Regarde-le, mais pas longtemps :
Un regard suffira, sois sûre,
Pour lui pardonner la blessure
Qui fit languir mes doux printemps.
Regarde-le, mais pas longtemps !
S’il parle, écoute un peu sa voix :
Je ne veux pas trop t’y contraindre ;
Je sais combien elle est à craindre,
Ne l’entendît-on qu’une fois :
S’il parle, écoute un peu sa voix !
Tais-toi, s’il demande à me voir.
J’ai pu fuir sa volage ivresse ;
Mais me cacher à sa tendresse,
Dieu n’en donne pas le pouvoir :
Tais-toi, s’il demande à me voir !
Si je l’accusais devant toi,
Appelle un moment son image ;
Avec le feu de son langage,
Défends-le par pitié pour moi,
Si je l’accusais devant toi !