La jeune fille :
Beau papillon qui viens à ma fenêtre
Te réjouir sur le sein de mes fleurs,
Petit coquet, tu les trahis peut-être,
Car à chaque aube on les voit tout en pleurs ;
Si je savais que tu fusses volage
Après avoir ravi leur doux trésor,
Beau papillon, pour punir cet outrage,
Je couperais tes belles ailes d’or.
Le papillon :
Nous que l’on dit coupables d’amours folles,
Enfants des airs, si partout nous volons,
C’est que les fleurs entr’ouvrent leurs corolles
Comme une amorce à tous les papillons.
Ah ! Croyez-moi, mes jeunes demoiselles,
Quand vous aurez fait choix d’un doux vainqueur
Point n’est besoin de lui couper les ailes,
Mais vous plutôt gardez bien votre cœur.