Le ciel, il faut le ciel vaste comme le vide
A mon front ivre d’air, à mon cœur fou d’azur !
Le ciel sublime, avec son grand soleil d’or pur
Et ses astres cloués à sa voûte solide ;
Avec ses soirs troublés, son aurore limpide,
Ses nuages de pourpre et d’or, au vol peu sûr,
Qui vont, et se heurtant en leur chemin obscur,
Se déchirent, laissant pendre un lambeau splendide.
Quand le doute a séché mon âme jusqu’au fond,
Père toujours fécond des sèves rajeunies,
Ciel géant, receleur des choses infinies !
Je te regarde alors, comme les rêveurs font,
Et j’espère, sentant sous mes tempes glacées
L’épanouissement sonore des pensées.