Pierre Reverdy

Façade

Le chemineau aurait frappé de son bâton le sol
 
durci
A cet endroit
 
Devant la porte un chien furieux grogne et mord
La famille protégée dort
Derrière les rideaux
Les volets clos
 
L’inconnu de la route où tout le monde passe
Un cri sinistre dans la nuit
Tous les voleurs du rêve se sont évanouis
Us se sont dispersés dans quelques livres
Les chemins sont devenus plus sûrs
Et nos visages en ont pris une tranquillité incolore
On ne craint plus le danger et on connaît la mort
Au soleil
 
Nous imitons les gens des pays chauds
Et c’est une fausse confiance dans la nature
Que nous avons oubliée
Il est temps de sortir de ce trop long repos
Qui ressemble à la fin de tout
Nous sommes tous liés à cause de la civilisation
On comprendra trop tard le danger de cette imitation
 
 
Le combat singulier n’existe plus
 
Les caractères principaux se sont perdus
 
Mais la maison fermée est comme nous-mêmes
 
Une intimité que personne ne connaît
 
Des regards au dehors... la curiosité
 
Et notre hypocrisie
 
la crainte d’autrui
 
Le chien de garde
Other works by Pierre Reverdy...



Top