Veuves blanches du matin
Black
Widow du soir livides fées d’hiver que leur histoire dévore
Imaginoires
le creux, le vide
l’homme de neige et la mort
Imaginoires
les amoureux d’amiante
enfin seuls réunis
assis sur un poêle rouge et noir
contemplent frémissants
les ruines d’une bougie
Imaginoires
la clef des songes
affolée
dans la serrure rouillée
de la réalité
Imaginoires
les souterrains, les zèbres et la glace brisée la peinture, le peintre l’atelier, le chevalet
Imaginoires
le blanc
Imaginoires
le noir
Imaginoires
l’inimaginable magie
du manège des images, des visages et des mirages
de la vie
Imaginoires
le peintre habite
Arcueil
et de sa fenêtre on peut voir
les quelques arbres aux quelques feuilles
et puis dans le lointain
les dernières lumières du soir
crépiter sur les vitres
des casernes ouvrières du
Kremlin-Bicêtre
avec encore plus loin
une invraisemblable et obsédante fabrique
de boutons de guêtre
Imaginoires
quand il en manque un à la fin de la dure journée un ouvrier tiré au sort termine collé au mur sa pauvre destinée
Imaginoires
les lueurs, les clameurs de l’aurore
Imaginoires
Mais l’on peut voir aussi bien sûr
Et tout bonnement
parce qu’il habitait là
du temps de son magnifique vivant
l’ombre solaire du marquis de
Sade
qui se promène devant
l’école d’Arcueil
dans les feux du couchant
et qui donne en passant
de grands coups de chapeau
marquis
à l’ombre bienveillante et douce
d’Erik
Satie
Imaginoires
Vous dis-je
et curieux à entendre
le délirant concert des vieux enfants prodiges
de l’école d’Arcueil
Cachan
quand ils jouent de mémoire
surgissant des décombres du temps
les
Morceaux en forme de poire
et le
Prélude
Flasque pour un chien
à l’occasion
du vernissage
des nouveaux souterrains de
Vasarely
petite ville de
Hongrie
récemment découverte aux portes de
Paris
Imaginoires
la critique d’art
Imaginoires
l’abbé
Moral
sans oublier
Waldemar
George
Ohnet