François Coppée

La tour géante.

Pleins de corbeaux et d’angélus,
Les clochers dont le doigt de pierre
Montrait sa route à la prière,
N’avaient que cent mètres au plus.
 
Des hommes hardis sont venus
Et, forgeant la dure matière,
Ont construit une tour altière
Menaçant les cieux inconnus.
 
Miracle ! Jusqu’où monte-t-elle ?
La foule pousse devant elle
   Un hurrah d’admiration.
 
Son sommet se perd dans l’espace—
Mais, tout là-haut, un aigle passe
   Et n’y fait pas attention.

Sonnets intimes et poèmes inédits (1911)

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