Pierre Reverdy

L’ombre plus vaste

Ni eux ni rien pas même
Lui
 
Des marches parmi les branches qui escaladent les
 
nuages
On ne peut pas trouver le numéro ni la rue ni le nom
 
des routes bleues coupées par les angles des toits
 
et les droites lignes tranchantes des balcons
Mais le mur s’étend de la porte à la rampe qui arrive
 
en haut très vite sans bouger
Le même mouvement nous fait tourner dans le sens
 
de fa fumée qui déforme les maisons rigides sur le plan
Et mon regard tombe d’en haut sur cette ville où les
 
rues se tiennent toutes vers le même motif
Le ciel mal accroché pèse sur le courant
Il faut s’attendre à tout
 
Dans ce point encore mal organisé de l’horizon
Le clocher aimanté attire l’oiseau noir qui tourne
 
avec la nuit
Le nuage passe un peu plus bas et l’avion aussi souple
 
que la vague et le cheval saute sans bruit
Et les hommes qui se cachent les bêtes qui regardent
 
les arbres qui se penchent même les pierres se
 
désunissent
 
Et puis l’immense oiseau repart
 
Gonflé de vent
 
Et blessé de quelques étoiles dans les ailes
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