Pierre
Charbonnier est maître chez lui libre d’ouvrir la fenêtre sur les apparences réelles les folles filles de la vie et de laisser la porte ouverte pour les amis de la peinture et de ses mille et une figures.
Le pinceau comme une rame a caressé les eaux
et les eaux se reforment derrière le pinceau
Aux aguets le silence attend un vacarme nouveau
et sur les quais de
Gnome et
Rhône
les berges de la
Saône et
Loire
déjà comme un vieux rat retors
prémonitoire
las de singer dérisoirement la pierre
le ciment armé
songe au retour à la terre
songe à quitter le
Bâtiment
dans le prochain naufrage du temps
mais sur le ciment et la brique
sur la ferraille des hauts fourneaux
sur les murs des centrales électriques
sur les édifices du labeur la lumière se promène nue
Le soleil
sur les quais de halage sur les gares
sur les mines
sur les usines
fait son travail
comme le marinier et l’eau vive
comme la morte eau et le marteau
comme le sable et le sableur
comme le diamant et le mineur
comme le plaisir et la douleur
Toiles de
Charbonnier ardents et calmes paysages couleur de sang secret couleur de chair et d’eau de joie de vivre séquestrée et de rêves volés aux enfants
Toiles de
Charbonnier
où jamais ne transparaît
en filigrane en faux trompe l’œil
ou en véritable trompe-peinture
l’écriteau des néo-précurseurs :
Prenez garde à la nature.