Henri Cliérato

Brise-glaces

L’amour se définit comme un seul sentiment,
De tous désirs et de pleurs, non aucunement,
De toutes passions et de vie, oui sûrement,
Mais pour l’atteindre, il faudra briser lentement,
Votre mur de glace étouffant et imposant,
Aux multiples vicieux et cruels visages,
Qui d’une part, réduit au plus bas votre image,
Qui d’autre part, vous soumet à son esclavage,
Qui vous laisse seule, seule dans une rage,
Qui vous tient en otage, vous garde en cage.
C’est tout d’abord, une recherche naturelle,
D’un corps qui vous fera planer dans l’éternel,
Un corps d’une pucelle, un corps fait de dentelles,
Un corps de modèle, un corps vainqueur de duel,
D’un unique corps à jouir dans le réel.
Ensuite, c’est la seule odeur qu’on vous porte,
Qui va vous définir votre case et cohorte,
Qui va vous crier quand vos chances naîtront mortes,
Qui va vous juger dans vos bords, qu’elle supporte !
Sans même penser à votre seul goût exhorte.
Et enfin, c’est le passeport vers tous les bonheurs,
Celui qui permet de rêver durant des heures,
Celui qui rend un directeur comme un seigneur,
Celui qui admet les excès à toutes hauteurs,
Qui a un droit sur vos dernières douleurs.
Ce sont les hideux brise-glaces de l’amour,
Qui régissent l’ensemble de votre parcours,
Qui modifient journellement votre discours,
Qui agissent dans l’ensemble de vos bonjours,
Et qui définissent l’amour comme un concours.

6, juin 2023

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