Pierre Reverdy

Le voyageur et son ombre

Il faisait si chaud qu’il laissait au courant de la route tous ses vêtements un à un.
Il les laissait accrochés aux buissons.
Et, quand il fut nu, il s’approchait déjà de la ville.
Une honte immense s’empara de lui et l’empêcha d’entrer.
Il était nu et comment ne pas attirer les regards ?
 
Alors il contourna la ville et entra par la porte opposée.
Il avait pris la place de son ombre qui, passant la première, le protégeait.
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