Caricamento in corso...
Aimé Césaire

Aux Îles de Tous Vents

des terres qui sautent très haut
 
pas assez cependant pour que leurs pieds ne restent pris au pécule de la mer mugissant son assaut de faces irrémédiables
 
faim de l’homme entendu des moustiques et soif car ce sont pains allongés pour un festin d’oiseaux sable à contre-espoir sauvé ou des bras recourbés pour recueillir au sein
tout ce qui s’allonge de chaleur hors saison
 
O justice midi de la raison trop lente il n’importe que sans nom à la torche résineuse des langues elles ne sachent que leur offrande terreuse en ce chant de trop loin
téméraire s’accomplit
 
le matin dans l’insu de ma voix dévoilera l’oiseau que tout pourtant elle porte et
Midi pourquoi elle resta incrustée du sang de ma gorge haletante
 
des îles de toutes tu diras que selon le cœur comparse d’oiseaux vertigineux
 
longtemps longtemps cherchant entre les draps du sable
 
la blessure au carrefour convoité de la mer affouillante
 
tu trouvas à travers le hoquet
 
le noyau de l’insulte inclus en l’acre sang
 
qu’exultant enfin de l’aumaiïle blessée des étoiles
 
surchauffée à nos souffles fiévreux et conteste
 
d’un sanglot plus riche que les barres nous sûmes
 
criant terre cramponnés au plus glissant de la paroi
 
de l’être
 
toujours bien disant comme l’on meurt
 
la noire tête charnelle et crépue du soleil
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