Rondeaux
#ÉcrivainsFrançais
En la nef de bonne nouvelle Espoir a chargié Reconfort Pour l’amener, de par la belle, Vers mon cueur qui l’ayme si fort. A joye puist venir au port
Le temps a laissié son manteau De vent, de froidure et de pluye, Et s’est vestu de brouderie, De soleil luyant, cler et beau. Il n’y a beste, ne oyseau,
Je fu en fleur ou temps passé d’en… Et puis après devins fruit en jeun… Lors m’abaty de l’arbre de plaisan… Vert et non meur (1), Folie ma ma… Et pour cela Raison, qui tout red…
Qui ? quoy ? comment ? a qui ? pou… Passez, presens ou avenir, Quant me viennent en souvenir, Mon cueur en penser n’est pas coy. Au fort, plus avant que ne doy
J’aime qui m’aime, autrement non ; Et non pourtant, je ne hais rien, Mais voudrait que tout fut bien, À l’ordonnance de Raison. Je parle trop, las ! se fait mon !
Escollier de Merencolie, A l’estude je suis venu, Lettres de mondaine clergie (1) Espelant a tout ung festu, Et moult fort m’y treuve esperdu.
Fiés vous y ! A qui ? En quoy ? Comme je voy, Riens n’est sans sy.
En yver, du feu, du feu ! Et en esté, boire, boire ! C’est de quoy on fait memoire, Quant on vient en aucun lieu. Ce n’est ne bourde, ne jeu,
Que me conseillez-vous, mon coeur… Irai-je par devers la belle Lui dire la peine mortelle Que souffrez pour elle en douleur… Pour votre bien et son honneur,
En faictes vous doubte Que vostre ne soye ? Se Dieu me doint joye Au cueur, si suis toute. Rien ne m’en deboute,
Qui a toutes ses hontes beues, Il ne lui chault que l’en lui die, Il laisse passer mocquerie Devant ses yeulx, comme les nues. S’on le hue par my les rues,
Yver, vous n’estes qu’un villain ! Esté est plaisant et gentil, En tesmoing de May et d’Avril Qui l’acompaignent soir et main (1… Esté revest champs, bois et fleurs…
Mon cueur m’a fait commandement De venir vers vostre jeunesse, Belle que j’ayme loyaument (1), Comme doy faire ma princesse. Se vous demandés Pourquoi esse ?
En la forêt de Longue Attente Chevauchant par divers sentiers M’en vais, cette année présente, Au voyage de Desiriers. Devant sont allés mes fourriers
En verrai ge jamais la fin, De voz oeuvres, Merancolie ? Quand au soir de vous me deslie Vous me ratachez au matin. J’aimasse mieulx autre voisin