Le jour revient le jour est maintenant partout
La terre s’ouvre et glisse et meurt et disparaît
Mais déjà les vivants ont accepté leur sort
Dans l’épaisseur de l’homme une étoile s’éteint
Et la femme soulève son enfant de plomb
Le palais de la mer se dresse dans l’azur
Aujourd’hui comme hier la lande aux cloches pâles
La main sans avenir l’oiseau de nul présage
Les robes les maisons bien fermées à l’amour
La route monotone sous les pieds des pauvres
Le soleil n’est pas loin et toi qui dors encore
Tu montes lentement menant ton dernier rêve
Vers l’assouvissement de l’espace et ton sein
Et semblable à la terre au grain qui germera
Très précise fontaine de nécessité
Nous reverrons ton soir nous reverrons ta nuit
Tout sera de nouveau teinté de nudité
La lumière perdra ses feuilles sur ton front
Tout sera recouvert de tes légers secrets
Et le sommeil vivra sans fin jusqu’au matin.