A quoi donc rêves-tu, ma gentille bacchante,
Nonchalamment couchée à l’ombre de ce bois ?
Quel est le grand objet qui t’occupe ? Ah ! Je vois,
Tu lis la plus belle œuvre et la plus éloquente.
Un nid plein d’œufs mignons ! La trouvaille est piquante.
Ce livre merveilleux, que feuillettent tes doigts,
T’apprend que les oiseaux d’Amour suivent les lois ;
Tu tiens de leurs ardeurs la preuve convaincante.
Médite, j’y consens. Ces mystères sont doux.
Le nid qu’ils ont construit fait songer aux époux,
Puis les œufs font songer à la mère couveuse.
Et toi peut-être aussi tu couves dans ton sein,
Pour qu’il éclose un jour, quelque amoureux dessein,
Et c’est pourquoi ce nid te rend toute rêveuse.