Paul Éluard

Dans le cylindre des tribulations

Que le monde m’entraîne et j’aurai des souvenirs.

Trente filles au corps opaque, trente filles divinisées par l’imagination, s’approchent de l’homme qui repose dans la petite vallée de la folie.

L’homme en question joue avec ferveur. Il joue contre lui-même et gagne. Les trente filles en ont vite assez. Les caresses du jeu ne sont pas celles de l’amour et le spectacle n’en est pas aussi charmant, séduisant et agréable.

Je parle de trente filles au corps opaque et d’un joueur heureux. Il y a aussi, dans une ville de laine et de plumes, un oiseau sur le dos d’un mouton. Le mouton, dans les fables, mène l’oiseau au paradis.

Il y a aussi les siècles personnifiés, la grandeur des siècles présents, le vertige des années défendues et des fruits perdus.

Que les souvenirs m’entraînent et j’aurai des yeux ronds comme le monde.

"Mourir de ne pas mourir"

#ÉcrivainsFrançais

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