New York en 1919). Il le publie à Paris en 1912 sous le pseudonyme de Blaise Cendrars, qui fait allusion aux braises et aux cendres permettant la renaissance cyclique du phénix. En 1913, il fait paraître son poème le plus célèbre, La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France. Dès le début de la guerre de 1914-1918, il s’engage comme volontaire étranger dans l’armée française avant d’être versé dans la Légion étrangère. Parmi ses compagnons d’armes de la Légion, figure notamment Eugene Jacques Bullard, premier pilote noir des forces alliées à partir de 1917. Gravement blessé le 28 septembre 1915, Cendrars est amputé du bras droit et en conséquence réformé. Il écrit sur cette expérience, de la main gauche, son premier récit en prose : il s’agit d’une première version de La Main coupée. Le 16 février 1916, à la suite de son engagement dans la guerre, il est naturalisé français. Écrivant désormais de la main gauche, il travaille dans l’édition et délaisse un temps la littérature pour le cinéma, mais sans succès. Lassé des milieux littéraires parisiens, il voyage au Brésil à partir de 1924. En 1925, il s’oriente vers le roman avec L’Or, où il retrace le dramatique destin de Johann August Sutter, millionnaire d’origine suisse ruiné par la découverte de l’or sur ses terres en Californie. Ce succès mondial va faire de lui, durant les années 1920, un romancier de l’aventure, que confirme Moravagine en 1926. Dans les années 1930, il devient grand reporter. Correspondant de guerre dans l’armée anglaise en 1939, il quitte Paris après la débâcle et s’installe à Aix-en-Provence. Après trois années de silence, il commence en 1943 à écrire ses Mémoires : L’Homme foudroyé (1945), La Main coupée (1946), Bourlinguer (1948) et Le Lotissement du ciel (1949). De retour à Paris en 1950, il collabore fréquemment à la Radiodiffusion française. Victime d’une congestion cérébrale le 21 juillet 1956, il meurt des suites d’une seconde attaque le 21 janvier 1961. L’œuvre de Blaise Cendrars, poésie, romans, reportages et mémoires, est placée sous le signe du voyage, de l’aventure, de la découverte et de l’exaltation du monde moderne où l’imaginaire se mêle au réel de façon inextricable. Le fonds d’archives de Blaise Cendrars a été créé en 1975 par Miriam Gilou-Cendrars (1920-2018), sa fille, et se trouve aux Archives littéraires suisses à Berne. Biographie Les années d’apprentissage Frédéric-Louis Sauser naît le 1er septembre 1887 à La Chaux-de-Fonds (canton de Neuchâtel), dans une famille bourgeoise d’origine bernoise mais francophone. Les voyages de son père, un homme d’affaires un peu niais et instable, font mener à la famille une vie itinérante, notamment à Naples. Envoyé en pension en Allemagne, Freddy fugue. Ses parents l’inscrivent à l’École de commerce de Neuchâtel, pour des études qui ne lui plaisent pas. En 1904, au vu de ses mauvais résultats scolaires, il est envoyé en apprentissage à Moscou et surtout à Saint-Pétersbourg, alors en pleine effervescence révolutionnaire. Jusqu’en 1907, il y travaille chez un horloger suisse. À la Bibliothèque impériale, dont il devient l’habitué, un bibliothécaire, R. R., l’encourage à écrire. Freddy commence à noter ses lectures, ses pensées, il aurait alors écrit La Légende de Novgorode, de l’or gris et du silence. Pour lui faire une surprise, R. R. l’aurait traduit en russe et fait imprimer à 14 exemplaires en blanc sur papier noir. Du vivant de Cendrars, personne n’a jamais vu ce livre qu’il a pourtant fait figurer en tête de toutes ses bibliographies à partir de Séquences (1913). Beaucoup doutaient de son existence, lorsqu’un poète bulgare en découvre un exemplaire, en 1995, chez un bouquiniste de Sofia. Depuis lors, l’authenticité de cette plaquette fait l’objet de controverses, ce qui enrichit la mythologie du poète de nouveaux épisodes. En 1907, Frédéric-Louis Sauser revient en Suisse. Étudiant la médecine à l’université de Berne, il a rencontré Adolf Wölfli, interné à l’asile de la Waldau. Ce schizophrène violent, dessinateur de génie, pourrait être un des modèles de Moravagine, le « grand fauve humain » qui va obséder Cendrars comme un double pendant de longues années. Quant aux études universitaires, elles apportent peu de réponses aux questions qui le hantent sur l’homme, son psychisme, son comportement. Sous l’influence du Latin mystique de Remy de Gourmont, il écrit ses premiers poèmes : Séquences. Après un court séjour à Paris, il retourne en 1911, pour quelques mois, à Saint-Pétersbourg. Il y écrit son premier roman, Moganni Nameh qui ne paraîtra, en feuilleton, qu’en 1922 dans la revue Les Feuilles libres. Il se plonge dans Schopenhauer ; une formule de ce philosophe illumine son rapport à la réalité : « le monde est ma représentation ». Désormais, la vie et la poésie seront pour lui des vases communicants. Entrée de la modernité Fin 1911, Freddy s’embarque pour New York pour rejoindre Fela Poznańska, une étudiante juive polonaise rencontrée à Berne. Il l’épousera par la suite et elle sera la mère de ses enfants Odilon et Rémy, et de Miriam. Ce séjour aux États-Unis lui montre la voie, nouvelle et soumise aux lois de la mécanique, de la vitesse, de la modernité, dans lequel le monde s’engage. Au sortir d’une nuit d’errance, il rédige son premier long poème, Les Pâques à New York, un poème fondateur de la poésie moderne. Pour le signer il s’invente le pseudonyme de Blaise Cendrars. Pour Cendrars, l’acte de création artistique a lieu lorsque le poète est tel une braise, qui se consume au cours de la création, puis s’éteint pour se transformer en cendres. C’est pourquoi il choisit son pseudonyme Blaise comme braise, et Cendrars comme cendre,. Il revient à Paris pendant l’été 1912, convaincu de sa vocation de poète. Avec sa femme il demeure au 4 de la rue de Savoie. Avec Emil Szittya, un écrivain anarchiste, il fonde Les Hommes nouveaux, une revue et une maison d’édition où il publie Les Pâques, puis Séquences, un recueil de poèmes plus anciens d’inspiration décadente, marqués par l’influence de Remy de Gourmont qu’il admire comme un maître. Séquences appartient davantage à Freddy Sauser qu’à Cendrars, même s’il le signe de son pseudonyme. Il se lie d’amitié avec des personnalités artistiques et littéraires : Apollinaire et les artistes de l’école de Paris, Chagall, Léger, Survage, Modigliani, Csaky, Archipenko, Delaunay. En 1913, il publie La Prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France, avec des compositions en couleurs de Sonia Delaunay-Terk. Dans ce premier livre simultané, le texte et l’image sont étroitement imbriqués pour créer une émotion artistique nouvelle, qui sera à l’origine d’une vive polémique. Ce poème-tableau de deux mètres de hauteur, présenté sous forme de dépliant, est reconnu aujourd’hui comme une contribution majeure à l’histoire du livre d’artiste. L’amitié liant Cendrars à certains artistes de l’École de Paris conduit Cendrars à la création de poèmes abstraits révolutionnaires, qui constituent aussi pour certains des hommages directs à des peintres comme Chagall et Léger : il s’agit des Dix-neuf poèmes élastiques publiés en 1919. Dès le début de la Première Guerre mondiale, Cendrars lance, avec l’écrivain italien Ricciotto Canudo, un appel aux artistes étrangers qui vivent en France, et s’engage à la Légion étrangère pour la durée de la guerre au régiment de marche du camp retranché de Paris. Il est affecté à la 6e compagnie du 3e régiment de marche du 1er étranger. Après son baptême du feu sur la Somme en novembre, il est promu légionnaire de 1re classe après six mois d’engagement puis caporal pour son courage au feu le 12 juin 1915. Son régiment est dissous en juillet 1915 et il est alors affecté au 2e régiment de marche du 2e étranger. Le 28 septembre 1915, au cours de la grande offensive de Champagne, gravement blessé au bras droit par une rafale de mitrailleuse, il est amputé au-dessus du coude. Il est alors cité à l’ordre de l’armée, décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre avec 2 palmes avant d’être réformé. Le poète de la main gauche Après une « année terrible », le poète manchot apprend à écrire de la main gauche. En 1916, il publie La Guerre au Luxembourg. Le 16 février 1916, il est naturalisé français. Au cours de l’été 1917, qu’il passe à Méréville (Seine-et-Oise, aujourd’hui Essonne), il découvre son identité nouvelle d’homme et de poète de la main gauche, en rédigeant, au cours de sa « plus belle nuit d’écriture », le 1er septembre, La Fin du monde filmée par l’Ange N.-D. Commence alors une période d’activité créatrice intense placée sous le signe tutélaire de la constellation d’Orion, dans laquelle la main droite du poète s’est exilée. Dans J’ai tué (1918), premier livre illustré par Fernand Léger, il écrit quelques-unes des pages les plus fortes et les plus dérangeantes qui aient été écrites sur la guerre : « Mille millions d’individus m’ont consacré toute leur activité d’un jour, leur force, leur talent, leur science, leur intelligence, leurs habitudes, leurs sentiments, leur cœur. Et voilà qu’aujourd’hui j’ai le couteau à la main. L’eustache de Bonnot. « Vive l’humanité ! » Je palpe une froide vérité sommée d’une lame tranchante. J’ai raison. Mon jeune passé sportif saura suffire. Me voici les nerfs tendus, les muscles bandés, prêt à bondir dans la réalité. J’ai bravé la torpille, le canon, les mines, le feu, les gaz, les mitrailleuses, toute la machinerie anonyme, démoniaque, systématique, aveugle. Je vais braver l’homme. Mon semblable. Un singe. Œil pour œil, dent pour dent. À nous deux maintenant. À coups de poing, à coups de couteau. Sans merci. Je saute sur mon antagoniste. Je lui porte un coup terrible. La tête est presque décollée. J’ai tué le Boche. J’étais plus vif et plus rapide que lui. Plus direct. J’ai frappé le premier. J’ai le sens de la réalité, moi, poète. J’ai agi. J’ai tué. Comme celui qui veut vivre. » Avec Profond aujourd’hui (1917), le poète de la main gauche publie son manifeste en présentant une vision poétique de la modernité. Paraissent également des poèmes écrits avant guerre : son troisième poème « homérique » ou « whitmanien », Le Panama ou les aventures de mes sept oncles (1918), ainsi que les Dix-neuf poèmes élastiques (1919). Le poète grec Yannis Livadas (en) écrivait à propos de Cendrars : « Si Rimbaud fut fondateur et pilier de l’esprit de la poésie moderne, Cendrars, en plus d’en être un grand réformateur, il en fut également bâtisseur lors de l’élévation de celle-ci. D’un premier point de vue, on pourrait y voir le plus sublime, le plus accompli, le dernier des symbolistes. Cependant, Blaise Cendrars fut indiscutablement le pionnier capital du modernisme » Blaise Cendrars : A Poet for the Twenty-First Century. S’éloignant de Paris, il prend congé des milieux littéraires d’avant-garde (Dada, puis surréalisme) dont les polémiques lui paraissent dépassées et gagne Bruxelles où il donne des conférences à l’U.L.B. (Université Libre de Bruxelles), s’y liant d’amitié avec Robert Goffin. Attiré par le cinéma, qui incarne pour lui la modernité de l’expression artistique, il devient l’assistant d’Abel Gance pour J’accuse, où il tient également un rôle de figurant, puis pour La Roue. En 1921, il passe lui-même à la réalisation à Rome, mais l’expérience est un échec. Comme beaucoup d’artistes et d’écrivains à cette époque, il se passionne pour l’Afrique et compile dans son Anthologie nègre (1921) des contes de tradition orale, qu’il est le premier à considérer comme de la littérature. Pour les Ballets suédois, il tire de ce recueil l’argument de La Création du Monde (1923), avec une musique de Darius Milhaud, des décors et costumes de Fernand Léger. Découverte du Brésil En janvier 1924, il se rend au Brésil à l’invitation de Paulo Prado (pt), homme d’affaires et mécène des poètes modernistes de São Paulo, parmi lesquels Oswald de Andrade et Mário de Andrade. Dans un pays où la nature aussi bien que la population s’accordent à ses aspirations profondes, il découvre son « Utopialand » qu’il célébrera souvent dans ses livres. Il y retournera par deux fois, de janvier à juin 1926 et d’août 1927 à janvier 1928. Il s’y lie notamment avec les poètes Oswald de Andrade (qui lui dédia son recueil Pau Brasil, publié en 1925 au Sans Pareil), Mário de Andrade, Sérgio Milliet, Luis Aranha, Manuel Bandeira et Carlos Drummond de Andrade, ainsi qu’avec les peintres Cícero Dias et surtout Tarsila do Amaral, qu’il nomme « la plus belle Pauliste du monde ». En 1924, il publie Kodak (Documentaire). Il faudra attendre les années 1970 pour découvrir que Cendrars avait composé ces poèmes par collage en découpant et réaménageant des fragments du Mystérieux docteur Cornélius, un roman populaire de Gustave Le Rouge. Il voulait ainsi montrer à son ami qu’il était lui aussi un poète. La même année, paraît Feuilles de route, son dernier recueil de poèmes, illustré par Tarsila do Amaral. Du roman au journalisme Au retour du Brésil, il se lance dans le roman. En quelques semaines, il écrit L’Or (1925), où il retrace le tragique destin de Johann August Suter, millionnaire d’origine suisse ruiné par la découverte de l’or sur ses terres en Californie. Ce succès mondial va faire de lui, durant les années 1920, un romancier de l’aventure. Suivent bientôt Moravagine (1926), puis Le Plan de l’Aiguille et Les Confessions de Dan Yack qui rate le Goncourt. Une vie romancée de l’aventurier Jean Galmot (Rhum– L’aventure de Jean Galmot, 1930) lui fait découvrir le monde du journalisme. Dans les années 1930, il devient grand reporter pour explorer les bas-fonds (Panorama de la pègre, 1935). Son ami Pierre Lazareff, le patron de Paris-Soir, l’envoie prendre part au voyage inaugural du paquebot Normandie, puis visiter Hollywood, la Mecque du cinéma. Pendant la même période, il recueille dans trois volumes d’« histoires vraies » les nouvelles qu’il a publiées dans la grande presse. En décembre 1934, il rencontre Henry Miller qui deviendra un de ses amis. Entre 1937 et 1938, il se retire dans les Ardennes, sur la propriété d’Élisabeth Prévost, une jeune femme baroudeuse de vingt-sept ans qu’il a rencontrée à Paris et à laquelle il dédiera L’Homme foudroyé. En 1939, lorsque la guerre éclate, il s’engage comme correspondant de guerre auprès de l’armée britannique. Ses reportages paraissent notamment dans Paris-Soir et le livre qu’il en tire, Chez l’armée anglaise, sera pilonné par les Allemands. Profondément affecté par la débâcle, il quitte Paris et le journalisme pour se retirer à Aix-en-Provence pendant toute l’Occupation. Durant trois ans, il cesse d’écrire. Le rhapsode des mémoires À la suite d’une visite du romancier Édouard Peisson, il sort enfin du silence le 21 août 1943 et commence L’Homme foudroyé (1945) que suivront La Main coupée, Bourlinguer et Le Lotissement du ciel. Ces volumes de « mémoires qui sont des mémoires sans être des mémoires » forment une tétralogie marquée par deux grands traumatismes : la perte de sa main droite et le suicide d’une jeune fille profondément amoureuse de lui. Ils sont composés comme des rhapsodies par Cendrars qui renoue ainsi avec la formation musicale de sa jeunesse. À l’occasion de ce retour à l’écriture, un jeune photographe inconnu, Robert Doisneau, est envoyé à Aix pour faire un reportage sur Cendrars. Il illustre l’article que Maximilien Vox publie en 1945 dans La Porte ouverte, la revue de la chambre de commerce franco-suédoise, sous un titre qui résume bien ces années de guerre : Cendrars, un éléphant solitaire. Quatre ans plus tard, en 1949, Cendrars écrit le texte du premier album de Doisneau : La Banlieue de Paris, qui révèle un grand photographe. En 1944, Cendrars, qui n’écrit plus de poèmes depuis vingt ans, a recueilli ses Poésies complètes chez Denoël, avec l’aide et une préface de son ami Jacques-Henry Lévesque resté à Paris. En janvier 1948, il quitte Aix-en-Provence pour Villefranche-sur-Mer. De jeunes poètes viennent lui rendre visite : André Miguel, Frédéric Jacques Temple. L’année suivante, le 27 octobre 1949, il se marie avec Raymone Duchâteau, à Sigriswil dans l’Oberland bernois. Depuis qu’il a rencontré cette jeune comédienne en octobre 1917, il lui voue un amour idéalisé, non sans ambivalence, traversé de nombreuses crises. La même année 1949, il publie Le Lotissement du ciel, dernier volume des mémoires, qui réunit les deux figures de Joseph de Cupertino, le saint volant du XVIIe siècle, et Oswaldo Padroso, un fazendeiro brésilien qui s’est pris d’un amour fou pour Sarah Bernhardt. Le prière d’insérer du volume tient de la profession de foi : « Je voulais indiquer aux jeunes gens d’aujourd’hui qu’on les trompe, que la vie n’est pas un dilemme et qu’entre les deux idéologies contraires entre lesquels on les somme d’opter, il y a la vie, la vie, avec ses contradictions bouleversantes et miraculeuses, la vie et ses possibilités illimitées, ses absurdités beaucoup plus réjouissantes que les idioties et les platitudes de la « politique », et que c’est pour la vie qu’ils doivent opter, malgré l’attirance du suicide, individuel ou collectif, et de sa foudroyante logique scientifique. Il n’y a pas d’autres choix possibles. Vivre ! » Retour à Paris En 1950, il retourne définitivement à Paris et s’installe au no 23 rue Jean-Dolent, derrière la prison de la Santé. À l’initiative de son ami Paul Gilson, qui y dirige les programmes artistiques, il collabore fréquemment à la Radiodiffusion française en compagnie notamment de Nino Frank et Albert Rièra. Ses entretiens radiophoniques avec Michel Manoll connaissent un grand succès. Il se lie avec de jeunes écrivains qu’il recommande aux éditions Denoël : René Fallet, Robert Giraud, Jean-Paul Clébert, Jacques Yonnet. Après un travail long et difficile, il publie, en 1956, Emmène-moi au bout du monde !…, un roman à clefs sous couvert d’une intrigue policière. La truculence de cette chronique théâtrale qui doit beaucoup à la vie de la comédienne Marguerite Moreno, une amie de Raymone, fait scandale. Ce sera sa dernière œuvre car il est victime d’une première attaque cérébrale le 21 juillet 1956, puis d’une seconde en 1958. En janvier 1959, c’est un grabataire qu’André Malraux fait Commandeur de la Légion d’honneur. Il se convertit au catholicisme le 1er mai 1959 et épouse religieusement Raymone à l’église Saint-Dominique. Le couple emménage en août au rez-de-chaussée d’un immeuble de la rue José-Maria-de-Heredia. Il meurt le 21 janvier 1961 en son domicile au 5 rue José-Maria-de-Heredia dans le 7e arrondissement de Paris, après avoir reçu in extremis la seule récompense littéraire officielle qu’il ait obtenue de son vivant : le grand prix littéraire de la Ville de Paris. Hommages et postérité Blaise Cendrars a reposé de 1961 à 1994 au cimetière des Batignolles à Paris. Depuis 1923, il disposait d’une résidence, sa « maison des champs », au Tremblay-sur-Mauldre dans les Yvelines. En 1994, ses cendres ont été transférées dans le cimetière de ce village. En 2005, un Espace Blaise-Cendrars y est inauguré et la sente Blaise-Cendrars mène à la « maison des champs » où il écrivit L’Or. Après sa mort, un lycée prend son nom dans sa ville natale de La Chaux-de-Fonds et à Sevran (Seine-Saint-Denis). La médiathèque de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) porte aussi son nom. Le train RABDe 500 011-2 des CFF porte le nom de Blaise-Cendrars. En 2011, le cinquantième anniversaire de la mort de Cendrars est inscrit en France parmi les célébrations nationales par le ministère de la Culture et de la Communication. En mai 2013, les Œuvres autobiographiques complètes de Blaise Cendrars entrent, en deux volumes, dans la Bibliothèque de la Pléiade chez Gallimard et l’album de la Pléiade de 2013 lui est dédié à cette occasion. Une fresque a été réalisée au marteau piqueur par l’artiste Telmo Guerra en octobre 2017 à La Chaux-de-Fonds sur la façade arrière de l’ancien cinéma Corso. Le roman Les Pêcheurs d’étoiles de Jean-Paul Delfino, paru en octobre 2017 aux Éditions Le Passage Echo : Érik Satie et Blaise Cendrars traversent la nuit parisienne à la recherche de l’amour de l’un (Suzanne Valadon) et de l’ennemi des deux (Jean Cocteau). Œuvres Poèmes * La Légende de Novgorode ou La Légende de Novgorode, de l’Or gris et du Silence. Dans ses bibliographies, Cendrars présente ainsi ce premier poème qui aurait été publié en Russie à son insu : « traduit en russe par R. R. sur le manuscrit ; tirage en blanc sur papier noir ; 14 exemplaires numérotés et signés. Moscou, Sozonov, 1909. Un volume in-12 carré ». Un exemplaire de cette plaquette longtemps introuvable a été découvert en 1995 à Sofia (Bulgarie) et il a fait l’objet de deux traductions en français (Montpellier, Fata Morgana, 1996, puis 1997). Il est désormais établi qu’il s’agit d’un faux. * Les Pâques. Avec un dessin de l’auteur en frontispice. Paris, Éditions des Hommes nouveaux, 1912. * Devient Les Pâques à New York in Du monde entier. Paris, Gallimard, 1919. * Les Pâques à New York. Avec huit bois de Frans Masereel. Paris, René Kieffer, 1926. * Séquences. Paris, Éditions des Hommes nouveaux, 1913 (recueil exclu par Cendrars de ses Poésies complètes). * Les Pâques à New York création en septembre 1974 au Festival Estival de Paris musique de Daniel Meier interprétée et mise en scène par Alain Meilland. * Recueil repris en appendice des Poésies complètes, Denoël, Œuvres complètes, t. I, 1963, * Recueil repris en appendice des Poésies complètes parmi les « Poèmes de jeunesse », Denoël, coll. « Tout autour d’aujourd’hui », tome 1, 2001. * Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France. Avec des couleurs simultanées de Sonia Delaunay-Terk. Paris, Éditions des Hommes nouveaux, 1913. * Le Transsibérien. Avec un portrait inédit de l’auteur et les reproductions en fac similé des épreuves corrigées du poème. Paris, Seghers, 1957. * La Guerre au Luxembourg. Avec 6 dessins de Moïse Kisling. Paris, D. Niestlé, 1916. * Le Panama ou les aventures de mes sept oncles. Couverture de Raoul Dufy, avec 25 tracés de chemins de fer américains et un prospectus publicitaire. Paris, La Sirène, 1918. * Dix-neuf poèmes élastiques. Avec un portrait de l’auteur par Amedeo Modigliani (deux dans le tirage de tête). Paris, Au Sans Pareil, 1919. * Édition critique par Jean-Pierre Goldenstein. Paris, Méridiens-Klincksieck, 1986. * Du monde entier, recueil comprenant Les Pâques à New York, Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France et Le Panama ou les aventures de mes sept oncles. Paris, Éditions de la Nouvelle Revue française, 1919. * Feuilles de route, I. Le Formose. Avec 8 dessins de Tarsila do Amaral. Paris, Au Sans Pareil, 1924. * Kodak (Documentaire). Couverture de Frans Masereel. Avec un portrait de l’auteur par Francis Picabia. Paris, Stock, 1924. * Poésies complètes. Préface de Jacques-Henry Lévesque. Paris, Denoël, 1944. * Nouvelle édition revue et corrigée. Paris, Denoël, 1947. * Du monde entier au cœur du monde. Poésies complètes. Denoël, 1957.Publications posthumes : * Le Volturno, avec une lithographie de Pierre Alechinsky. Montpellier, Fata Morgana, 1989. * Poésies complètes, avec 41 poèmes inédits. Denoël, coll. « Tout autour d’aujourd’hui », t. 1, éd. de Claude Leroy, 2001; nouvelle édition 2005. Reprise des versions originales des recueils avec leurs illustrations. * Du monde entier au cœur du monde. Poésies complètes. Préface de Paul Morand, éd. de Claude Leroy. Poésie/Gallimard, 2006. Romans, contes, nouvelles, pièces radiophoniques * Profond aujourd’hui, avec 5 dessins d’Angel Zarraga. Paris, À la Belle Édition, chez François Bernouard, 1917 (prose poétique). * Nouvelle édition sans les dessins de Zarraga. Paris, Les Éditeurs Réunis, coll. « Tout autour d’aujourd’hui », 1926. * J’ai tué, avec 5 dessins de Fernand Léger. À la Belle Édition, chez François Bernouard, 1918 (prose poétique). * Nouvelle édition, avec un portrait de l’auteur par Fernand Léger. Georges Crès, 1919. * Reproduction en fac-similé de l’édition de 1918, Fata Morgana, 2013. * La Fin du monde filmée par l’Ange N.-D., avec des compositions en couleur de Fernand Léger. Paris, Éditions de la Sirène, 1919 (roman). * Nouvelle édition précédée d’un « Pro domo ». Pierre Seghers, coll. « Poésie 49 », 1949. * Anthologie nègre, couverture de Csaky. Paris, Éditions de la Sirène, 1921. * Recouvrure de cette édition Au Sans Pareil, Paris, 1927. * « Édition définitive, revue et corrigée », Paris, Corréâ, 1947. * L’Or. La Merveilleuse Histoire du général Johann August Suter. Paris, Grasset, 1925 (roman). * Édition revue et corrigée. Grasset, 1947. * Gallimard, coll. « Folio », no 331, 1998. Préface de Francis Lacassin. * L’Eubage. Aux antipodes de l’unité, avec 5 gravures au burin de Joseph Hecht. Paris, Au Sans Pareil, 1926 (roman). * Édition critique par Jean-Carlo Flückiger. Paris, Champion, coll. « Cahiers Blaise Cendrars » no 2, 1995. * Moravagine. Paris, Grasset, 1926 (roman). * Nouvelle édition revue et augmentée de « Pro domo » et d’une « postface ». Paris, Grasset, 1956. * Éloge de la vie dangereuse. Paris, Les Éditeurs Réunis, coll. « Tout autour d’aujourd’hui », 1926 (prose poétique). * L’ABC du cinéma. Paris, Les Éditeurs Réunis, coll. « Tout autour d’aujourd’hui », 1926 (prose poétique). * Petits Contes nègres pour les enfants des Blancs. Paris, Éditions des Portiques, 1928. * Au Sans Pareil, avec quarante bois et douze hors texte de Pierre Pinsard, Paris, 1929. * Jean Vigneau, avec des illustrations de Francis Bernard. Marseille, 1943. Réédition : Paris, 1946. * Le Plan de l’Aiguille (Dan Yack). Paris, Au Sans Pareil, 1929 (roman). * Les Confessions de Dan Yack. Paris, Au Sans Pareil, 1929 (roman). * Dan Yack. Paris, Éditions de la Tour, 1946. Réunion en un volume revu et corrigé du Plan de l’Aiguille et des Confessions de Dan Yack. * Paris, Gallimard, coll. « Folio », no 5173, 2011. Édition préfacée et annotée par Claude Leroy. * Comment les Blancs sont d’anciens Noirs, avec cinq bois d’Alfred Latour. Paris, Au Sans Pareil, 1930 (contes nègres). * Histoires vraies. Paris, Grasset, 1937 (nouvelles). * Paris, Gallimard, coll. « Folio », no 5683, 2013. Édition présentée et annotée par Claude Leroy. * La Vie dangereuse. Paris, Grasset, 1938 (nouvelles). * La nouvelle J’ai saigné a été reprise aux éditions Zoé, coll. « Minizoé », no 62, Genève, 2004. Postface de Christine Le Quellec Cottier. * D’Oultremer à Indigo. Paris, Grasset, 1940 (nouvelles). * Gallimard, coll. « Folio », no 2970, 1998. Édition préfacée et annotée par Claude Leroy. * Emmène-moi au bout du monde !... . Paris, Denoël, 1956 (roman). * Films sans images (en coll. avec Nino Frank). Paris, Denoël, 1959 (pièces radiophoniques).Publications posthumes : * John Paul Jones ou l’Ambition. Préface de Claude Leroy. Montpellier, Fata Morgana, 1989 (roman inachevé). * La Vie et la mort du Soldat inconnu. Édition de Judith Trachsel. Préface de Claude Leroy. Paris, Champion, coll. « Cahiers Blaise Cendrars » no 4, 1995 (roman inachevé). * La Carissima. Édition d’Anna Maibach. Paris, Champion, coll. « Cahiers Blaise Cendrars » no 5, 1996 (roman inachevé). * Les Armoires chinoises. Postface de Claude Leroy. Montpellier, Fata Morgana, 2001 (conte inachevé). * Nouveaux Contes nègres. Postface de Christine Le Quellec Cottier. Montpellier, Fata Morgana, 2006. Reportages * Rhum. L’aventure de Jean Galmot. Paris, Grasset, 1930. * La Vie secrète de Jean Galmot. Rhum. Nouvelle édition revue et augmentée. Paris, Les Éditions de France, 1934. * Panorama de la pègre. Couverture de Cassandre. Avec des photographies en héliogravure. Grenoble, Arthaud, 1935. * Panorama de la pègre et autres reportages. Textes recueillis par Miriam Cendrars et Francis Lacassin. Préface et bibliographie par Francis Lacassin. UGE, coll. « 10/18 », série « Grands reporters », 1986. * Hollywood, la Mecque du cinéma. Avec 29 dessins par Jean Guérin. Paris, Grasset, 1936. * Chez l’armée anglaise. Illustré de photographies. Paris, Corrêa, 1940. Édition pilonnée par les Allemands.Publication posthume : * À bord du Normandie. Journal transatlantique (29 mai-2 juin 1935), Blaise Cendrars, Colette, Claude Farrère, Pierre Wolff. Photographies de Roger Schall. Préface de Patrick Deville. Nantes, Le Passeur, 2003. Écrits autobiographiques * Une nuit dans la forêt. Premier fragment d’une autobiographie. Avec trois eaux-fortes de Charles Clément. Lausanne, Éditions du Verseau, 1929. * Vol à voiles. Prochronie. Lausanne, Payot, 1932. * Vol à voile. Lausanne, La Guilde du Livre, coll. « La Petite Ourse », 1960. Avec des photographies tirées de la collection Raymone et des archives Jean Bühler. * L’Homme foudroyé. Paris, Denoël, 1945. * Le Vieux Port. Paris et Marseille, Jean Vigneau, 1946. Lithographies de René Rouveret. * Rhapsodies gitanes. Paris, Jean Vigneau, 1946. Lithographies de Yves Brayer. * La Grand’ Route, 3e Rhapsodie gitane. Paris, Bibliophiles et Graveurs d’Aujourd’hui, 1952. Lithographies d’André Minaux. * La Main coupée. Paris, Denoël, 1946. * La Main coupée et autres récits de guerre. Préface de Miriam Cendrars, éd.établie et annotée par Claude Leroy et Michèle Touret, Paris, Denoël, 2013. * Bourlinguer. Paris, Denoël, 1948. * Le Lotissement du ciel. Paris, Denoël, 1949. * Saint Joseph de Cupertino. Reprise sous ce titre de la deuxième partie du Lotissement du ciel. Paris, Le Club du livre Chrétien, 1960. * Le Lotissement du ciel. Paris, Gallimard, coll. « Folio », no 2795, 1996. Édition préfacée et annotée par Claude Leroy. Nouvelle édition, 2011. * À l’aventure (pages choisies). Extraits de : Le Lotissement du ciel, Bourlinguer, La Main coupée, L’Homme foudroyé, La Vie dangereuse, D’Oultremer à Indigo. Paris, Denoël, 1958. * L’Aventure. Paris, Le Club des Jeunes Amis du Livre, 1958. Avec un cahier de photographies de l’auteur par Robert Doisneau. Titre mis à part, volume identique au précédent.Publications posthumes : * Cendrars éditeur. Jéroboam et La Sirène. Préface de Hughes Richard. La Chaux de Cossonay, éditions Parisod, 1979. * Jéroboam et La Sirène. Préface de Hughes Richard. Dole/Saint-Imier, Canevas éditeur, 1992. * Partir. Bois gravés de Christian Henry. Postface de Hughes Richard. Les Ponts-de-Martel, Éditions Hughes Richard, 1986. * Paris ma ville. Illustrations de Fernand Léger. Paris, Bibliothèque des Arts, 1987. * Mon voyage en Amérique. Postface de Christine Le Quellec Cottier. Illustrations de Pierre Alechinsky. Montpellier, Fata Morgana, 2003. * À bord du Birma, extraits de Mon voyage en Amérique avec deux gravures de Pierre Alechinsky, Montpellier, Fata Morgana, 2007 (tirage à 90 exemplaires). * Œuvres autobiographiques complètes, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2 vol. sous la direction de Claude Leroy, avec la collaboration de Michèle Touret (t. I), de Jean-Carlo Flückiger et de Christine Le Quellec Cottier (t. II), 2013 : * t. I : Sous le signe de François Villon (« Lettre dédicatoire à mon premier éditeur » – « Prochronie 1901 : Vol à voile » – « Prochronie 1911 : Le Sans-Nom »—« Prochronie 1921 : Une nuit dans la forêt ») – L’Homme foudroyé – La Main coupée– Textes et documents. * t. II : Bourlinguer – Le Lotissement du ciel – J’ai vu mourir Fernand Léger – Entretiens et propos rapportés – Écrits de jeunesse (« Moganni Nameh » – « Mon voyage en Amérique » – « Hic, haec, hoc » – « Séjour à New York » – « New York in flashlight » – « Le Retour »)– Textes et documents. Entretiens et interviews * Blaise Cendrars vous parle... Propos recueillis par Michel Manoll. Paris, Denoël, 1952. * Le Paysage dans l’œuvre de Léger. Entretien de Cendrars avec Fernand Léger et Louis Carré. Paris, Galerie Louis Carré, 1956. * Dites-nous, monsieur Blaise Cendrars... Réponses aux enquêtes littéraires de 1919 à 1957, recueillies, annotées et préfacées par Hughes Richard. Lausanne, Éditions Rencontre, 1969. * Blaise Cendrars. En bourlinguant… Entretiens avec Michel Manoll (version radiodiffusée, 1950). INA/Radio France, coll. Les grandes heures, 4 CD, 2006. Nouvelle édition, 2011. * Entretiens avec Michel Manoll (transcription de la version radiodiffusée du 15 octobre au 15 décembre 1950), dans Les Grandes Heures, Paris, La Table Ronde/ INA/Radio France, 2013. * Rencontres avec Blaise Cendrars. Entretiens et interviews (1925-1959) (éd. Claude Leroy). Paris, Non Lieu, 2007. * Entretiens avec Blaise Cendrars – Sous le signe du départ. [Cendrars à Radio-Lausanne et Radio-Genève de 1949 à 1957], 2 CD, livret de Christine Le Quellec Cottier. Radio Télévision Suisse, Éditions Zoé et Centre d’Études Blaise Cendrars (coproduction), Lausanne, 2013. Essais * Aujourd’hui. Grasset, 1931. En frontispice : dessin de la main gauche de l’auteur par Conrad Moricand. * La Banlieue de Paris : * Avec 130 photographies de Robert Doisneau. Double édition simultanée : Lausanne, Guilde du Livre / Paris, Seghers, 1949. * Avec 24 photographies de Robert Doisneau, Paris, Seghers, 1966. * Avec 106 photographies de Robert Doisneau. Denoël, 1983. * Le Brésil. Des hommes sont venus : * Avec 105 photographies de Jean Manzon. Monaco, Documents d’art, coll. « Escales du monde », no 6, 1952. * Précédé de Poème à la gloire de Saint-Paul, suivi de Promenade matinale. Sans les photographies de Jean Manzon. Montpellier, Fata Morgana, 1987. Nouvelle édition, 2003. * Photographies de Jean Manzon. Gallimard, coll. « Folio », no 5073, 2010. * Noël aux quatre coins du monde, Paris, Robert Cayla, coll. « Les Amis de l’Originale », no 15, 1953. Recueilli dans Trop c’est trop, 1957. * Trop c’est trop. Paris, Denoël, 1957. En frontispice : portrait de l’auteur par Georges Bauquier. Préfaces, postfaces * Jean Epstein, La poésie d’aujourd’hui : un nouvel état d’intelligence. Lettre-postface de Blaise Cendrars, Paris, La Sirène, 1921. * Le Livre d’enfant en U.R.S.S.. Catalogue de l’exposition organisée par Cendrars et Povolovsky pour les Éditions Bonaparte, 27 avril-22 mai 1929. Préface de Blaise Cendrars. Recueillie dans Aujourd’hui (1931). * Martín Luis Guzmán, L’Aigle et le serpent. Traduction de Mathilde Pomès. Préface de Blaise Cendrars. Paris, J.-O. Fourcade, 1930. Recueilli dans Histoires vraies (1937). * Le Spectacle est dans la rue, album d’affiches de Cassandre. Préface de Blaise Cendrars. Montrouge, Draeger Frères, 1935. * Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal. Préface de Blaise Cendrars. Paris, Union Bibliophile de France, coll. « Vox », 1946. * Honoré de Balzac, Ferragus. Préface de Blaise Cendrars. In L’Œuvre de Balzac, Paris, Le Club français du livre, t. 2, 1950. * José Lins do Rêgo, L’enfant de la plantation. Traduction de J.-W. Reims. Préface de Blaise Cendrars. Paris, Éditions des deux Rives, 1953. Recueilli dans Trop c’est trop (1957). * Instantanés de Paris, 148 photographies de Robert Doisneau. Préface de Blaise Cendrars. Présentation d’Albert Plécy. Paris, Arthaud, coll. « Les Imaginaires », no 4, 1955. * Georges Bauquier, Peintures. Dessins. Catalogue de l’exposition du 11 au 30 juin 1955. Galerie Bernheim Jeune. Présentation de Blaise Cendrars. * Douglas Cooper, Dessins de guerre (1915-1916) de Fernand Léger. Préface de Blaise Cendrars. Paris, Berggruen, 1956. Recueilli dans Trop c’est trop (1957). * Erich von Stroheim, Poto-Poto. Traduit de l’américain par Renée Nitzschke. Préface de Blaise Cendrars. Paris, Éditions de la Fontaine, 1956. * Eric Newby, Bourlingueur des mers du Sud. Traduit de l’anglais par Robin Livio. Présentation de Blaise Cendrars. Paris, La Table ronde, 1958. * Eric Newby, La Dernière Course du blé. Traduction nouvelle par Alain Bories. Préface de Blaise Cendrars. Paris, Éditions Payot, 1992. Adaptations et traductions * Feu le Lieutenant Bringolf. Traduction de Paul Budry. Version de Blaise Cendrars. Paris, Au Sans Pareil, coll. « Les Têtes brûlées » (dirigée par BC), no 1, 1930. * L’Étrange Aventure du Lieutenant Bringolf. Préface de R.-A. Reiss. Traduction de Paul Budry. Version de Blaise Cendrars. Neuchâtel, Éditions de la Baconnière, 1930 (parution simultanée). * Fred Paisley, Al Capone le Balafré, Tsar des Bandits de Chicago. Préface de Géo London. Traduit de l’américain par V. de Puthod. Version de Blaise Cendrars. Paris, Au Sans Pareil, coll. « Les Têtes brûlées », no 2, 1931. * Al Jennings, Hors la loi !... La vie d’un outlaw américain racontée par lui-même. Traduction et adaptation de l’américain et du slang par Blaise Cendrars. Paris, Grasset, 1936. * José Maria Ferreira de Castro, Forêt vierge. Traduction du portugais et introduction par Blaise Cendrars. Paris, Grasset, 1938. Correspondance * « Lettres à Sven Stelling-Michaud, éditeur de Vol à voiles », Vevey, Éditions Bertil Galland, Écriture, no 11, 1975. * Avec Paul Gilson, in Paul Gilson. Hommage et contribution bio-bibliographique proposés par Frédéric Jacques Temple, Lausanne, Éditions Le Front Littéraire, 1983. * Avec Jacques-Henry Lévesque, Correspondance 1924-1959 : « J’écris. Écrivez-moi. » (éd. Monique Chefdor), Denoël, 1991. * Avec Henry Miller : * Correspondance 1934-1979 : 45 ans d’amitié (éd. établie et présentée par Miriam Cendrars, introduction de Frédéric Jacques Temple, notes de Jay Bochner), Denoël, 1995. * Correspondance 1934-1959 : « Je travaille à pic pour descendre en profondeur » (éd. Jay Bochner), Genève, Éditions Zoé, coll. « Cendrars en toutes lettres », 2013. * Avec Ferreira de Castro, Correspondance (éd. Adrien Roig), Champion, Continent Cendrars no 10, 1995-1996. * Avec Igor Stravinsky, « Correspondance au sujet de Ragtime », Champion, Continent Cendrars no 10, 1995-1996. * Avec Élisabeth Prévost, Madame mon copain. Une amitié rarissime (éd. Monique Chefdor), Nantes, Éditions Joca Seria, 1997. * Avec Robert Guiette, Lettres 1920-1959 : « Ne m’appelez plus… maître » (éd. Michèle Touret), Genève, Éditions Zoé, coll. « Cendrars en toutes lettres », 2013. * « Douze lettres à Vladimir Pozner (1930-1937) », présentées par Claude Leroy, Europe, no 1017-1018, janvier-février 2014. * Avec Henry Poulaille, Correspondance 1925-1961 : « Je travaille et commence à en avoir marre » (éd. Christine Le Quellec Cottier et Marie-Thérèse Lathion, préface de Doris Jakubec), Genève, Éditions Zoé, coll. « Cendrars en toutes lettres », 2014. Œuvres complètes * Paris, Denoël, IX volumes, 1960-1964, 1991. * Paris, Le Club français du livre, 15 volumes précédés d’un volume d’Inédits secrets hors série présentés par Miriam Cendrars, 1969-1971. Chaque volume est précédé d’une préface par Raymond Dumay, de témoignages et d’une iconographie. * Paris, Denoël, coll. « Tout autour d’aujourd’hui » (dir. Claude Leroy), 15 volumes, 2001-2006 : * 1 : Poésie complètes, avec 41 poèmes inédits. Édition de Claude Leroy. XXX + 434 p., 2001. * 2 : L’Or—Rhum—L’Argent. Édition de Claude Leroy. XXIV + 360 p., 2001. * 3 : Hollywood, La Mecque du cinéma—L’ABC du cinéma—Une nuit dans la forêt. Édition de Francis Vanoye. XXII + 234 p., 2001. * 4 : Dan Yack. Édition de Claude Leroy. XXXIV + 334 p., 2002. * 5 : L’Homme foudroyé—« Le Sans-Nom ». Édition de Claude Leroy. XXXII + 448 p., 2002. * 6 : La Main coupée—La Main coupée (1918)—La Femme et le soldat. Édition de Michèle Touret. XXX + 370 p., 2002. * 7 : Moravagine—La Fin du monde filmée par l’Ange N.-D.—« Le Mystère de la Fin du monde »—L’Eubage. Aux antipodes de l’unité. Édition de Jean-Carlo Flückiger. XXXII + 398 p., 2003. * 8 : Histoires vraies—La Vie dangereuse—D’Oultremer à Indigo—« Un bel éclat de rire ». Édition de Claude Leroy. XXXII + 528 p., 2003. * 9 : Bourlinguer—Vol à voile. Édition de Claude Leroy. XXXII + 512 p., 2003. * 10 : Anthologie nègre—Petits Contes nègres pour les enfants des Blancs—Comment les Blancs sont d’anciens Noirs—« N’KÎi, l’attrape-nigauds »—« La Création du Monde »—Conférences sur la littérature des Nègres. Édition de Christine Le Quellec Cottier. XXXII + 544 p., 2005. * 11 : Aujourd’hui—« Jéroboam et La Sirène »—« Sous le signe de François Villon »—Préface à Bourlingueur des mers du Sud d’Eric Newby—« Paris par Balzac »—Préface à Forêt vierge de Ferreira de Castro—Le Brésil—Trop c’est trop. Édition de Claude Leroy. XXXII + 560 p., 2005. * 12 : Le Lotissement du ciel—La Banlieue de Paris—Préface à Instantanés de Paris, album de Robert Doisneau. Édition de Claude Leroy. XXXIV + 510 p., 2005. * 13 : Panorama de la pègre—Contrebandiers—« À bord de Normandie »—Articles (1935-1938)—Chez l’armée anglaise—Reportages de guerre (1939-1940). Édition de Myriam Boucharenc. XXX + 450 p., 2006. * 14 : Emmène-moi au bout du monde !...—« Le Mystère de la création »—Films sans images—Danse macabre de l’amour. Édition de Claude Leroy. XXX + 556 p., 2006. * 15 : Blaise Cendrars vous parle... Entretiens avec Michel Manoll—Qui êtes-vous ?—Réponses au « Questionnaire Marcel Proust »—« Pour une bibliothèque idéale »—Préface aux Fleurs du mal de Baudelaire—Le Paysage dans l’œuvre de Léger—J’ai vu mourir Fernand Léger—« Les peintres du dimanche »—« Georges Bauquier ». Édition de Claude Leroy. XXXVI + 412 p., 2006. * Partir (Poèmes, romans, nouvelles, mémoires), Gallimard, coll. « Quarto ». Édition établie et commentée par Claude Leroy, 2011. * Œuvres romanesques précédé de Poésies complètes, 2 vol. sous la direction de Claude Leroy avec la collaboration de Jean-Carlo Flückiger et Christine Le Quellec Cottier (t. I), Marie-Paule Berranger, Myriam Boucharenc, Jean-Carlo Flückiger et Christine Le Quellec Cottier (t. II), Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2017. * t. I : Poésies complètes : Du monde entier au cœur du monde– Autres poèmes. Œuvres romanesques (1917-1929) : Profond aujourd’hui– J’ai tué– La Fin du monde filmé par l’ange N.-D.– L’Or – Moravagine – Éloge de la vie dangereuse– L’ABC du cinéma– L’Eubage – Dan Yack – Textes épars 1910-1917. Autour des œuvres de Blaise Cendrars : Textes et documents. * t. II : Œuvres romanesques (1930-1957) : La Vie secrète de Jean Galmot [Rhum]– Histoires vraies – La Vie dangereuse – D’Oultremer à Indigo– Emmène-moi au bout du monde !...– Trop c’est trop. Textes épars 1927-1959. 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Bourlinguer en écriture : Cendrars et le Brésil (dir. Nadine Laporte & Eden Viana-Martin), Méthode !, Revue de littératures, Vallongues, 2007. * Blaise Cendrars. Un imaginaire du crime (dir. David Martens), Paris, L’Harmattan, 2008. * Art en mouvement : les Ballets suédois de Rolf de Maré. Paris 1920-1925 (textes réunis et présentés par Josiane Mas), Université Paul-Valéry, Montpellier III, Presses universitaires de la Méditerranée, 2008. * Cendrars à l’établi (1917-1931) (dir. Claude Leroy). Préface de Miriam Cendrars. Paris, Éditions Non Lieu, 2009. * L’imaginaire poétique de Blaise Cendrars (dir. Henryk Chudak), Uniwersytet Warszawski, Varsovie, 2009. * Blaise Cendrars et ses contemporains entre texte(s) et contexte(s) (dir. Maria Teresa Russo), Palerme, Flaccovio Editore, 2011. * Aujourd’hui Cendrars (dir. Myriam Boucharenc et Christine Le Quellec Cottier), Paris, Champion, coll. « Cahiers Blaise Cendrars », no 12, 2012. Catalogues d’exposition * La peinture sous le signe de Blaise Cendrars, Robert Delaunay, Fernand Léger, Galerie Louis Carré, exposition du 17 juin au 31 juillet 1965. * Blaise Cendrars. Catalogue de l’exposition de La Chaux-de-Fonds (Suisse), du 29 septembre au 30 octobre 1979 (Commissaire : Marius Michaud). * Cendrars à l’œuvre. Catalogue de l’exposition du Centenaire, commenté par Hughes Richard, Bibliothèque nationale suisse, Berne, 1er septembre-15 octobre 1987. * Blaise Cendrars. Saudades da minha terra, Catalogue de l’exposition de l’université de São Paulo, du 4 août au 19 septembre 1997, texte de Carlos Augusto Calil. * Blaise Cendrars et la Grande Guerre. De l’épreuve du feu à l’homme nouveau à la main coupée. Catalogue de l’exposition du 31 octobre au 14 novembre 2008, Châlons-en-Champagne (Commissaire Thierry Jugan). Préface de Michèle Touret. * Dis-moi Blaise. Léger, Chagall, Picasso et Blaise Cendrars. Catalogue de l’exposition du 27 juin-12 octobre 2009, Musée national Fernand Léger (Biot), Musée national Marc Chagall (Nice), Musée national Pablo Picasso (Vallauris), Éditions de la Réunion des musées nationaux, Paris, 2009. * Blaise Cendrars : tirage de têtes. Catalogue de l’exposition organisée par le Centre d’Études Blaise Cendrars et les Archives littéraires suisses à la Bibliothèque nationale suisse, Berne, 4-21 mai 2011. Commissaires : Marie-Thérèse Lathion et Sylvestre Pidoux. * Blaise Cendrars au cœur des arts. Catalogue de l’exposition du Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds, Gabriel Umstätter (dir.), Silvana Editoriale, 2015. Revues spécialisées * Feuille de routes, bulletin de l’Association internationale Blaise Cendrars (AIBC). Présidente en exercice de l’AIBC : Laurence Campa (2014). Parution deux fois par an, puis (2005) une fois par an. * 1 : avril 1979... * 48 : « Cendrars et le XIXe siècle », printemps 2010. * 49 : « Cendrars et les revues, 1910-1930 (I) », printemps 2011 (spécial cinquantenaire). * 50 : « Cendrars et les revues, 1910-1930 (II) », printemps 2012. * 51 : « Cendrars et les revues (III) », automne 2013. * 52 : « Cendrars & le monde germanique », automne 2014.L’AIBC adresse également à ses adhérents Séquence, une lettre semestrielle d’informations. * Continet Cendrars, revue du Centre d’études Blaise Cendrars de Berne (CEBC). Directrice du CEBC : Christine Le Quellec Cottier (2009). Rédacteur en chef : Jean-Carlo Flückiger. Neuchâtel, À la Baconnière (no 1 à 6/7), puis Paris, Champion (no 8/9 et suivants) : * 1 : Avec « La conquête de Sigriswill », texte inédit, 1986. * 2 : « 33 visages de Blaise Cendrars », 1987. * 3 : Avec « Le mystère de la création », texte inédit (1952) et Rencontres avec Raymone, 1988. * 4 : Avec Qui êtes-vous ?, entretien radiophonique inédit (1950), 1989. * 5 : Avec La Main coupée (1918), La Femme et le soldat (1946), inédits, 1990. * 6/7 : « Matériaux inédits pour l’Anthologie nègre », 1991-1992. * 8/9 : « Cendrars et la musique », 1993-1994. * 10 : « Regards sur Cendrars et le Brésil », 1995-1996. * 11 : « Je suis l’autre », 2004. * 12 : « Violence et sacré », 2006. * 13 : « Variations cendrarsiennes », 2008. * 14 : « Appel du large et écritures de soi », 2010. * 15 : « Entre poésie et prose », 2013. * Hors série : « Au cœur du texte. Hommage à Jean-Carlo Flückiger », 2014. * Blaise Cendrars, série publiée par Minard-Lettres modernes, Paris/Caen : * 1 : « Les inclassables (1917-1926) », dir. Claude Leroy, 1986. * 2 : « Cendrars et l’Amérique », dir. Monique Chefdor, 1989. * 3 : « Bourlinguer à Méréville », dir. Claude Leroy, 1991. * 4 : « Cendrars, la Provence et la séduction du Sud », dir. Monique Chefdor et Georgiana Colvile, 1996. * 5 : « Portraits de l’artiste », dir. Claude Leroy, 2003. * 6 : « Sous le signe de Moravagine », dir. Jean-Carlo Flückiger et Claude Leroy, 2006. Iconographie * Carrieri, Raffaele, Blaise Cendrars, Milan, All’Insegna del Pesce d’Oro, « Serie illustrata », no 65, 1958. * Camilly, Jérôme, Pour saluer Cendrars, photos de Robert Doisneau, Arles, Actes Sud, 1987. * Robert Doisneau : Doisneau rencontre Cendrars, présentation de Miriam Cendrars, Buchet-Chastel, 2006, 120 pages. * Blaise Cendrars, portraits, Rennes, Presses universitaires de Rennes, Anne-Marie Conas et Claude Leroy éd., 2010. * Album Cendrars, iconographie choisie et commentée par Laurence Campa, éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2013, (ISBN 978-2-07-013431-1). Adaptations musicales * Le texte de La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France a été dit par le chanteur français Bernard Lavilliers sur une musique originale composée par Xavier Tribolet et Olivier Bodson, et figure sur l’album Baron Samedi (2013). Les références Wikipedia – https ://fr.wikipedia.org/wiki/Blaise_Cendrars

Marcel Proust Marcel Proust

Marcel Proust, né à Paris le 10 juillet 1871 et mort à Paris le 18 novembre 1922, est un écrivain français, dont l’œuvre principale est une suite romanesque intitulée À la recherche du temps perdu, publiée de 1913 à 1927. Issu d’une famille aisée et cultivée (son père est professeur de médecine à Paris), Marcel Proust est un enfant de santé fragile et toute sa vie il a des difficultés respiratoires graves causées par l’asthme. Très jeune, il fréquente des salons aristocratiques où il rencontre artistes et écrivains, ce qui lui vaut une réputation de dilettante mondain. Profitant de sa fortune, il n’a pas d’emploi et il entreprend en 1895 un roman qui reste à l’état de fragments (publiés en 1952, à titre posthume, sous le titre Jean Santeuil). En 1900, il abandonne son projet et voyage à Venise et à Padoue pour découvrir les œuvres d’art en suivant les pas de John Ruskin sur qui il publie des articles et dont il traduit deux livres : La Bible d’Amiens et Sésame et les Lys. C’est en 1907 que Marcel Proust commence l’écriture de son grand œuvre À la recherche du temps perdu dont les sept tomes sont publiés entre 1913 (Du côté de chez Swann) et 1927, c’est-à-dire en partie après sa mort ; le deuxième volume, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, obtient le prix Goncourt en 1919. Marcel Proust meurt épuisé, le 18 novembre 1922, d’une bronchite mal soignée : il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris, accompagné par une assistance nombreuse qui salue un écrivain d’importance que les générations suivantes placeront au plus haut en faisant de lui un véritable mythe littéraire. L’œuvre romanesque de Marcel Proust est une réflexion majeure sur le temps et la mémoire affective comme sur les fonctions de l’art qui doit proposer ses propres mondes, mais c’est aussi une réflexion sur l’amour et la jalousie, avec un sentiment de l’échec et du vide de l’existence qui colore en gris la vision proustienne où l’homosexualité tient une place importante. La Recherche constitue également une vaste comédie humaine de plus de deux cents acteurs. Proust recrée des lieux révélateurs, qu’il s’agisse des lieux de l’enfance dans la maison de Tante Léonie à Combray ou des salons parisiens qui opposent les milieux aristocratiques et bourgeois, ces mondes étant traités parfois avec une plume acide par un auteur à la fois fasciné et ironique. Ce théâtre social est animé par des personnages très divers dont Marcel Proust ne cache pas les traits comiques : ces figures sont souvent inspirées par des personnes réelles ce qui fait d’À la recherche du temps perdu un roman à clé et le tableau d’une époque. La marque de Proust est aussi dans son style dont on remarque les phrases souvent très longues, qui suivent la spirale de la création en train de se faire, cherchant à atteindre une totalité de la réalité qui échappe toujours. Biographie Enfance Marcel Proust naît à Paris (quartier d’Auteuil dans le 16e arrondissement), dans la maison de son grand-oncle maternel, Louis Weil, au 96, rue La Fontaine. Cette maison fut vendue puis détruite pour construire des immeubles, eux-mêmes démolis lors du percement de l’avenue Mozart. Sa mère, née Jeanne Clémence Weil, fille d’un agent de change d’origine juive alsacienne et lorraine de Metz, lui apporte une culture riche et profonde. Elle lui voue une affection parfois envahissante. Son père, le Dr Adrien Proust, fils d’un commerçant d’Illiers (en Eure-et-Loir), professeur à la Faculté de médecine de Paris après avoir commencé ses études au séminaire, est un grand hygiéniste, conseiller du gouvernement pour la lutte contre les épidémies. Marcel a un frère cadet, Robert, né le 24 mai 1873, qui devient chirurgien. Son parrain est le collectionneur d’art Eugène Mutiaux. Sa vie durant, Marcel a attribué sa santé fragile aux privations subies par sa mère au cours de sa grossesse, pendant le siège de 1870, puis pendant la Commune de Paris,. C’est pour se protéger des troubles entraînés par la Commune et sa répression que ses parents ont cherché refuge à Auteuil. L’accouchement est difficile, mais les soins paternels sauvent le nouveau-né. « Peu avant la naissance de Marcel Proust, pendant la Commune, le docteur Proust avait été blessé par la balle d’un insurgé, tandis qu’il rentrait de l’hôpital de la Charité. Madame Proust, enceinte, se remit difficilement de l’émotion qu’elle avait éprouvée en apprenant le danger auquel venait d’échapper son mari. L’enfant qu’elle mit au monde bientôt après naquit si débile que son père craignit qu’il ne fût point viable. On l’entoura de soins ; il donna les signes d’une intelligence et d’une sensibilité précoces, mais sa santé demeura délicate. » Bien que réunissant les conditions pour faire partie de deux religions, fils d’un père catholique et d’une mère juive, lui-même baptisé à l’église Saint-Louis-d’Antin à Paris, Marcel Proust a revendiqué son droit de ne pas se définir lui-même par rapport à une religion. Dreyfusard convaincu, il fut sensible à l’antisémitisme prégnant de son époque, et subit lui-même les assauts antisémites de certaines plumes célèbres. Sa santé est fragile et le printemps devient pour lui la plus pénible des saisons. Les pollens libérés par les fleurs dans les premiers beaux jours provoquent chez lui de violentes crises d’asthme. À neuf ans, alors qu’il rentre d’une promenade au Bois de Boulogne avec ses parents, il étouffe, sa respiration ne revient pas. Son père le voit mourir. Un ultime sursaut le sauve. Voilà maintenant la menace qui plane sur l’enfant, et sur l’homme plus tard : la mort peut le saisir dès le retour du printemps, à la fin d’une promenade, n’importe quand, si une crise d’asthme est trop forte. Années de jeunesse Il est au début élève d’un petit cours primaire, le cours Pape-Carpantier, où il a pour condisciple Jacques Bizet, le fils du compositeur Georges Bizet et de son épouse Geneviève Halévy. Celle-ci tient d’abord un salon chez son oncle, où se réunissent des artistes, puis, lorsqu’elle se remarie en 1886 avec l’avocat Émile Straus, tient son propre salon, dont Proust sera un habitué. Marcel Proust étudie ensuite à partir de 1882 au lycée Condorcet. Il redouble sa cinquième et est inscrit au tableau d’honneur pour la première fois en décembre 1884. Il est souvent absent à cause de sa santé fragile, mais il connaît déjà Victor Hugo et Musset par cœur, comme dans Jean Santeuil. Il est l’élève en philosophie d’Alphonse Darlu, et il se lie d’une amitié exaltée à l’adolescence avec Jacques Bizet. Il est aussi ami avec Fernand Gregh, Jacques Baignères et Daniel Halévy (le cousin de Jacques Bizet), avec qui il écrit dans des revues littéraires du lycée. Le premier amour d’enfance et d’adolescence de l’écrivain est Marie de Benardaky, fille d’un diplomate polonais, sujet de l’empire russe, avec qui il joue dans les jardins des Champs Élysées, le jeudi après-midi, avec Antoinette et Lucie Félix-Faure Goyau, filles du futur président de la République, Léon Brunschvicg, Paul Bénazet ou Maurice Herbette. Il cessa de voir Marie de Benardaky en 1887, les premiers élans pour aimer ou se faire aimer par quelqu’un d’autre que sa mère avaient donc échoué. C’est la première « jeune fille », de celles qu’il a tenté de retrouver plus tard, qu’il a perdue. Les premières tentatives littéraires de Proust datent des dernières années du lycée. Plus tard, en 1892, Gregh fonde une petite revue, avec ses anciens condisciples de Condorcet, Le Banquet, dont Proust est le contributeur le plus assidu. Commence alors sa réputation de snobisme, car il est introduit dans plusieurs salons parisiens et entame son ascension mondaine. Il est ami un peu plus tard avec Lucien Daudet, fils du romancier Alphonse Daudet, qui a six ans de moins que lui. L’adolescent est fasciné par le futur écrivain. Ils se sont rencontrés au cours de l’année 1895. Leur liaison, au moins sentimentale, est révélée par le journal de Jean Lorrain. Proust devance l’appel sous les drapeaux et accomplit son service militaire en 1889-1890 à Orléans, au 76e régiment d’infanterie, et en garde un souvenir heureux. Il devient ami avec Robert de Billy. C’est à cette époque qu’il fait connaissance à Paris de Gaston Arman de Caillavet, qui devient un ami proche, et de la fiancée de celui-ci, Jeanne Pouquet, dont il est amoureux. Il s’inspire de ces relations pour les personnages de Robert de Saint-Loup et de Gilberte Il est aussi introduit au salon de Madame Arman de Caillavet à qui il reste attaché, jusqu’à la fin et qui lui fait connaître le premier écrivain célèbre de sa vie, Anatole France (modèle de Bergotte). Rendu à la vie civile, il suit à l’École libre des sciences politiques les cours d’Albert Sorel (qui le juge « fort intelligent » lors de son oral de sortie) et d’Anatole Leroy-Beaulieu. Il propose à son père de passer les concours diplomatiques ou celui de l’École des chartes. Plutôt attiré par la seconde solution, il écrit au bibliothécaire du Sénat, Charles Grandjean, et décide dans un premier temps de s’inscrire en licence à la Sorbonne, où il suit les cours d’Henri Bergson, son cousin par alliance, au mariage duquel il est garçon d’honneur et dont l’influence sur son œuvre a été parfois jugée importante, ce dont Proust s’est toujours défendu. Marcel Proust est licencié ès lettres en mars 1895. En 1896, il publie Les Plaisirs et les Jours, un recueil de poèmes en prose, portraits et nouvelles dans un style fin de siècle, illustré par Madeleine Lemaire, dont Proust fréquente le salon avec son ami le compositeur Reynaldo Hahn. Il a fait connaissance chez Mme Lemaire de Reynaldo Hahn, élève de Jules Massenet, qui vient chanter ses Chansons grises au printemps 1894. Proust, qui a vingt-trois ans, et Reynaldo Hahn, qui vient d’avoir vingt ans, passent une partie de l’été 1894 au château de Réveillon chez Mme Lemaire. Le livre passe à peu près inaperçu et la critique l’accueille avec sévérité—notamment l’écrivain Jean Lorrain, réputé pour la férocité de ses jugements. Il en dit tant de mal qu’il se retrouve au petit matin sur un pré, un pistolet à la main. Face à lui, également un pistolet à la main, Marcel Proust, avec pour témoin le peintre Jean Béraud. Tout se termine sans blessures, mais non sans tristesse pour l’auteur débutant. Ce livre vaut à Proust une réputation de mondain dilettante qui ne se dissipe qu’après la publication des premiers tomes d’À la recherche du temps perdu. Rédaction de Jean Santeuil La fortune familiale lui assure une existence facile et lui permet de fréquenter les salons du milieu grand bourgeois et de l’aristocratie du Faubourg Saint-Germain et du Faubourg Saint-Honoré. Il y fait la connaissance du fameux Robert de Montesquiou, grâce auquel il est introduit entre 1894 et le début des années 1900 dans des salons plus aristocratiques, comme celui de la comtesse Greffulhe, cousine du poète et belle-mère de son ami Armand de Gramont, duc de Guiche, de Lady Hélène Standish, née de Pérusse des Cars, de la princesse de Wagram, née Rothschild, de la comtesse d’Haussonville, etc. Il y accumule le matériau nécessaire à la construction de son œuvre : une conscience plongée en elle-même, qui recueille tout ce que le temps vécu y a laissé intact, et se met à reconstruire, à donner vie à ce qui fut ébauches et signes. Lent et patient travail de déchiffrage, comme s’il fallait en tirer le plan nécessaire et unique d’un genre qui n’a pas de précédent, qui n’aura pas de descendance : celui d’une cathédrale du temps. Pourtant, rien du gothique répétitif dans cette recherche, rien de pesant, de roman– rien du roman non plus, pas d’intrigue, d’exposition, de nœud, de dénouement. Le 29 juin 1895, il passe le concours de bibliothécaire à la Mazarine, il y fait quelques apparitions pendant les quatre mois qui suivent et demande finalement son congé. En juillet, il passe des vacances à Kreuznach, ville d’eau allemande, avec sa mère, puis une quinzaine de jours à Saint-Germain-en-Laye, où il écrit une nouvelle, « La Mort de Baldassare Silvande », publiée dans La Revue hebdomadaire, le 29 octobre suivant et dédicacée à Reynaldo Hahn. Il passe une partie de mois d’août avec Reynaldo Hahn chez Mme Lemaire dans sa villa de Dieppe. Ensuite, en septembre, les deux amis partirent pour Belle-Île-en-Mer et Beg Meil. C’est l’occasion de découvrir les paysages décrits par Renan. Il rentre à Paris mi-octobre. C’est à partir de l’été 1895 qu’il entreprend la rédaction d’un roman qui relate la vie d’un jeune homme épris de littérature dans le Paris mondain de la fin du XIXe siècle. On y retrouve l’évocation du séjour à Réveillon qu’il fait à l’automne, encore chez Mme Lemaire, dans son autre propriété. Publié en 1952, ce livre, intitulé, après la mort de l’auteur, Jean Santeuil, du nom du personnage principal, est resté à l’état de fragments mis au net. L’influence de son homosexualité sur son œuvre semble pour sa part importante, puisque Marcel Proust fut l’un des premiers romanciers européens à traiter ouvertement de l’homosexualité (masculine et féminine) dans ses écrits, plus tard. Pour l’instant, il n’en fait aucunement part à ses intimes, même si sa première liaison (avec Reynaldo Hahn) date de cette époque. Léon Daudet décrit Proust arrivant au restaurant Weber vers 1905 : « Vers sept heures et demie arrivait chez Weber un jeune homme pâle, aux yeux de biche, suçant ou tripotant une moitié de sa moustache brune et tombante, entouré de lainages comme un bibelot chinois. Il demandait une grappe de raisin, un verre d’eau et déclarait qu’il venait de se lever, qu’il avait la grippe, qu’il s’allait recoucher, que le bruit lui faisait mal, jetait autour de lui des regards inquiets, puis moqueurs, en fin de compte éclatait d’un rire enchanté et restait. Bientôt sortaient de ses lèvres, proférées sur un ton hésitant et hâtif, des remarques d’une extraordinaire nouveauté et des aperçus d’une finesse diabolique. Ses images imprévues voletaient à la cime des choses et des gens, ainsi qu’une musique supérieure, comme on raconte qu’il arrivait à la taverne du Globe, entre les compagnons du divin Shakespeare. Il tenait de Mercutio et de Puck, suivant plusieurs pensées à la fois, agile à s’excuser d’être aimable, rongé de scrupules ironiques, naturellement complexe, frémissant et soyeux ». L’esthétique de Ruskin Vers 1900, il abandonne la rédaction de ce roman qui nous est parvenu sous forme de fragments manuscrits découverts et édités dans les années 1950 par Bernard de Fallois. Il se tourne alors vers l’esthète anglais John Ruskin, que son ami Robert de Billy, diplomate en poste à Londres de 1896 à 1899, lui fait découvrir. Ruskin ayant interdit qu’on traduise son œuvre de son vivant, Proust le découvre dans le texte, et au travers d’articles et d’ouvrages qui lui sont consacrés, comme celui de Robert de La Sizeranne, Ruskin et la religion de la beauté. À la mort de Ruskin, en 1900, Proust décide de le traduire. À cette fin, il entreprend plusieurs « pèlerinages ruskiniens », dans le nord de la France, à Amiens, et surtout à Venise, où il séjourne avec sa mère, en mai 1900, à l’hôtel Danieli, où séjournèrent autrefois Musset et George Sand. Il retrouve Reynaldo Hahn et sa cousine Marie Nordlinger qui demeurent non loin, et ils visitent Padoue, où Proust découvre les fresques de Giotto, Les Vertus et les Vices qu’il introduit dans La Recherche. Pendant ce temps, ses premiers articles sur Ruskin paraissent dans La Gazette des Beaux Arts. Cet épisode est repris dans Albertine disparue. Les parents de Marcel jouent d’ailleurs un rôle déterminant dans le travail de traduction. Le père l’accepte comme un moyen de mettre à un travail sérieux un fils qui se révèle depuis toujours rebelle à toute fonction sociale et qui vient de donner sa démission d’employé non rémunéré de la bibliothèque Mazarine. La mère joue un rôle beaucoup plus direct. Marcel Proust maîtrisant mal l’anglais elle se livre à une première traduction mot à mot du texte anglais ; à partir de ce déchiffrage, Proust peut alors « écrire en excellent français, du Ruskin », comme le nota un critique à la parution de sa première traduction, La Bible d’Amiens (1904). À l’automne 1900, la famille Proust emménage au 45, rue de Courcelles. C’est à cette époque que Proust fait la connaissance du prince Antoine Bibesco chez sa mère, la princesse Hélène, qui tient un salon où elle invite surtout des musiciens (dont Fauré qui est si important pour la Sonate de Vinteuil, même si c’est finalement la Sonate pour violon et piano no 2 de Brahms qui aura pu servir de modèle à la petite phrase) et des peintres. Les deux jeunes gens se retrouvent après le service militaire dans la Roumanie du prince, en automne 1901. Antoine Bibesco devient un confident intime de Proust, jusqu’à la fin de sa vie, tandis que l’écrivain voyage avec son frère Emmanuel Bibesco, qui aime aussi Ruskin et les cathédrales gothiques. Proust continue encore ses pèlerinages ruskiniens en visitant notamment la Belgique et la Hollande en 1902 avec Bertrand de Fénelon (autre modèle de Saint-Loup) qu’il a connu par l’intermédiaire d’Antoine Bibesco et pour qui il éprouve un attachement qu’il ne peut avouer. Le départ du fils cadet, Robert, qui se marie en 1903, transforme la vie quotidienne de la famille. L’écriture de La Recherche La première phrase de l’œuvre est posée en 1907. Pendant quinze années, Proust vit en reclus dans sa chambre tapissée de liège, au deuxième étage du 102, boulevard Haussmann, où il a emménagé le 27 décembre 1906 après la mort de ses parents, et qu’il quittera en 1919. Portes fermées, Proust écrit, ne cesse de modifier et de retrancher, d’ajouter en collant sur les pages initiales les « paperolles » que l’imprimeur redoute. Plus de deux cents personnages vivent sous sa plume, couvrant quatre générations. Après la mort de ses parents, sa santé déjà fragile se détériore davantage en raison de son asthme. Il s’épuise au travail, dort le jour et ne sort—rarement—que la nuit tombée et dînant souvent au Ritz, seul ou avec des amis. Son œuvre principale, À la recherche du temps perdu, est publiée entre 1913 et 1927. Le premier tome, Du côté de chez Swann (1913), est refusé chez Gallimard sur les conseils d’André Gide, malgré les efforts du prince Antoine Bibesco et de l’écrivain Louis de Robert. Gide exprime ses regrets par la suite. Finalement, le livre est édité à compte d’auteur chez Grasset. L’année suivante, le 30 mai, Proust perd son secrétaire et ami, Alfred Agostinelli, dans un accident d’avion. Ce deuil, surmonté par l’écriture, traverse certaines des pages de La Recherche. Les éditions Gallimard acceptent le deuxième volume, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, pour lequel Proust reçoit en 1919 le prix Goncourt. C’est l’époque où il songe à entrer à l’Académie française, où il a des amis ou soutiens tels que Robert de Flers, René Boylesve, Maurice Barrès, Henri de Régnier... Il ne lui reste plus que trois années à vivre. Il travaille sans relâche à l’écriture des cinq livres suivants de La Recherche et meurt, épuisé, le 18 novembre 1922, emporté par une bronchite mal soignée. Il demeurait au 44, rue de l’Amiral-Hamelin à Paris. Une photographie, prise par Man Ray à la demande de Jean Cocteau, montre Marcel Proust sur son lit de mort, le 20 novembre. Les funérailles ont lieu le lendemain, 21 novembre, en l’église Saint-Pierre-de-Chaillot, avec les honneurs militaires dus à un chevalier de la Légion d’honneur. L’assistance est nombreuse. Barrès dit à Mauriac sur le parvis de l’église : « Enfin, c’était notre jeune homme ! » Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris, division 85. Les œuvres Les Plaisirs et les Jours Les Plaisirs et les Jours est un recueil de poèmes en prose et de nouvelles publié par Marcel Proust en 1896 chez Calmann-Lévy. Ce recueil s’inspire fortement du décadentisme et notamment du travail du dandy Robert de Montesquiou. Il s’agit du premier ouvrage de son auteur, qui cherchera à en éviter la réimpression pendant la rédaction de La Recherche. Jean Santeuil En 1895, Proust entreprend l’écriture d’un roman mettant en scène un jeune homme qui évolue dans le Paris de la fin du XIXe siècle. Considéré comme une ébauche de La Recherche, Jean Santeuil ne constitue pas un ensemble achevé. Proust y évoque notamment l’affaire Dreyfus, dont il fut l’un des témoins directs. Il est l’un des premiers à faire circuler une pétition favorable au capitaine français accusé de trahison et à la faire signer par Anatole France. Les traductions de Ruskin La Bible d’Amiens (Wikisource) Sésame et les lys (Wikisource)Proust traduit La Bible d’Amiens (1904), de John Ruskin, et ce travail, ainsi que sa deuxième traduction, Sésame et les Lys (1906), est salué par la critique, dont Henri Bergson. Cependant, le choix des œuvres traduites ne se révèle pas heureux et l’ensemble est un échec éditorial. C’est pourtant pour le futur écrivain un moment charnière où s’affirme sa personnalité. En effet, il accompagne ses traductions de notes abondantes et de préfaces longues et riches qui occupent une place presque aussi importante que le texte traduit. Surtout, en traduisant Ruskin, Proust prend peu à peu ses distances avec celui-ci, au point de critiquer ses positions esthétiques. Cela est particulièrement perceptible dans le dernier chapitre de sa préface à La Bible d’Amiens qui tranche avec l’admiration qu’il exprime dans les trois premiers. Il reproche notamment à Ruskin son idolâtrie esthétique, critique qu’il adressa également à Robert de Montesquiou et qu’il fit partager par Swann et dans la Recherche. Pour Proust, c’est dévoyer l’art que d’aimer une œuvre parce que tel écrivain en parle ; il faut l’aimer pour elle-même. Contre Sainte-Beuve Le Contre Sainte-Beuve n’existe pas réellement : il s’agit d’un ensemble de pages, publiées à titre posthume en 1954 sous la forme d’un recueil associant des courts passages narratifs et de brefs essais (ou esquisses d’essais) consacrés aux écrivains que Proust admirait tout en les critiquant : Balzac, Flaubert, etc. Il y attaque Charles-Augustin Sainte-Beuve et sa méthode critique selon laquelle l’œuvre d’un écrivain serait avant tout le reflet de sa vie et ne pourrait s’expliquer que par elle. En s’y opposant, Proust fonde sa propre poétique ; on peut considérer À la recherche du temps perdu comme une réalisation des idées exposées dans ces pages, dont certaines sont reprises par le narrateur proustien dans Le Temps Retrouvé, ou attribuées à des personnages ; d’autre part, nombre de passages narratifs ont été développés dans le roman. Pastiches et Mélanges Pastiches et Mélanges est une œuvre que Proust publie en 1919 à la NRF. Il s’agit d’un recueil de préfaces et d’articles de presse parus principalement dans Le Figaro à partir de 1908, rassemblés en un volume à la demande de Gaston Gallimard. Un extrait de cette oeuvre “ Journées de Lecture ”, préface à la traduction de Sésame et les lys de Ruskin, a été publié notamment chez 10-18, 1993 (ISBN 2-2640 1811-9), Gallimard, 2017 (ISBN 978-2-0727-0534-2) et Publie.net. À la recherche du temps perdu Des critiques[Qui ?] ont écrit que le roman moderne commençait avec Marcel Proust. En rompant avec la notion d’intrigue, l’écrivain devient celui qui cherche à rendre la vérité de l’âme. La composition de La Recherche en témoigne : les thèmes tournent selon un plan musical et un jeu de correspondances qui s’apparentent à la poésie. Proust voulait saisir la vie en mouvement, sans autre ordre que celui des fluctuations de la mémoire affective. Il laisse des portraits uniques, des lieux recréés, une réflexion sur l’amour et la jalousie, une image de la vie, du vide de l’existence, et de l’art. Son style écrit évoque son style parlé, caractérisé par une phrase parfois longue, « étourdissante dans ses parenthèses qui la soutenaient en l’air comme des ballons, vertigineuse par sa longueur, (...) vous engaînait dans un réseau d’incidentes si emmêlées qu’on se serait laissé engourdir par sa musique, si l’on n’avait été sollicité soudain par quelque pensée d’une profondeur inouïe », mais selon « un rythme d’une infinie souplesse. Il le varie au moyen de phrases courtes, car l’idée populaire que la prose de Proust n’est composée que de phrases longues est fausse (comme si d’ailleurs les phrases longues étaient un vice) ». « Par l’art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n’est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu’il peut y avoir dans la lune. Grâce à l’art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu’il y ait d’artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l’infini et qui, bien des siècles après qu’est éteint le foyer dont il émanait, qu’il s’appelât Rembrandt ou Vermeer, nous envoient encore leur rayon spécial. « Ce travail de l’artiste, de chercher à apercevoir sous de la matière, sous de l’expérience, sous des mots, quelque chose de différent, c’est exactement le travail inverse de celui que, chaque minute, quand nous vivons détournés de nous-mêmes, l’amour-propre, la passion, l’intelligence, et l’habitude aussi accomplissent en nous, quand elles amassent au-dessus de nos impressions vraies, pour nous les cacher entièrement, les nomenclatures, les buts pratiques que nous appelons faussement la vie ». (Le Temps retrouvé) L’œuvre de Marcel Proust est aussi une réflexion majeure sur le temps. La « Recherche du Temps Perdu » permet de s’interroger sur l’existence même du temps, sur sa relativité et sur l’incapacité à le saisir au présent. Une vie s’écoule sans que l’individu en ait conscience et seul un événement fortuit constitué par une sensation—goûter une madeleine, buter sur un pavé—fait surgir à la conscience le passé dans son ensemble et comprendre que seul le temps écoulé, perdu, a une valeur (notion de « réminiscence proustienne »). Le temps n’existe ni au présent, ni au futur, mais au seul passé, dont la prise de conscience est proche de la mort. La descente de l’escalier de Guermantes au cours de laquelle le Narrateur ne reconnaît pas immédiatement les êtres qui ont été les compagnons de sa vie symbolise l’impossibilité qu’il y a à voir le temps passer en soi comme sur les autres. On garde toute sa vie l’image des êtres tels qu’ils nous sont apparus le premier jour et la prise de conscience de la dégradation opérée par le temps sur leur visage nous les rend méconnaissables jusqu’à ce que les ayant reconnus l’individu prenne conscience de sa mort prochaine. Seule la conscience du temps passé donne son unité au quotidien fragmenté. L’analyse du snobisme et de la société aristocratique et bourgeoise de son temps fait de l’œuvre de Proust une interrogation majeure des mobiles sociaux de l’individu et de son rapport aux autres, instruments de l’ascension sociale. Comme Honoré de Balzac, Marcel Proust a su créer un monde imaginaire, peuplé de personnages devenus aujourd’hui des types sociaux ou moraux. Comme le Père Goriot, Eugénie Grandet, la Duchesse de Langeais ou Vautrin chez Balzac, Madame Verdurin, la duchesse de Guermantes, Charlus ou Charles Swann sont, chez Proust, des personnages en lesquels s’incarne une caractéristique particulière : ambition, désintéressement, suprématie mondaine, veulerie,,. L’amour et la jalousie sont analysés sous un jour nouveau. L’amour n’existe chez Swann, ou chez le Narrateur, qu’au travers de la jalousie. La jalousie, ou le simple fait de ne pas être l’élu, génèrerait l’amour, qui une fois existant, se nourrirait non de la plénitude de sa réalisation, mais de l’absence. Swann n’épouse Odette de Crécy que lorsqu’il ne l’aime plus. Le Narrateur n’a jamais autant aimé Albertine que lorsqu’elle a disparu (voir Albertine disparue). On n’aime que ce en quoi on poursuit quelque chose d’inaccessible, on n’aime que ce qu’on ne possède pas, écrit par exemple Proust dans La Prisonnière. Cette théorie développée dans l’œuvre reflète exactement la pensée de Proust, comme l’illustre la célèbre rencontre entre l’écrivain et le jeune Emmanuel Berl, rencontre que ce dernier décrira dans son roman Sylvia (1952). Lorsque Berl lui fait part de l’amour partagé qu’il éprouve pour une jeune femme, Proust dit sa crainte que Sylvia ne s’interpose entre Berl et son amour pour elle, puis devant l’incompréhension de Berl, qui maintient qu’il peut exister un amour heureux, se fâche et renvoie le jeune homme chez lui. La Recherche réserve une place importante à l’analyse de l’homosexualité, en particulier dans Sodome et Gomorrhe où apparaît sous son vrai jour le personnage de Charlus. Enfin, l’œuvre se distingue par son humour et son sens de la métaphore. Humour, par exemple, lorsque le Narrateur reproduit le style lyrique du valet Joseph Périgot ou les fautes de langage du directeur de l’hôtel de Balbec, qui dit un mot pour un autre (« le ciel est parcheminé d’étoiles », au lieu de « parsemé »). Sens de la métaphore, lorsque le Narrateur compare le rabâchage de sa gouvernante, Françoise, une femme d’extraction paysanne qui a tendance à revenir régulièrement sur les mêmes sujets, au retour systématique du thème d’une fugue de Bach. Anecdotes Surnoms et pseudonymes La mère de Proust lui donnait, enfant, des surnoms affectueux, tels « mon petit jaunet » (un jaunet est un louis d’or ou un franc Napoléon en or), « mon petit serin », « mon petit benêt » ou « mon petit nigaud ». Dans ses lettres, son fils était « loup » ou « mon pauvre loup ». Ses amis et relations lui attribuaient d’autres sobriquets, plus ou moins amicaux, tels que « Poney », « Lecram » (anacyclique de Marcel), l’« Abeille des fleurs héraldiques », le « Flagorneur » ou le « Saturnien », et ils utilisaient le verbe « proustifier » pour qualifier sa manière d’écrire. Dans les salons, il était « Popelin Cadet », et ses dîners mémorables dans le grand hôtel parisien lui ont valu l’appellation de « Proust du Ritz ». Le romancier Paul Bourget affubla Proust d’un sobriquet faisant référence à son goût pour les porcelaines de Saxe. Il écrivit à la demi-mondaine Laure Hayman, amie des deux écrivains : « (...) votre saxe psychologique, ce petit Marcel (...) tout simplement exquis ». Laure Hayman avait donné à Marcel Proust un exemplaire de la nouvelle de Paul Bourget Gladys Harvey relié dans la soie d’un de ses jupons. Laure était le modèle supposé du personnage créé par Bourget, et avait écrit sur l’exemplaire offert à Proust une mise en garde : « Ne rencontrez jamais une Gladys Harvey ». Dans ses écrits, Proust a souvent employé des pseudonymes. Ses publications dans la presse sont signées Bernard d’Algouvres, Dominique, Horatio, Marc-Antoine, Écho, Laurence ou simplement D. Illiers-Combray Le village d’Illiers, en Eure-et-Loir, inspira à Proust le lieu fictif de Combray. À l’occasion du centenaire de sa naissance, en 1971, ce village d’Illiers où, enfant, le « petit Marcel » venait passer ses vacances chez sa tante Élisabeth Amiot, lui rendit hommage en changeant de nom pour devenir Illiers-Combray. C’est l’une des rares communes françaises à avoir adopté un nom emprunté à la littérature. La « maison de Tante Léonie », où Proust passa ses vacances d’enfance entre 1877 et 1880, est devenue le Musée Marcel Proust. Un timbre français de 0.30 + 0.10 de 1966 représente Marcel Proust avec le pont Saint-Hilaire à Illiers. Le questionnaire L’écrivain est également connu pour le Questionnaire de Proust (1886), en réalité un simple questionnaire de personnalité auquel il répondit par hasard dans son adolescence, et qui donna à Bernard Pivot l’idée d’élaborer le sien. Quelques réponses sont restées historiques, par exemple, à l’interrogation « Comment aimeriez-vous mourir ? », la réplique : « J’aimerais mieux pas. » Quelques années après son apparition chez Bernard Pivot, le questionnaire traversa l’Atlantique pour se retrouver dans l’émission télévisée Actors’ Studio, où James Lipton interviewe les stars du grand écran. Postérité Avec le temps, Proust s’impose comme l’un des auteurs majeurs du XXe siècle et est considéré dans le monde comme l’un des écrivains, voire l’écrivain le plus représentatif de la littérature française, au même titre que le sont Shakespeare, Cervantes, Dante et Goethe dans leurs pays respectifs, et est identifié à l’essence de ce qu’est la « littérature ». Il s’est écrit davantage de livres sur lui que sur tout autre écrivain français. Publications Ouvrages antérieurs à La Recherche Publiés par ProustLes Plaisirs et les Jours, Calmann-Lévy, 1896 La Bible d’Amiens, préface, traduction et notes de l’ouvrage de John Ruskin The Bible of Amiens, Mercure de France, 1904 Sésame et les lys, traduction de l’ouvrage de John Ruskin Sesame and Lilies, Mercure de France, 1906Ces deux ouvrages de Ruskin ont été réunis dans une édition critique établie par Jérôme Bastianelli, collection Bouquins, Robert Laffont, 2015 Pastiches et Mélanges, NRF, 1919Éditions posthumes Chroniques, 1927 Jean Santeuil, 1952 Contre Sainte-Beuve, 1954 Le chagrin de la marquise, 1961 Chardin et Rembrandt, Le Bruit du temps, 2009 Le Mensuel retrouvé, précédé de « Marcel avant Proust » de Jérôme Prieur (sous-titré Inédits), éditions des Busclats, novembre 2012 Mort de ma grand-mère, suivie d’une conclusion de Bernard Frank (écrivain). Grenoble, Éditions Cent Pages, 2013 (ISBN 978-2-9163-9041-3) À la recherche du temps perdu Éditions originalesDu côté de chez Swann, Grasset, 1913 Partie 1 : Combray Partie 2 : Un amour de Swann Partie 3 : Noms de pays : le nom À l’ombre des jeunes filles en fleurs, NRF, 1918, prix Goncourt Partie 1 : Autour de Mme Swann Partie 2 : Noms de pays : le pays Le Côté de Guermantes I et II, NRF, 1921-1922 Sodome et Gomorrhe I et II, NRF, 1922-1923 La Prisonnière, NRF, 1923 Albertine disparue (La Fugitive), 1925 Le Temps retrouvé, NRF, 1927Éditions diversesA la recherche du temps perdu : L’essentiel lu par Daniel Mesguich aux éditions Frémeaux & Associés Du côté de chez Swann Vol.1– Coffret 4 CD A l’ombre des jeunes filles en fleurs Vol. 2– Coffret 4 CD Le Côté de Guermantes Vol. 3– Coffret 4 CD Sodome et Gomorrhe Vol. 4– Coffret 4 CD Gallimard : Les quatre versions chez Gallimard utilisent toutes le même texte : Pléiade : édition en 4 volumes, avec notes et variantes Folio : édition en 7 volumes, poche Collection blanche : édition en 7 volumes, grand format Quarto : édition en 1 volume, grand format Garnier-Flammarion : édition en 10 volumes, poche Livre de Poche : édition en 7 volumes, poche Bouquins, Robert Laffont : édition en 3 volumes, grand format Omnibus, Presses de la Cité : édition en 2 volumes, grand format Intégrale, lue par André Dussollier, Guillaume Gallienne, Michael Lonsdale, Denis Podalydès, Robin Renucci et Lambert Wilson aux éditions Thélème Texte intégral de l’édition Gallimard de 1946-1947 en ligne sur Gutenberg Le manuscrit retrouvé d’À la recherche du temps perdu, Éditions des Saints-Pères, 2016 Correspondance Plusieurs volumes posthumes, publiés à partir de 1926. Robert de Billy, Marcel Proust, Lettres et conversations, Paris, Éditions des Portiques, 1930 Une première édition en 6 tomes (classée par correspondants), publiée par Robert Proust et Paul Brach : Correspondance générale (1930-1936). Une grande édition de référence en 21 tomes, où les lettres des volumes précédents sont reprises, augmentées, dotées d’une annotation universitaire et classées chronologiquement par Philip Kolb : Correspondance (Plon, 1971-1993). Une édition anthologique de l’édition de Philip Kolb, corrigée et présentée par Françoise Leriche, avec de nouvelles lettres inédites : Marcel Proust, Lettres (Plon, 2004). Bibliographie Ouvrages généraux Pierre Abraham, Proust, Rieder, 1930 Pierre Assouline, Autodictionnaire Proust, Omnibus, 2011 Jérôme Bastianelli, Dictionnaire Proust-Ruskin, Classiques Garnier, 2017, (ISBN 978-2-406-06716-0) Samuel Beckett, Proust, essai composé en anglais en 1930, traduit en français par É. 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Universités/Domaine littéraire, 2010 Davide Vago, Proust en couleur, coll. « Recherches proustiennes », Honoré Champion, 2012 (ISBN 9782745323927) Stéphane Zagdanski, Le Sexe de Proust, Gallimard, 1994 (ISBN 2070738779) Adaptations Filmographie Céleste, de Percy Adlon, film allemand avec pour personnage principal Céleste Albaret (1981). Le Temps retrouvé, de Raoul Ruiz (1998). Un amour de Swann, de Volker Schlöndorff (1984). La Captive, de Chantal Akerman (2000). À la recherche du temps perdu, téléfilm en deux parties de Nina Companeez (diffusé sur France 2 en février 2011). Divers Suso Cecchi D’Amico et Luchino Visconti : À la recherche du temps perdu, scénario d’après Marcel Proust, Persona, 1984. Harold Pinter : Le Scénario Proust : À la recherche du temps perdu, avec la collaboration de Joseph Losey et Barbara Bray, traduction de l’anglais par Jean Pavans, scénario d’après Marcel Proust, Gallimard, Paris, 2003. Stéphane Heuet : À la recherche du temps perdu, bande dessinée d’après Marcel Proust, 5 vol. parus, Delcourt, Tournai, Belgique, 1998-2008. Alberto Lombardo, L’Air de rien, adaptation théâtrale de À la recherche du temps perdu sur la relation Albertine-Marcel, 1988. À la recherche du temps perdu, version manga, traduit du japonais par Julien Lefebvre-Paquet, Soleil Manga, 2011 (ISBN 2-302-01879-6) Voir aussi Prix Marcel-Proust Prix de la Madeleine d’or L’hôtel littéraire Le Swann a été inauguré le 14 novembre 2013 pour le centenaire de la publication de Du côté de chez Swann, le premier tome d’À la recherche du temps perdu. Il est situé 11-15 rue de Constantinople à Paris, dans le 8e arrondissement. L’ensemble de la décoration rend hommage à Marcel Proust et à son œuvre et un espace d’exposition présente des livres rares et des manuscrits. Les références Wikipedia – https ://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Proust

Amédée Pommier Amédée Pommier

Victor-Louis-Amédée Pommier, né à Vaise (actuellement Lyon) le 20 juillet 1803 et mort le 15 avril 1877 à Paris VIIème arrondissement est un homme de lettres et poète français. Biographie Venu de bonne heure à Paris, après de brillantes études au collège Bourbon, il commença par coopérer à la Collection de classiques latins de Nicolas-Éloi Lemaire, en préparant des notes, revoyant des textes et collationnant des manuscrits. Il prit part à la rédaction de la Semaine, gazette littéraire, fondée en 1824 sous la direction de Victorin et Auguste Fabre et de Villenave Père, et y inséra divers articles de critique et quelques morceaux de poésie. En 1826, il entreprit, comme éditeur, la publication d’une Collection de classiques latins, avec la traduction française en regard, mais il n’en publia que deux ou trois auteurs, dont les Commentaires de César, traduction de Toulangeon, revue par l’éditeur. Il donna en 1827 une traduction de Cornélius Népos à la Bibliothèque latine-française de Panckoucke, et traduisit, pour la même collection, le Dialogue sur la vieillesse de Cicéron.à la poésie. Dans les années 1827-1829, il obtint plusieurs prix de poésie aux Jeux-Floraux de Toulouse, et publia par la suite les pièces couronnées dans son premier recueil de vers. Il occupa la chaire de littérature à l’Athénée royal dans l’hiver de 1828-1829. Un mémoire de lui obtint l’accessit dans le concours ouvert en 1830 par la Revue de Paris sur cette question: « Quelle a été l’influence du gouvernement représentatif sur notre littérature et sur nos mœurs ? » Le rapport disait: « Ce discours, d’un esprit élevé, qui a paru s’éloigner trop souvent de la question proposée, est plein des souvenirs d’une instruction solide que fait valoir encore un style facile et correct. » En 1847, il remporta le prix de poésie décerné par l’Académie française, dont le sujet était la découverte de la vapeur. L’année suivante, la même classe de l’Institut lui décerna une médaille de 1 400 fancs pour sa pièce (non imprimée) sur l’Algérie ou la Civilisation conquérante. En 1849, il obtint à la fois le prix d’éloquence pour l’éloge d’Amyot et le prix de poésie pour la mort de l’archevêque de Paris, coïncidence assez rare dans les fastes académiques et qui lui valut la décoration, sur la proposition d’Alfred de Falloux, alors ministre de l’instruction publique. Le 8 septembre 1880, en réponse à l’envoi de son dernier livre, Gustave Flaubert lui écrit: « Vos Colifichets sont des joyaux Je me suis rué dessus. J’ai lu le volume tout d’une haleine. Je l’ai relu. Il reste sur ma table pour longtemps encore. Partout j’ai retrouvé l’exquis écrivain des Crâneries, des Océanides et de l’Enfer. Je vous connais et depuis longtemps je vous étudie. Il n’est guère possible d’aimer le style sans faire de vos œuvres le plus grand cas. Quelles rimes! Quelle variété de tournures! Quelles surprises d’images! C’est à la fois clair et dense comme du diamant. Vous me semblez un classique dans la meillemot. […] Il faut être fort comme un cabire pour avoir de ces légèretés-là. Vous m’avez fait rêver délicieusement avec l’Égoïste et la Chine. Le Géant m’a « transporté d’enthousiasme ». L’expression, quoique banale, n’est pas trop forte ; je la maintiens.—Les œuvres d’art qui me plaisent par-dessus toutes les autres sont celles où l’art excède. J’aime dans la peinture, la Peinture ; dans les vers, le Ves. Or, s’il fut un artiste au monde, c’est vous. Tour à tour, vos êtes abondant comme une cataracte et vif comme un oiseau. Les phrases découlent de votre sujet naturellement et sans que jamais on voie le dessous. Cela étincelle et chante, reluit, bruit et résiste. […] Je vous aime encore parce que vous n’appartenez à aucune boutique, à aucune église, parce qu’il n’est question, dans votre volume, ni du problème social, ni des bases [de la société], etc.. » Principales publications La Pile de Volta, recueil d’anecdotes publié par un partisan de la littérature galvanique (1831) Poésies (1832) La République, ou le Livre du sang (1836) Les Assassins sans le savoir, drame en 1 acte (1837) Océanides et fantaisies (1839) Texte en ligne Crâneries et dettes de cœur (1842) Texte en ligne Colères (1844) Texte en ligne Les Russes (1854) L’Enfer (1856) De l’Athéisme et du déisme (1857) Colifichets, jeux de rimes, avec les sonnets sur le Salon de 1851 (1860) Paris, poème humoristique (1866) Quelques vers pour elle, poésie intime (1877) Source Notice dans Histoire de la littérature française au XIXe siècle de Frédéric Godefroy (1826-1897), sur GoogleBooks Note Portail de la poésie Les références Wikipedia – https://fr.wikipedia.org/wiki/Amédée_Pommier




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