Tristan Corbière

Vésuves et Cie

Pompeïa-station – Vésuve, est-ce encor toi ?
Toi qui fis mon bonheur, tout petit, en Bretagne,
–Du bon temps où la foi transportait la montagne –
Sur un bel abat-jour, chez une tante à moi :
 
Tu te détachais noir, sur un fond transparent,
Et la lampe grillait les feux de ton cratère.
C’était le confesseur, dit-on, de ma grand’mère
Qui t’avait rapporté de Rome tout flambant...
 
Plus grand, je te revis à l’Opéra-Comique.
–Rôle jadis créé par toi : Le Dernier Jour
De Pompéï. – Ton feu s’en allait en musique,
On te soufflait ton rôle, et... tu ne fis qu’un four.
 
–Nous nous sommes revus : devant-de-cheminée,
À Marseille, en congé, sans musique, et sans feu :
Bleu sur fond rose, avec ta Méditerranée
Te renvoyant pendu, rose sur un champ bleu.
 
–Souvent tu vins à moi la première, ô Montagne !
Je te rends ta visite, exprès, à la campagne.
Le Vrai Vésuve est toi, puisqu’on m’a fait cent francs !
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Mais les autres petits étaient plus ressemblants.
 
                                     Pompeï, aprile.
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