François Coppée

Mois d’août.

Par les branches désordonnées
Le coin d’étang est abrité,
Et là poussent en liberté
Campanules et graminées.
 
Caché par le tronc d’un sapin,
J’y vais voir, quand midi flamboie,
Les petits oiseaux, pleins de joie,
Se livrer au plaisir du bain.
 
Aussi vifs que des étincelles,
Ils sautillent de l’onde au sol,
Et l’eau, quand ils prennent leur vol,
Tombe en diamants de leurs ailes.
 
Mais mon cœur, lassé de souffrir,
En les admirant les envie,
Eux qui ne savent de la vie
Que chanter, aimer et mourir !

Les mois (1878)

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