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Aimé Césaire

Monstres

je les reconnais
 
l’odeur le souffle le rien contact de mufles
 
états d’âme
 
états-aoûtats ma terreur est de voir déboucher l’escouade des sans-nom ceux-là travaillent dans le furtif le soir la soie lapant souriant l’évidence d’une chaleur -
leur proie
 
ou bien selon les besoins de leur saison grignotant le coprah non exsangue, sifflant chaque goutte à travers la paille de chaque seconde, coupant les muscles au fil du silence, le
Monstre.
 
il y a longtemps que j’ai dressé la carte de ses subterfuges
 
mais il ne sait pas qu’au moment du répit
 
le sortant de ma poitrine j’en ferai un collier
 
de fleurs voraces
 
et je danse
Monstre je danse
 
dans la résine des mots et paré d’exuvies
 
nu.

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