François-Marie Robert-Dutertre

Le rêve.

C’était l’heure où d’aimables fées
Apportent dans leurs blanches mains
Riches colliers, brillants trophées
Au triste séjour des humains ;
C’était l’heure où, plus amoureuses,
Murmurant des mots nonchalants,
Les odalisques langoureuses
Fleurent d’ennui sur leurs bras blancs.
 
Ce fut l’heure où je vis en songe
L’ange aux yeux noirs que j’aime tant ;
Enivré d’un si doux mensonge,
Je l’appelai, tout palpitant,
Mais vainement ma voix l’implore ;
Malgré mon accent éploré,
Je vis fuir, comme un météore,
Ce charmant fantôme adoré.

Les loisirs lyriques (1866)

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