Une tête penchée sous le poids des rayons
Et les mains transpercées par des clous de lumière
Le front sanglant posé sur les nuages
Les deux bras étendus pour barrer le passage
Le monde est passé sous tes pieds
Homme et
Dieu
La terre est partagée par un mince ravin
Le ciel est encombré par de mauvais chemins
Les larmes sans raison roulent de tous côtés
Mais un autre soleil continue de briller
Pour tous ces hommes morts qui se sont réveillés
Après l’aventure oubliée
De tous les souvenirs qui se sont entassés
Il ne reste plus rien
Un bâton desséché
Sous les plis de la main
Un pas plus lourd et moins certain
Tous sont passés par là
Et leur ombre légère les suivait pas à pas
Les yeux ouverts ils marchaient sans rien voir
Au dedans ils avaient un bagage trop lourd
Les épaules voûtées ne portaient rien
Du moins ne semblaient pas
Mais quelle peur quand finissait le jour
Dans le trou vide et noir
Aux parois de la nuit
Tout ce qu’ib croyaient mort les avait poursuivis