Robert Desnos

Le promontoire

Si
Phèdre, après la mort, te retrouve,
Hippolyte,
Tous deux ayant cessé de vivre au même instant,
Quels baisers, quelle étreinte hors des portes du temps
Hors de l’espace !...
Un cri vous porte et vous habite.
 
Au labyrinthe, alors, des astres insolites,
C’est le vol d’un oiseau qui chancelle en portant
Une
Sèche fichée au poitrail et, pourtant,
De son sang cet oiseau vous teint et ressuscite.
 
Adieu mémoire, adieu beaux noms de vos amours,
Beaux sens adieu.
Soyez muets, aveugles, sourds,
Regrettez et pleurez vos corps qui se dispersent.
 
Le monstre est pourriture et le ciel est chargé,
Thésée, au promontoire, en son geste est figé.
Phèdre, ton souvenir l’épouse à la renverse.
Other works by Robert Desnos...



Top