Poésies érotiques (1778)
#ÉcrivainsFrançais
À Euphrosine. Vous m’amusez par des caresses, Vous promettez incessamment, Et le Zéphir, en se jouant, Emporte vos vaines promesses.
Tu l’as connu, ma chère Éléonore Ce doux plaisir, ce péché si charm… Que tu craignais, même en le désir… En le goûtant, tu le craignais enc… Eh bien ! dis-moi : qu’a-t-il donc…
Viens, ô ma Bouteille chérie, Viens enivrer tous mes chagrins. Douce compagne, heureuse amie, Verse dans ma coupe élargie L’oubli des dieux et des humains.
Toujours le malheureux t’appelle, Ô Nuit, favorable aux chagrins ! Viens donc, et porte sur ton aile L’oubli des perfides humains. Voile ma douleur solitaire ;
Voici le cabinet charmant Où les Grâces font leur toilette. Dans cette amoureuse retraite J’éprouve un doux saisissement. Tout m’y rappelle ma maîtresse,
Rappelez-vous ces jours heureux, Où mon cœur crédule et sincère Vous présenta ses premiers vœux. Combien alors vous m’étiez chère ! Quels transports ! quel égarement…
Apprenez, ma belle, Qu’à minuit sonnant, Une main fidèle, Une main d’amant, Ira doucement,
Oui, pour jamais Chassons l’image De la volage Que j’adorais. À l’infidèle
De vos projets je blâme l’impruden… Trop de savoir dépare la beauté. Ne perdez point votre aimable igno… Et conservez cette naïveté Qui vous ramène aux jeux de votre…
Tableau I. C’est l’âge qui touche à l’enfance… C’est Justine, c’est la candeur. Déjà l’amour parle à son cœur : Crédule comme l’innocence,
Au sein d’un asile champêtre Où Damis trouvait le repos, Le plus paisible des ruisseaux, Parmi les fleurs qu’il faisait naî… Roulait nonchalamment ses flots.
Sur cette fougère où nous sommes, Six fois, durant le même jour, Je fus le plus heureux des hommes. Nous étions seuls avec l’amour. Sur les lèvres de mon amie
Tableau IV. Justine reçoit son ami Dans un cabinet solitaire. Sans doute il sera téméraire ? Oui, mais seulement à demi :
Nous renaissons, ma chère Éléonore… Car c’est mourir que de cesser d’a… Puisse le nœud qui vient de se for… Avec le temps se resserrer encore… Devions-nous croire à ce bruit imp…
Rions, chantons, ô mes amis, Occupons-nous à ne rien faire, Laissons murmurer le vulgaire, Le plaisir est toujours permis. Que notre existence légère