Vous ne passerez jamais par cette porte basse
ni l’allée du milieu
La tête énorme et lourde les dépasse
le ciel se coupe en deux
S’il y avait une autre mesure entre la main et l’oeil
Un cœur qui se méprenne
Et le front plus couvert
Quelques lignes de feu
Des mots plus difficiles
Et les rires des yeux
Enfin quelque signe que l’on comprenne
Ou un refrain pareil
La mer dans les oreilles
Quelques mots plus cruels
Mais le monde est ouvert à tous les pas
Aux ailes
Et même au vent du soir
Pour passer la ruelle où crie l’homme aux prunelles qui saignent
Les mains pleines de neige
Et les pieds titubants
le cou serré dans le halo du dernier réverbère
Sur le trottoir luisant
On traverse des cadres de lumière le long des murs déteints
et creux où passent des clairières des hommes vus de dos
Des éclairs étoufFés des visages de plâtre et des cris déchirés
Et si la tête tombe
Que l’arc monte au rideau
Si la pluie le décore de larmes mêlées d’eau
l’allée devient trop courte la porte se referme
Et celui qui venait s’arrête à deux genoux
Contre le talus et le revers de pierre
La tête on ne sait où