Sonnet.
À mesure que l’on s’élève
Au-dessus des mornes terrains,
On sent le poids de ses chagrins
Se désalourdir comme en rêve.
Pour l’âme, alors, libre existence !...
Car, subtilisée à l’air pur,
Son enveloppe vers l’azur
Semble évaporer sa substance.
On monte encor, toujours ! Enfin,
On n’est plus qu’un souffle divin
Flottant sur l’immense campagne :
Et, dans le plein ciel qui sourit,
Le blanc sommet de la montagne
Devient le trône de l’esprit.