Le collier de griffes (posthume, 1908)
#ÉcrivainsFrançais
Je te rencontre un soir d’automne, Un soir frais, rose et monotone. Dans le parc oublié, personne. Toutes les chansons se sont tues : J’ai vu grelotter les statues,
À Laure Bernard. C’est l’été. Le soleil darde Ses rayons intarissables Sur l’étranger qui s’attarde Au milieu des vastes sables.
À Arsène Houssaye. Bois frissonnants, ciel étoilé, Mon bien-aimé s’en est allé, Emportant mon coeur désolé ! Vents, que vos plaintives rumeurs,
Voici venir le printemps vague Je veux être belle. Une bague Attire à ma main ton baiser. Aime-moi bien ! Aime-moi toute Surtout jamais, jamais de doute.
Sonnet. Le vent impur des étables Vient d’ouest, d’est, du sud, du n… On ne s’assied plus aux tables Des heureux, puisqu’on est mort.
Mes souvenirs sont si nombreux Que ma raison n’y peut suffire. Pourtant je ne vis que par eux, Eux seuls me font pleurer et rire. Le présent est sanglant et noir ;
À Albert Tinchant. À notre époque froide, on ne fait… Loin des bois endormeurs et loin d… Les pauvres vont, cherchant ces so… Que cachent les banquiers, inquiet…
À Guy. Il était un grand mur blanc ? nu,… Contre le mur une échelle ? haute,… Et, par terre, un hareng saur ? se… Il vient, tenant dans ses mains ?…
L’automne fait les bruits froissés De nos tumultueux baisers. Dans l’eau tombent les feuilles sè… Et sur ses yeux, les folles mèches… Voici les pèches, les raisins,
Les saphirs durs et froids, voilés… De l’orgueilleuse chair, ressemble… D’où jaillissent de bleus rayons s… Inquiétants éclairs d’un soir chau… Couvrant le front, comme au hasard…
Sourires, fleurs, baisers, essence… Après de si fades ennuis, Après de si ternes absences, Parfumez le vent de mes nuits ! Illuminez ma fantaisie,
À Théodore de Banville. Tête penchée, Œil battu, Ainsi couchée Qu’attends-tu ?
Vrai sauvage égaré dans la ville d… À la clarté du gaz je végète et je… Mais vous vous y plaisez, et vos r… M’attirent à la mort, parisienne f… Je rêve de passer ma vie en quelqu…
Sonnet. Les coquelicots noirs et les bleue… Dans le foin capiteux qui réjouit… La lettre jaunie où mon aïeul resp… À mon aïeule fit des serments sura…
Chatte blanche, chatte sans tache, Je te demande, dans ces vers, Quel secret dort dans tes yeux ver… Quel sarcasme sous ta moustache. Tu nous lorgnes, pensant tout bas