Charles Dovalle

Bergeronnette.

Pauvre petit oiseau des champs,
Inconstante bergeronnette.
Qui voltiges, vive et coquette,
Et qui siffles tes jolis chants ;
 
Bergeronnette si gentille,
Qui tournes autour du troupeau.
Par les prés sautille, sautille,
Et mire-toi dans le ruisseau !
 
Vas, dans tes gracieux caprices,
Becqueter la pointe des fleurs,
Ou poursuivre, au pied des génisses,
Les mouches aux vives couleurs.
 
Reprends tes jeux, bergeronnette,
Bergeronnette au vol léger ;
Nargue l’épervier qui te guette !
Je suis là pour te protéger ;
 
Si haut qu’il soit, je puis l’abattre...
 
Petit oiseau, chante !... et demain,
Quand je marcherai, viens t’ébattre,
Près de moi, le long du chemin.
 
C’est ton doux chant qui me console,
Je n’ai point d’autre ami que toi !
Bergeronnette, vole, vole,
Bergeronnette, devant moi !...

Poésies de feu (1830)

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