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Louisa Siefert
O rêves de jeunesse, éblouissant mirage,
Qui vous arrachera de mon cœur éperdu ?
Qu’étaient donc ma raison, ma force, mon courage,
Qu’ils aient fui pour un mot dans la nuit entendu ?
 
Amour ! oh ! c’est bien toi dont j’ai senti la flamme,
Toi qui fais mon souci, toi qui fais mon effroi !
Ton souffle impérieux a passé sur mon âme ;
Je tremble, je supplie, oh ! que veux-tu de moi ?
 
Qu’on ne me parle plus d’aurore ou de rosée,
De chansons au matin, d’astres au firmament ;
Laissez-moi, par pitié, j’aime, je suis brisée,
Et j’ai tout oublié pour ce cruel tourment.
 
Mais quoi ! je pleure encor ? Oh ! l’amour, c’est la vie,
Le bien, le beau, le grand, la foi, la vérité ;
C’est Dieu même qui parle & soudain nous convie
À jouir tout vivants de l’immortalité !
 
Écoutez, écoutez : j’aime, je suis aimée,
Je puis vaincre la mort & braver l’inconnu ;
Mon ciel était obscur, mon âme était fermée ;
Voici : le jour s’est fait & l’amour est venu !
 

Juillet 18...

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