Sonnet à Madame G.
« Non, je ne suis pas gaie en mes fuites volages.
Autant qu’on croirait bien, disait-elle en jouant ;
Je sens aussi ma peine, et pleurerais souvent ;
Mais c’est que dans l’esprit j’ai beaucoup de passages. »
Mot charmant qui la peint !—Oui, de légers nuages
Comme en chasse en avril une haleine de vent ;
Des oiseaux de passage au toit d’un vieux couvent :
Au front d’un blanc clocher, de blancs ramiers sauvages !
Ô jeune femme, oubli, joie, enfance et douceur,
Puisse du moins la vie, ainsi qu’un dur chasseur,
Ne pas guetter sa proie à l’ombre où tu t’abrites,
Ne traverser que tard le chaume de tes blés,
Et trouvant déjà haut les chantres envolés,
N’ensanglanter jamais tes belles marguerites !