Pierre Reverdy

Filet d’astres

La seule clef du ciel entre ces rochers blancs
 
C’est l’aigle
 
Quand la lame de fer coupe la vague en deux
 
Ma main écrit ton nom sur la glace déserte
 
Un navire indécis navigue vers mes yeux
 
Les rayons du soleil tombent en lourdes tresses
 
Au bord du matin blanc
 
Et sur le sable fin les pistes en détresse
 
Tournent à tous les vents
 
L’ombre silencieuse est humide
 
Autour de l’horizon et sous les rochers noirs
 
Où le poisson mourant joue sa dernière carte
 
Le côté blanc de notre espoir
 
Dans l’émouvant et doux sillage de la barque
 
Suit le trait d’union entre les continents
 
Dans le grelot d’azur immense perle vide
 
Midi sonne au vibrant métal
 
Toutes les bouches plus avides se taisent au même
 
signal
Quand le chemin s’ouvre et s’anime
Aux reflets dansants du falot
Le chemin qui rampe et qui brille
 
Le chemin secret plein d’échos
 
d’éclairs de lanterne et d’étoiles
 
de formes dans la vapeur d’eau
 
Sur les têtes noyées sans rêve et sans mystère
 
Les têtes détachées des astres sans halo
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