André Lemoyne

Fin d’avril

               À Joseph Boulmier.
 
 
Le rossignol n’est pas un froid et vain artiste
Qui s’écoute chanter d’une oreille égoïste,
Émerveillé du timbre et de l’ampleur des sons :
Virtuose d’amour, pour charmer sa couveuse,
Sur le nid restant seule, immobile et rêveuse,
Il jette à plein gosier la fleur de ses chansons.
 
Ainsi fait le poète inspiré.—Dieu l’envoie
Pour qu’aux humbles de cœur il verse un peu de joie.
C’est un consolateur ému.—De temps en temps,
La pauvre humanité, patiente et robuste,
Dans son rude labeur aime qu’une voix juste
Lui chante la chanson divine du printemps.

Les charmeuses (1864)

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