Pierre Reverdy

Les cornes du vent

Plus épais, il avait voulu le faire plus épais pour son fils que pour lui, Roi. Et, entre la canne et la corne où se balance son chapeau et la tête vide qui rit de sa position saugrenue, le jour se lève avec des menaces comiques, en une grimace. Holà, je te poursuis. Eh bien ! je suis le plus fort et je t’aime, viendras-tu ?

Ensemble la route et le village moins longue, moins loin nous arriverons et la nuit sera gaie.

Tout mon temps pour gagner cette estime de rien qu’on me refuse encore, je combats pour un autre état et la lutte s’éternise dans la fatigue.

Je te dédie ma mort, colle ton œil à la serrure de cette chambre, vide et lugubre comme un drame, tu connaîtras l’homme qui l’habite. Les murs ont gardé son empreinte.

Après la fuite, après la peur, sauvé de la boue j’ai fini la poursuite sous la porte cochère. Pas une lumière pour éclairer cette scène et les rideaux de ma chambre courent sous d’autres mains. Qui est-ce ?

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