Les yeux d’une morte
M’ont salué,
Enchassés dans un visage stupide
Dont tous les autres traits étaient banals,
Ils m’ont salué
Et alors je vis bien des choses
Au dedans de ma mémoire
Remuer,
S’éveiller.
Je vis des canards sur le bord d’un lac minuscule,
Auprè
s d’un petit enfant gai, bossu.
Je vis les colonnes anciennes en ctoc’
Du Pare Monceau,
Et deux petites filles graciles,
Des patriciennes,
aux toisons couleur de lin,
Et des pigeonnes
Grasses
comme des poulardes.
Je vis le pare,
Et tous les gazons divers
Ou nous avions loué des chaises
Pour quatre sous.
Je vis les cygnes noirs,
Japonais,
Leurs ailes
Teinté
es de couleur sang-de-dragon,
Et toutes les fleurs
D’Armenonville.
Les yeux d’une morte
M’ont salué.