Pierre Reverdy

Au coin de l’air

Des bras charnus et des fourrures s’entremêlent dans le gras de l’atmosphère. Qui chante au dehors ?
 
Les lumières vont à la chaleur que font les corps légers, les esprits lourds. La terre froide est devant la porte.
 
Et tous les mendiants frappaient à la fois au volet clos, à la porte cochère imposante. Le ruisseau pleure en dévalant la rue.
 
Le même spectacle les attend ; la nuit les prendra ; ils auront peut-être devant la mort un éclair de raison.
 
Enfin la musique joue, quand même, quelques airs. La gaieté n’est pas absolument bannie du monde où on l’aime tant où on l’attend. Elle viendra.
 
Au pas les femmes défilèrent vers les voitures fermées. Ce soir-là les boulevards étaient déserts, le ciel livide ; il avait tant plu !
 
Les hommes en passant avaient tout balayé. Avec de grands cris tout ce qui n’avait pu fuir était mort ou pris. Il ne restait plus que l’espoir de revenir.
 
Et même cet espoir fut déçu quand on éteignit les lumières.
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