Charles-Augustin Sainte-Beuve

Reposez-vous et remerciez

               (Au sommet du Glenroe *).
 
 
Ayant monté longtemps d’un pas lourd et pesant
Les rampes, au sommet désiré du voyage,
Près du chemin gravi, bordé de fin herbage,
Oh ! qui n’aime à tomber d’un cœur reconnaissant ?
 
Qui ne s’y coucherait, délassé, se berçant
Aux propos entre amis, ou seul, au cri sauvage
Du faucon, près de là perdu dans le nuage,
—Nuage du matin, et qui bientôt descend ?
 
Mais, le corps étendu, n’oublions pas que l’âme,
De même que l’oiseau monte sans agiter
Son aile, ou qu’au torrent, sans fatiguer sa rame,
 
Le poisson sait tout droit en flèche remonter,
—L’âme (la foi l’aidant et les grâces propices)
Peut monter son air pur, ses torrents, ses délices !
 
 
* Sommet situé en Écosse.

Pensées d’août (1837)

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