Ainsi nous resterons séparés dans la vie,
Et nos cœurs et nos corps s’appelleront en vain
Sans se joindre jamais en un instant divin
D’humaine passion d’elle-même assouvie.
Puis, quand nous gagnera le suprême sommeil,
Ils t’enseveliront loin de mon cimetière ;
Nous serons exilés l’un de l’autre en la terre,
Après l’avoir été sous l’éclatant soleil ;
Des marbres différents porteront sur leur lame
Nos noms, nos tristes noms, à jamais désunis,
Et le puissant amour qui brûle dans notre âme,
Sans avoir allumé d’autre vie à sa flamme,
Et laissant moins de lui que le moindre des nids,
Tombera dans la nuit des néants infinis.