Pierre Reverdy

Bel occident

Entre le dos du livre et les feuilles du vent
 
S’ouvre l’antre limpide
 
Où bouillonne l’écume
 
Quand les rochers serrent les dents
 
Sur la langue de sable
 
les rangs de flocons blancs s’abattent
 
Des regards faux fuient le long du navire
 
et jusqu’à l’horizon
 
Et tout autre mouvement cesse
 
Là comme ailleurs le dôme étoile d’or se tient
 
Sans l’aide d’aucune colonne ni chaîne
 
Mais les jours sont un peu plus longs
 
Rayés de bleu comme le sang des veines
 
Plus loin on prend encore une autre direction
 
Mais toujours les mêmes reviennent
 
Vers la colline singulière
 
Où le chemin tourne en montant
 
Jusqu’au rocher sanglant où périt la lumière
 
Dans les abattoirs du couchant
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