Ma chambre est un univers
Mon plafond un ciel ouvert,
Mes draps gris sont une dune
Où le vide fait fortune.
Août s’annonce mais l’hiver
À mes pieds nus persévère,
Noyant, glaciale lagune,
Jusqu’au jour qui l’importune.
Blotti en haut de ma hune,
Sans voix, sans pensée aucune,
Je vois le monde à l’envers,
Tissant ma cage de verre.
Dehors s’empourpre la brune ;
Depuis la dernière lune
Qu’ai je donc fait de mes vers ?
Rien sinon qu’un univers.