Ces liens d’or, cette bouche vermeille,
Pleine de lis, de roses et d’oeillets,
Et ces coraux chastement vermeillets,
Et cette joue à l’Aurore pareille ;
Ces mains, ce col, ce front, et cette oreille,
Et de ce sein les boutons verdelets,
Et de ces yeux les astres jumelés,
Qui font trembler les âmes de merveille,
Firent nicher Amour dedans mon sein,
Qui gros de germe avait le ventre plein
D’œufs non formés qu’en notre sang il couve.
Comment vivrai-je autrement qu’en langueur,
Quand une engeance immortelle je trouve
D’Amours éclos et couvés en mon cœur ?