Maurice Rollinat

À l’aube

               Sonnet.
 
 
Brûlé par l’énorme lumière
Irradiant du ciel caillé,
—Stupéfait, recroquevillé,
Hâlé, sali par la poussière,
 
Le pauvre paysage mort
Se ranime à l’heure nocturne,
Et puis, murmurant taciturne,
Extasié, rêve et s’endort.
 
La bonne ombre le rafraîchit ;
Et toute propre resurgit
Sa mélancolique peinture.
 
Avec l’aurore se levant,
La rosée, au souffle du vent,
Pleure pour laver la nature.

Paysages et paysans (1899)

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