Facile prolongement de la déglutition par la trismégiste bouche obscène d’un marais au ventre brun gluants droseras d’une gadoue heureuse écoutant dans leurs lèvres
quelle nouvelle fraternelle leurs jours sont de rigueur sur ce monde noué de trop de fumées d’haleines masquant la verve de poivre de l’orage
Penche penche sur l’abîme sur le vertige penche penche sur le néant penche penche sur l’incendie
mais même en plein ciel je retrouve mille couteaux effilés mille clés de lassos mille curés de corbeaux
hurle frappe le rocher et la terre je la peuple de poissons
que surgissent sur les usines des drapeaux
et sonne ta cohorte sonne ton renouveau de flammes
sonne ton dais d’argent
sonne l’arroi et le désarroi
sonne tes cuillers de paratonnerre
sonne tes sabots d’onyx
sonne ton horizon d’araignée
sonne tes cassolettes
sonne tes petits verres tordus par le désastre
sonne tes gémissements
sonne tes éclats de grenade
Je supporte le long des méridiens la marche sourde des
opulents pèlerins que font les forêts mordues par la rage
ébranlement
Groenland
hyènes dédaigneuses qui me flairez je ne suis pas au
désert! l’air s’arrête j’entends le grincement des pôles
autour de leurs essieux l’air bruit j’assiste impuissant à
l’ensauvagement de mon esprit l’air m’apporte le
Zambèze
Les bambous semblent aux multiples arêtes le squelette
d’un immense poisson des âges géologiques planté en guise
de totem par une peuplade disparue.