Tristan Corbière

Pauvre garçon

                              La Bête féroce.
 
Lui qui sifflait si haut, son petit air de tête,
Était plat près de moi ; je voyais qu’il cherchait...
Et ne trouvait pas, et... j’aimais le sentir bête,
Ce héros qui n’a pas su trouver qu’il m’aimait.
 
J’ai fait des ricochets sur son cœur en tempête.
Il regardait cela... Vraiment, cela l’usait ?...
Quel instrument rétif à jouer, qu’un poète !...
J’en ai joué. Vraiment – moi – cela m’amusait.
 
Est-il mort ?... Ah – c’était, du reste, un garçon drôle.
Aurait-il donc trop pris au sérieux son rôle,
Sans me le dire... au moins. – Car il est mort, de quoi ?...
 
Se serait-il laissé fluer de poésie...
Serait-il mort de chic, de boire, ou de phtisie,
Ou, peut-être, après tout : de rien...
ou bien de Moi.
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