André Breton

Le Passage de L’Oiseau Divin – Constellation

Le monde se distend comme la pelure en impeccable hélice d’un citron vert.
En scintille la boucle de celle qui supplia:
«Encore une minute, monsieur le bourreau!»
 
Et la bouleversante cornemuse, conçue en des temps toujours reculables pour épouser les mouvements du cœur auquel elle s’applique étroitement quoi qu’il arrive, donne de
tous ses bourdons à l’étoile du berger.
 
Où se délace—d’un flot de rubans de
Riemann—la beauté, qui l’appréhende a déjà le pied sur la pédale:
«La partie matérielle de la plante est tout à fait consentante à être mangée.»
C’est très volontiers que la chenille qui la dévore, se fit-elle arrogante comme celle de la dicranure vinule, s’expose, dans le subtil du devenir, à être la proie de
l’oiseau.
Plus rien n’en transparaît dans l’aromal:
«Un oiseau, un papillon ne sont jamais tristes.
Les papillons sont très élevés en esprit; ils jouent avec les enfants; le papillon le sait et s’en amuse: il s’échappe toujours, même quand on l’attrape et qu’on le tue.»
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