Le coffret de santal (1873)
#ÉcrivainsFrançais
Je te rencontre un soir d’automne, Un soir frais, rose et monotone. Dans le parc oublié, personne. Toutes les chansons se sont tues : J’ai vu grelotter les statues,
Comme bercée en un hamac La pensée oscille et tournoie, À cette heure où tout estomac Dans un flot d’absinthe se noie. Et l’absinthe pénètre l’air,
Mes vers, sur les lames d’ivoire De votre carnet, font semblant D’imiter la floraison noire Des cheveux sur votre cou blanc. Il faudrait d’immortelles strophes
Le bleu matin Fait pâlir les étoiles. Dans l’air lointain La brume a mis ses voiles. C’est l’heure où vont,
Dans notre vie âcre et fiévreuse Ta splendeur étrange apparaît, Phare altier sur la côte affreuse… Et te voir est joie et regret. Car notre âme que l’ennui creuse
Vrai sauvage égaré dans la ville d… À la clarté du gaz je végète et je… Mais vous vous y plaisez, et vos r… M’attirent à la mort, parisienne f… Je rêve de passer ma vie en quelqu…
Je viens de voir ma bien-aimée Et vais au hasard, sans desseins, La bouche encor tout embaumée Du tiède contact de ses seins. Mes yeux voient à travers le voile
Mon âme est comme un ciel sans bor… Elle a des immensités mornes Et d’innombrables soleils clairs ; Aussi, malgré le mal, ma vie De tant de diamants ravie
À Leconte de Lisle. Quel est le but de tant d’ennuis ? Nous vivons fiévreux, haletants, Sans jouir des fleurs au printemps… Du calme des nuits.
J’ai rêvé les amours divins, L’ivresse des bras et des vins, L’or, l’argent, les royaumes vains… Moi, dix-huit ans, Elle, seize an… Parmi les sentiers amusants
Puisque ma bouche a rencontré Sa bouche, il faut me taire. Trêv… Aux mots creux. Je ne montrerai Rien qui puisse trahir mon rêve. *
À Mme N. Je voudrais, en groupant des souve… Imiter le concert de vos grâces my… J’y vois, par un soir d’or où vals… La libellule bleue effleurant les…
Le rythme argentin de ta voix Dans mes rêves gazouille et tinte. Chant d’oiseau, bruit de source au… Qui réveillent ma joie éteinte. Mais les bois n’ont pas de frisson…
À Henri Ghys. Le long des peupliers je marche, l… Poitrine au vent, les yeux flagell… Je m’avance hagard vers le but inc… Le printemps a des fleurs dont le…
Malgré sa folle trahison N’est-elle pas encor la même ? La fierté n’est plus de saison. Je l’aime. *