Henri Cliérato

Séisme

Je nais parmi une multitude d’autres,
On m’abreuve lentement tout pareil qu’autre,
On me voit comme on voit toutes ces personnes,
Je meurs seul, je ne suis plus cette personne.
 
On apprend au jeune enfant à marcher seul,
Apprenez-leur à ne jamais rester seuls.
J’entoure, ils m’entourent à mille lieues d’ici.
Pars, retraité du monde, c’est par ici.
 
Comment peut-on être félicité et haï,
Sale convoitise, un mauvais esprit,
Le succès, ce n’est qu’une malédiction,
Être en chute, c’est une bénédiction.
 
Nous nous efforçons de manière acharnée,
Se raccrocher au fil de la société,
Ils perdent chaque fois, leur réel visage,
Je renie le masque, mais je paie dans l’âge.
 
Le prix est dur, je manque beaucoup trop,
Mon cercle change, ils découvrent tous plus tôt,
Ce plaisir dont je n’ai pas le simple droit,
J’essaie, mais je me suis collé à mon poids.
 
En m’efforçant, je perds ce qu’on m’a laissé,
Ils me quittent tous, je suis par tous laissés,
On dit, le succès rapporte le bonheur,
Je dis, le succès rapporte le malheur.
 
Laissez-moi, le séisme crée mon écart,
Rester avec moi, c’est rester à l’écart,
La faille se crée, j’arrive au quart-monde,
Si vous êtes moi, vous ne voyez grand monde.

26, janvier 2023

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