Mes malles n’ont plus de poids les étiquettes sont des
lueurs courant sur une mare
Sera-ce assez que tout pour cette contrée où mène
bien après sa mise au rebut la diligence de nuit
Toute en cristal noir le long des meules tournant
de cailles
Château qui tremble et j’en jure que vient de poser
devant moi un éclair
Lieu frustré de tout ce qui pourrait le rendre habitable
Je ne vois qu’étroits couloirs enchevêtrés
Escaliers à vis
Seulement au haut de la tour de guet Éclate l’air taillé en rose
Bannie superstitieusement la place primitive d’une
brassée de joncs pour s’étendre
L’architecte fou de ce qui restait d’espace libre
Semble avoir rêvé un garage pour mille tables rondes
A chacune d’elles sont présumés souper au caviar
au
Champagne
Avec moi des bustes de cire plus beaux les uns que
les autres mais parmi eux méconnaissable s’est
glissé un buste vivant
Bustes car il n’y a qu’une nappe à reflets changeants
pour toutes les tables
Assez lacunaire pour emprisonner la taille de toutes
ces femmes fausses et vraies
Tout ce qui est ou manque d’être au-dessous de la
nappe se dérobe dans la musique
Oracle attendu de la navette d’un soulier
Plus brillant qu’un poisson jeté dans l’herbe
Ou d’un mollet qui fait un bouquet des lampes de
mineur
Ou du genou qui lance un volant dans mon cœur
Ou d’une bouche qui penche qui penche à verser
son parfum
Ou d’une main d’abord un peu en marge à l’instant
même où il apparaît qu’elle n’évite pas un rapport
d’ailes avec ma main 0 ménisques
Au-delà de tous les présents permis et défendus
A dos d’éléphants ces piliers qui s’amincissent jusqu’au fil de soie dans les grottes
Ménisques adorable rideau de tangence quand la
vie n’est plus qu’une aigrette qui boit
Et dis-toi qu’aussi bien je ne te verrai plus