Albert Mérat

Te souviens-tu de ce matin d’hiver

Te souviens-tu de ce matin d’hiver,
De la dernière et chère promenade ?
Il faisait beau, le soleil était clair :
C’était un temps d’heureux ou de malade.
 
C’était aussi notre pays charmant,
Le fleuve lent et sa rive un peu plate ;
Et les coteaux qui dressent finement
Au bord du ciel leur forme délicate ;
 
Et je pensais : les pentes de velours
Verront encore la belle promeneuse.
Aux mois si doux où l’été fait les jours
Longs et pareils à l’âme lumineuse.

L’Adieu (1873)

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