Sur la crête du toit il y a une armée immobile ou une rangée de cheminées sans armes. En bas, de rares éclaireurs montent la garde et poursuivent de leur falot l’ombre imprécise. Dans les arbres un moulin agite éperdument les bras vers on ne sait quel ciel. C’est le seul espion qui domine la campagne et la nuit. Cependant on est loin du danger et l’on n’est pas à l’heure du plus mauvais combat. On attend, rien ne bouge. Quelqu’un se cache-t-il dans les plis du terrain ?
Des pendules qui sonnent repèrent les grands édifices qui veillent, dans le brouillard, sur la ville endormie. Une porte qui s’ouvre éclaire un carré de pavés et laisse voir un intérieur paisible où dort sans inquiétude un enfant, près du poêle qui ronfle. Mais l’homme seul qui sort hésite à s’éloigner pour marcher dans la nuit.
Prose