Louise Labé

Diane étant en l’épaisseur d’un bois...

Diane étant en l’épaisseur d’un bois,
Après avoir mainte bête assénée,
Prenait le frais, de Nymphe couronn&eacutee.
J’allais rêvant, comme fais mainte fois,
 
Sans y penser, quand j’ouïs une vois
Qui m’appela, disant : Nymphe étonnée,
Que ne t’es-tu vers diane tournée ?
Et, me voyant sans arc et sans carquois :
 
Qu’as-tu trouvé, Ô compagne en ta voie,
Qui de ton arc et flêches ait fait proie ?
—Je m’animai, réponds-je, à un passant,
 
Et lui jetai en vain toute mes flêches
Et l’arc aprés ; mais lui les ramassant
Et les tirant, me fit cent en cent brêches.
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